Une sédentarité de plus en plus préoccupante chez les Français

C’est bien connu, le manque d’activité physique et la sédentarité représentent un danger pour la santé des populations. Pourtant, peu de français suivent réellement les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette sédentarité de plus en plus préoccupante est révélée par une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France. On fait le point.

Sédentarité : un véritable danger pour la santé des Français !

Qualifié de «4^e facteur de risque de mortalité prématurée » par l’Organisation Mondiale de la Santé, le manque d’activité physique représente un danger pour la santé des populations. D’où l’importance de prévenir l’installation d’une sédentarité délétère à travers la promotion de l’activité physique et la réduction du temps passé en position assise.

Mais force est de constater que peu de français suivent réellement ces recommandations. C’est ce que déplorent les conclusions d’une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France et relative à la prévalence de l’activité physique et de la sédentarité des adultes français en 2021. Dans les faits, ce sont seulement 73 % des hommes et 59 % des femmes de 18 à 85 ans qui atteignent les recommandations d’activité physique émises par l’Organisation Mondiale de la Santé.

À savoir ! L’Organisation mondiale de la santé recommande de pratiquer 150 à 300 minutes d’activité physique d’endurance d’intensité modérée par semaine ou 75 à 150 minutes d’activité d’endurance soutenue par semaine, associées à des activités de renforcement musculaire d’intensité modéré deux fois par semaine.

Quant à la sédentarité proprement dite, elle concerne plus d’un adulte sur cinq qui passe plus de sept heures par jour en position assise ! Ces conclusions sont pour le moins préoccupantes d’autant que l’étude pointe « une sédentarité qui ne cesse de gagner du terrain ».

Sédentarité et manque d’activité physique : des facteurs identifiés ?

Dès lors, serait-il possible d’expliquer ces chiffres par des facteurs identifiables ? S’agissant des recommandations d’activité physique, cette étude met en avant certaines disparités :

• Des disparités de genre : les femmes suivent moins que les hommes les recommandations d’activité physique.
• Des disparités sociodémographiques : contrairement aux femmes, l’activité physique des hommes est impactée par leur situation professionnelle.
• Des disparités de composition du foyer : sans surprise, les femmes en couple et ayant des enfants ont plus de difficultés à atteindre les recommandations.

S’agissant de la sédentarité, l’étude révèle :

• Des disparités d’âge : les jeunes étant plus sédentaires que les personnes âgées (38,6 % des 18-24 ans contre moins de 10 % des plus de 65 ans).
• Des disparités de niveau d’études : les étudiants et les diplômés supérieurs étant plus susceptibles de rester assis plus de sept heures par jour.

Mais d’autres facteurs sont également à prendre en compte comme le fait de vivre seul ou à plusieurs, la situation professionnelle ainsi que la taille de l’agglomération.

De l’importance de poursuivre les efforts contre la sédentarité

Sur la base de ces résultats, les auteurs de l’étude invitent à mettre en place des actions ciblant les femmes en développant l’offre sportive féminine par exemple. Ils soulignent également l’importance de diffuser davantage certains messages comme les recommandations d’intensité de la durée d’activité physique journalière (connues par seulement 21,6 % des adultes).

Par ailleurs, cette étude relève que les français rencontrent des difficultés à appliquer les recommandations contre la sédentarité, notamment sur leur lieu de travail. Les auteurs encouragent donc les entreprises à fournir des efforts pour les y aider. D’autant qu’il y a quelques mois, Santé publique France avait publié des recommandations destinées aux entreprises pour les guider sur le type d’actions à mettre en place.

Gageons que les Français vont progressivement modifier leurs habitudes pour changer la donne contre le fléau de la sédentarité !

Déborah L., Dr en Pharmacie