Cycle menstruel et menstruation


Rédigé par Estelle B. et publié le 18 janvier 2024

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Le cycle menstruel est un cycle biologique féminin, qui s’étend du premier jour des règles au dernier jour précédant les règles suivantes. D’une durée théorique de 28 jours, il permet de préparer l’organisme féminin à une éventuelle grossesse. Le cycle menstruel se met en place à la puberté et s’arrête à la ménopause. Différentes perturbations peuvent toucher le cycle menstruel, en particulier les dysménorrhées.  

Qu’est-ce que le cycle menstruel ?  

Le cycle menstruel correspond à l’ensemble des mécanismes physiologiques qui permettent de préparer le corps d’une femme à une éventuelle grossesse. Il s’étend du premier jour des règles jusqu’au jour précédant les règles suivantes. Les premiers cycles menstruels se mettent en place à la puberté, généralement vers l’âge de 11 ans chez les filles. Avant, on parle de puberté précoce 

La durée théorique du cycle menstruel est de 28 jours, avec d’importantes variations entre chaque femme, et même selon certaines périodes de la vie pour une même femme. A l’arrivée de la ménopause, les cycles menstruels changent (plus courts ou plus longs) puis deviennent erratiques, avant de disparaître totalement.  

À savoir ! Chez certaines femmes, la ménopause est dite précoce, lorsqu’elle survient avant l’âge de 40 ans. Dans ce cas, les femmes n’ont plus de cycles menstruels et ne peuvent donc plus concevoir d’enfants, sans aide médicale à la procréation

Pendant toute la période de la puberté à la ménopause, lorsque la femme est dite « en âge de procréer », les cycles menstruels se succèdent, sauf en cas de fécondation et de début de grossesse. Dans certaines situations, les menstruations disparaissent. Ce phénomène s’appelle l’aménorrhée. Il peut être transitoire ou définitif et être lié à différentes causes (troubles hormonaux, maladie, prise de médicaments, …). Les exemples les plus fréquents d’aménorrhée sont la grossesse et l’allaitement. Mais un stress, un choc émotionnel ou encore certains troubles du comportement alimentaire peuvent également provoquer une aménorrhée.  

À savoir ! La prise d’une contraception féminine peut venir bousculer les cycles menstruels, notamment pour les femmes qui prennent des pilules contraceptives en continu, bloquant ainsi la survenue des règles.

Les différentes phases du cycle menstruel 

Pendant le cycle menstruel, la muqueuse de l’utérus va s’épaissir progressivement en vue d’accueillir un éventuel embryon. Dans le même temps, l’ovocyte (cellule sexuelle féminine) mûrit dans l’optique d’une fécondation (cycle ovarien). Ainsi, on observe une sorte de coopération entre l’utérus et les ovaires qui œuvre dans un même but : que l’ovule soit fécondé. 

À savoir ! La fécondation désigne la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule afin de donner naissance à un embryon.

Le cycle menstruel et ses différentes phases sont contrôlés par des hormones sécrétées dans le cerveau et les ovaires. On distingue 2 grandes phases : la phase dite « oestrogénique » ou « folliculaire », et la phase dite « progestéronique » ou « lutéale ». 

cycle ovulation

La phase oestrogénique ou folliculaire du cycle menstruel  

La première phase débute le premier jour des règles (qui est aussi le premier jour du cycle menstruel), et s’étend en général sur 14 jours. Au cours de celle-ci, les follicules ovariens qui sont des petits sacs localisés au niveau des ovaires dans lesquels se développent les ovocytes ou futur ovule, poursuivent leur croissance. Leur maturation est contrôlée par l’hormone FSH (hormone de stimulation folliculaire) produite par l’hypophyse (glande à la base du cerveau). Au final, un seul follicule parvient à maturité.  

L’épaississement de la muqueuse utérine, ou endomètre, commence dès le 5ème jour, et il se poursuit pendant tout le cycle. Ainsi, il passe de près de 0,3 mm d’épaisseur en début de cycle à 5 mm à la fin. 

Le taux d’œstrogènes augmente progressivement pendant cette première phase du cycle, jusqu’à atteindre un certain seuil qui déclenche la libération soudaine de l’hormone LH (hormone lutéinisante)  également produite et stockée par l’hypophyse. La LH permet de rompre le follicule pour délivrer l’ovule : c’est l’ovulation, et la fin de la première phase. 

