Vers un renforcement du dépistage néonatal de la surdité ?
Préconisé de façon systématique depuis 2014, le dépistage néonatal de la surdité serait-il en passe d’être renforcé ? C’est ce que recommande la Haute Autorité de Santé qui vient de publier de nouvelles recommandations sur le sujet. On fait le point.

Le dépistage néonatal de la surdité : un examen essentiel
Dès les premiers jours de vie du nouveau-né, il est essentiel de dépister au plus tôt une éventuelle surdité néonatale. S’il n’est pas dépisté et pris en charge précocement, ce trouble de l’audition peut en effet affecter lourdement le développement et avoir de graves conséquences sur l’acquisition du langage, le développement cognitif et l’intégration sociale de l’enfant.
C’est pour cette raison que depuis 2014, un dépistage néonatal de la surdité est préconisé de manière systématique en France. Sur la base des recommandations de la Haute autorité de santé en date de 2007, ce dépistage de la surdité permanente bilatérale néonatale (SPBN) cible une perte auditive supérieure ou égale à 40 dB.
Or, selon les régions, les pratiques de cet examen varient, avec pour conséquence des inégalités dans l’accès aux soins. Forte de ce constat, la Direction générale de la santé a saisi en 2022 la Haute autorité de santé pour tenter d’harmoniser les pratiques sur notre sol et d’optimiser l’efficacité du programme national de dépistage de la surdité néonatale.
De nouvelles recommandations pour le dépistage néonatal de la surdité
Après analyse des données de la littérature scientifique et consultation des parties prenantes, les experts de la Haute Autorité de santé se sont entendus sur les nouvelles recommandations suivantes pour le dépistage néonatal de la surdité :
- A réaliser sur chacune des deux oreilles.
- À un seuil inférieur au seuil actuel : 35 dB au lieu de 40 dB.
- Selon deux étapes : une première étape incluant deux tests (T1, T2) réalisés au sein de la maternité ou de l’unité de néonatologie et une seconde étape si nécessaire (T3) réalisée dans le premier mois suivant la naissance.
- Avant un mois d’âge corrigé en cas de naissance prématurée.
- Avec le consentement des parents ou des titulaires de l’autorité parentale.
Renforcer l’efficacité du programme de dépistage de la surdité néonatale
Notons qu’une étape de rattrapage est prévue pour les nourrissons n’ayant pas bénéficié d’un dépistage de la surdité ou pour ceux nés dans des conditions atypiques (sorties précoces ou naissances à domicile par exemple). Elle devra être réalisée le plus rapidement possible après l’identification d’un nouveau-né non dépisté.
Selon la Haute Autorité de santé, il serait enfin pertinent de mettre en place un suivi du programme de dépistage de la surdité permanente bilatérale néonatale (SPBN) et d’en évaluer l’efficacité au moyen du recueil d’indicateurs de suivi. L’objectif étant à terme de réduire l’âge du diagnostic pour permettre une prise en charge optimale de l’enfant dès ses premiers mois de vie.
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