Les spotting correspondent à un type particulier de saignements vaginaux, caractérisés par leur faible abondance. Ils surviennent ponctuellement ou plus durablement en dehors de la période normale des règles. De nombreuses femmes sont concernées à différents âges de la vie, les spotting pouvant avoir de multiples origines. Le plus souvent bénins, ils nécessitent parfois une consultation et un traitement médical.
Définitions et symptômes du spotting
Qu’est-ce que le spotting ?
Le spotting est un terme anglais, qui désigne des saignements vaginaux de très faible abondance, survenant en dehors de la période normale des règles chez les femmes en âge de procréer. Les spotting sont donc sans rapport avec le cycle menstruel normal.
À savoir ! Le cycle menstruel représente l’ensemble des phénomènes physiologiques qui préparent l’organisme féminin à une éventuelle fécondation. Le cycle menstruel dure en moyenne 28 jours et débute par la période des règles. En temps normal, les règles durent entre trois et six jours, et leur abondance varie entre 50 et 80 ml. Les trois premiers jours de règles sont marqués par une abondance plus importante, qui diminue par la suite. Le sang émis par l’utérus au cours des menstruations est incoagulable en temps normal
Les spotting se distinguent des autres saignements vaginaux anormaux par le volume des pertes sanguines, très faible. Si le volume des saignements augmente, les spécialistes ne parlent plus de spotting, mais de , des saignements vaginaux qui peuvent révéler des affections graves.
Le plus souvent, les spotting sont ponctuels, ne durent que quelques jours par mois et sont sans gravité. Le mécanisme à l’origine des spotting est un dysfonctionnement hormonal dans l’équilibre des sécrétions des hormones sexuelles féminines qui déterminent le cycle menstruel normal :
- Les hormones œstrogènes ;
- La progestérone.
Les spotting peuvent ainsi avoir plusieurs causes, le plus souvent bénignes :
- La prise d’une contraception, en particulier la pilule œstroprogestative et les autres moyens de contraception à base d’hormones, lorsque les dosages des différentes hormones provoquent un dérèglement hormonal ;
- Le stress ou un décalage horaire;
- Les premières règles (la ménarche) : les premiers cycles menstruels à la puberté peuvent être irréguliers et marqués de spotting, qui peuvent durer de plusieurs mois à quelques années, jusqu’à ce que les équilibres hormonaux du cycle menstruel soient instaurés ;
- Le début de la grossesse : de nombreuses femmes enceintes sont concernées par ce phénomène qui cesse généralement à la fin du premier trimestre de la grossesse ;
- La préménopause: les changements hormonaux qui précèdent l’arrivée de la ménopause sont propices aux spotting, sans gravité ;
- Plus rarement des infections sexuellement transmissibles (IST), comme la chlamydiose.
À savoir ! Les spotting du début de la grossesse, s’ils restent ponctuels et de faible intensité, sont le plus souvent bénins, mais tout risque de grossesse extra-utérine doit être écarté. Dans un second temps, s’ils persistent au second trimestre ou si le volume des saignements vaginaux augmente, une consultation gynécologique est nécessaire pour rechercher la cause des saignements
Quels symptômes ?
Les spotting se manifestent de manière caractéristique par des saignements vaginaux de très faible abondance, quelques gouttes à quelques tâches de sang, en dehors de la période normale des règles. Ils peuvent survenir à différents moments du cycle menstruel, avant, pendant ou après l’ovulation.
Il est possible de définir plusieurs caractéristiques des spotting :
- Leur durée(quelques jours à quelques semaines) ;
- Leur répétition au fil des cycles menstruels;
- Leur intensité;
- Leur association éventuelle avec d’autres symptômes.
Les pertes sanguines des spotting sont généralement de couleur plus foncée que les pertes des menstruations et indolores. Le faible volume des pertes sanguines reste sans conséquence sur la santé des patientes, à la différence des saignements vaginaux plus abondants. Néanmoins, certains signes doivent alerter et nécessiter un avis médical :
- Si les saignements deviennent abondants et se transforment en métrorragies ;
- Si les saignements s’associent à d’autres signes anormaux (fièvre, douleur, démangeaisons, …).