L’ovocyte débute donc sa descente dans la trompe de Fallope afin de rejoindre l’utérus en 4 jours. L’ovule n’est fécondable que durant 24 heures, au-delà, s’il n’a rencontré aucun spermatozoïde, il dégénère. 

La phase progestéronique ou lutéale du cycle menstruel 

La seconde phase du cycle débute juste après l’ovulation, et s’étend sur 2 semaines environ. Le follicule à l’origine de l’ovule se transforme en corps jaune sous l’action de l’hormone LH. Le corps jaune produit des œstrogènes et de la progestérone. Cette dernière permet à l’utérus de s’épaissir davantage. 8 jours après l’ovulation, la production de progestérone atteint un pic, puis diminue (car l’hypophyse ne produit plus d’hormone LH). Le corps jaune dégénère à son tour vers le 23ème jour, entraînant au passage une diminution du taux d’œstrogènes. C’est cette variation hormonale qui est à l’origine des menstruations. En effet, comme la muqueuse utérine ne reçoit plus de sang et d’oxygène, elle dégénère et est évacuée par le vagin sous forme de saignements. 

À savoir ! Lorsque la fécondation a lieu, les cellules du futur placenta produisent une hormone : l’hormone chorionique humaine (hCG), qui permet de maintenir les fonctions du corps jaune et la production de progestérones et d’œstrogènes

Que ressentent les femmes au cours du cycle menstruel ?  

Beaucoup de femmes ressentent des fluctuations corporelles et psychologiques pendant leur cycle menstruel. Certaines d’entre-elles peuvent avoir des pertes vaginales. En effet, les hormones influencent les sécrétions de la glaire cervicale. Elles augmentent au cours de la phase oestrogénique, et atteignent leur maximum lors de l’ovulation. Par ailleurs, la consistance de la glaire varie, elle est plus transparente autour de l’ovulation (pour permettre le passage des spermatozoïdes), tandis qu’elle est plus épaisse, opaque et collante lors de la phase progestéronique. 

Aux alentours de l’ovulation, la température corporelle s’élève (de 0,2 à 0,5°C). 

Dans les jours qui précèdent les menstruations, certaines femmes peuvent ressentir : 

  • Des tensions dans les seins ; 
  • Des douleurs abdominales ; 
  • Des maux de tête ; 
  • De la fatigue ; 
  • Des nausées. 

Douleurs de règles

L’équilibre psychologique peut également être affecté, notamment par des sensations d’irritabilité, de dépression ou d’hypersensibilité. Ces symptômes caractérisent le syndrome prémenstruel. Dans les formes sévères, le syndrome prémenstruel peut se manifester sous la forme d’une véritable dépression, dont les symptômes disparaissent juste après l’arrivée des règles.  

La période des règles est associée à des pertes sanguines, dont le flux est variable selon les femmes et pour une même femme selon les périodes de la vie. Chez certaines femmes, les menstruations sont également associées à des douleurs. Les règles douloureuses sont désignées par le terme de dysménorrhées. Pour les femmes atteintes d’endométriose, la période des règles est généralement associée à de fortes poussées douloureuses, souvent invalidantes.  

L’exploration du cycle menstruel 

L’exploration du cycle menstruel peut permettre de détecter des anomalies dans le cycle, parfois à l’origine d’une infertilité féminine 

Les signes qui se succèdent au cours du cycle menstruel peuvent être des premières indications :  

  • La survenue des règles chaque mois ; 
  • La régularité des cycles ; 
  • Les pertes vaginales et l’observation de la glaire cervicale ; 
  • L’évolution de la température, avec la courbe des températures.  

A savoir ! Certaines méthodes de contraception dites naturelles s’appuient sur l’observation et la connaissance du cycle menstruel. C’est le cas notamment de la méthode dite des températures, qui cherche à détecter l’élévation de la température corporelle aux alentours de l’ovulation. Mais ces méthodes sont délicates à mettre en place et restent peu fiables. 

Des examens plus poussés sont nécessaires pour déterminer si le cycle menstruel se déroule normalement et/ou rechercher des anomalies. Des dosages hormonaux sont notamment effectués à partir d’une prise de sang.  

Publié le 10 septembre 2018 par Charline D., Mis à jour par Estelle B., Docteur en Pharmacie 

Sources
– LE CYCLE MENSTRUEL.cngof.fr. Consulté le 16 janvier 2024.
-Les hormones féminines et le cycle menstruel. www.vidal.fr. Consulté le 16 janvier 2024.
– Règles douloureuses.www.ameli.fr. Consulté le 16 janvier 2024.