À savoir ! Les spotting sont en eux-mêmes sans aucune incidence sur la libido, ni sur les relations sexuelles.
Diagnostic et traitements
Quel diagnostic ?
Les spotting ne nécessitent pas systématiquement une consultation médicale, sauf chez la femme enceinte. Néanmoins, il est recommandé de consulter un gynécologue ou une sage-femme en cas de saignement vaginal anormal.
La consultation médicale a pour objectif de confirmer que les saignements vaginaux sont bel et bien des spotting bénins et non des saignements vaginaux nécessitant une prise en charge médicale. Le moment et le volume des pertes sanguines sont les deux éléments diagnostiques fondamentaux qui permettent de confirmer la nature des spotting.
À savoir ! Tout saignement vaginal, faible ou abondant, ou encore associé à des douleurs au début de la grossesse nécessite une consultation médicale en urgence, pour écarter tout risque de grossesse extra-utérine pouvant mettre en jeu le pronostic vital de la patiente
D’autres paramètres doivent être pris en compte pour confirmer ou infirmer le diagnostic :
- Les circonstances de survenue: même si le volume des pertes sanguines est faible, une consultation médicale est nécessaire si les spotting surviennent après un traumatisme physique important (chute, accident de la route) ;
- L’âge de la patiente, par exemple l’arrivée dans la cinquantaine peut être indicatrice d’une préménopause ;
- Son état de santé physique et mentale, par exemple pour identifier des situations de stress important ou un décalage horaire ;
- Les moyens de contraception utilisés.
En cas de doute, plusieurs examens peuvent être prescrits par le médecin :
- Des dosages sanguins des hormones féminines (œstrogènes, progestérone), voire de certaines hormones hypophysaires ;
- Un test de grossesse;
- Des examens microbiologiques en cas de suspicion d’infection ;
- Des examens d’imagerie (échographie, scanner, IRM) pour s’assurer du bon positionnement d’un stérilet ou encore pour visualiser l’appareil génital féminin (taille et position des ovaires, taille et position de l’utérus, observation de structures anormales, …).
Quels traitements ?
Les spotting, après avoir écarté tous les autres types de saignements vaginaux anormaux et confirmé leur caractère bénin, ne nécessitent pas de traitement médical particulier. Leur évolution et leur résolution varient selon leur origine.
Dans le cas de la grossesse, après avoir écarté tout risque de grossesse extra-utérine, les spotting disparaissent spontanément vers la fin du premier trimestre. Si ce n’est pas le cas, des examens complémentaires et un suivi gynécologique rapproché sont recommandés.
Dans le cas de la préménopause, les spotting sont annonciateurs de la ménopause et tendent à disparaître au fil des mois. A la ménopause, l’instauration d’un traitement hormonal de substitution (THS) peut favoriser leur disparition.
Chez les jeunes filles ayant atteint la puberté, les spotting, lorsqu’ils existent, disparaissent d’eux-mêmes au fil des cycles menstruels. Si ce n’est pas le cas, des bilans hormonaux peuvent être indiqués pour rechercher d’éventuels troubles hormonaux à traiter.
En cas d’infection génitale responsable des spotting, un traitement antibiotique adapté est nécessaire pour faire disparaître l’ensemble des symptômes de l’infection et réduire le risques de complications.
Si la contraception est à l’origine des spotting, une réévaluation du moyen de contraception est conseillée, avec si besoin un changement du mode de contraception pour réduire la fréquence des spotting. Attention, l’existence de spotting sous contraceptif hormonal peut être indicatrice d’une mauvaise efficacité de la contraception, avec un risque potentiel de grossesse non désirée.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Tout savoir sur le spotting. gynandco.fr. Consulté le 8 janvier 2021.