Cervicalgie


Rédigé par Charline D. et publié le 25 juillet 2022

une dame a mal au cou

La cervicalgie (ou douleurs cervicales) concerne environ les deux tiers des Français. Ce sont des douleurs vives localisées au niveau du cou. Elles disparaissent généralement au bout de quelques jours ou semaines.

Cervicalgie, définition et classification

La région cervicale est sollicitée en permanence pour assurer le maintien de la tête, mais elle subit également une adaptation perpétuelle par rapport au tronc afin d’orienter le regard dans la bonne direction.

Le cou est composé de 7 vertèbres cervicales reliant la tête au thorax. Des disques cartilagineux se trouvent entre chacune d’entre elles. Elles sont reliées par des ligaments et des tendons. Des muscles permettent le maintien de la posture et la réalisation de mouvements.

Ainsi, les douleurs cervicales peuvent toucher les tendons, les ligaments, les muscles ou les disques vertébraux.

Les trois grands types de cervicalgie

Les cervicalgies communes

Les douleurs cervicales dites « communes » sont également qualifiées de « non spécifiques ». Leur fréquence dans la population est estimée à 12 personnes sur 1000 par an.

2/3 des Français sont concernés au moins une fois dans leur vie par un épisode douloureux se manifestant en l’absence de maladie ou de contexte traumatique et entraînant une raideur locale.

Divers facteurs comme l’anxiété, l’arthrose, une mauvaise position ou encore l’activité professionnelle ou sportive peuvent en être responsables. On distingue au sein de ce type de cervicalgie, 3 cas de figure :

  • Les cervicalgies du jeune qui sont provoquées par une mauvaise position, notamment en flexion de façon prolongée pendant le travail ou les loisirs. Elles se traduisent par des douleurs à l’arrière du cou irradiant jusqu’au milieu du dos et des épaules, sans pour autant bloquer le cou ;
  • Celles du sujet âgé sont localisées plus bas et souvent liées à l’arthrose cervicale. La mobilité du cou est diminuée et fréquemment douloureuse ;
  • Le torticolis se traduit par la contracture d’un ou plusieurs muscles cervicaux. Il survient généralement durant la nuit et brutalement, suite par exemple, à un mouvement brusque ou une mauvaise position prise en dormant. La douleur est vive avec une attitude anormale de la tête et du cou comme bloqués en flexion et rotation.

Les cervicalgies traumatiques

Les cervicalgies causées par un traumatisme cervical sont majoritairement du fait du fameux « coup du lapin » résultant d’une flexion rapide et brutale du cou aussitôt suivi d’une extension. Ce type de traumatisme survient suite à un choc dans un véhicule ou un plongeon par exemple. De manière générale, les traumatismes affectant le rachis cervical sont tous susceptibles de provoquer des cervicalgies aiguës.

Les cervicalgies symptomatiques

Enfin, les cervicalgies symptomatiques évoquent une douleur liée à une pathologie sous-jacente. Par exemple, la névralgie d’Arnold est caractérisée par une douleur unilatérale de partie haute du cou et irradiant vers la partie inférieure et postérieure du crâne. Elle est engendrée par un conflit entre les 2 premières vertèbres cervicales, souvent en lien avec l’arthrose.
La douleur est décrite comme une décharge électrique ou une sensation de brûlure se déclenchant le plus souvent lors d’une extension ou d’une rotation de la tête.

Symptômes d’une cervicalgie aiguë

La cervicalgie aiguë est une douleur au niveau du cou induisant une gêne lors des mouvements et irradiant jusqu’aux épaules. En plus de la douleur, d’autres symptômes peuvent se manifester comme des maux de tête, des vertiges et une augmentation de la fatigue.

A la suite d’un traumatisme, par exemple le coup du lapin ou une chute, la douleur cervicale peut être associée à des troubles auditifs, visuels, du sommeil ou émotionnels.

Lorsque les douleurs s’étendent et irradient dans un bras, on parle alors de névralgies cervico-brachiales. La douleur est, en général, vive, présente d’un seul côté du cou et irradiant vers l’épaule et le bras du même côté. Les circonstances de sa survenue varient : après une cervicalgie ou après un accident ou un effort. Cette affection correspond à l’irritation d’une racine nerveuse, généralement provoquée par une excroissance osseuse en lien avec l’arthrose ou parfois à une hernie discale.

Cervicalgies chronique et arrêts de travail

Les cervicalgies communes guérissent généralement en quelques jours, celles faisant suite à un traumatisme bénin prennent un peu plus de temps. Cependant, les récidives restent possibles. Il peut alors être utile de rechercher l’historique d’une éventuelle mauvaise posture.

un monsieur qui a mal au cou en raison de sa mauvaise posture

Lorsque les douleurs cervicales persistent plus de 6 mois, on parle alors de cervicalgies chroniques. Généralement, c’est l’arthrose qui en est la cause.

Parfois, la guérison des cervicalgies traîne à cause de l’activité professionnelle exercée. En effet, 10% des salariés seraient concernés, particulièrement ceux travaillant sur un écran d’ordinateur. D’autres fois, ce sont certains facteurs psychologiques qui sont en cause (tensions professionnelles ou familiales, inquiétudes, etc.).

Un arrêt de travail de 3 à 15 jours en moyenne peut compléter la prise en charge dans certaines situations.

La décision de mettre un patient au repos est prise selon plusieurs critères :

  • La nature du travail, en particulier, lorsque l’activité professionnelle exercée est physique (mouvements répétés de flexion-extension du cou, port de charges lourdes, etc.) ;
  • L’âge et la forme physique du patient ;
  • L’intensité des douleurs et leurs réponses au traitement ;
  • Les conditions de transport et leurs durées.

Lorsque le patient exerce une activité sédentaire, une adaptation ergonomique du poste de travail peut être envisagée.

Diagnostic et traitement des cervicalgies

Le diagnostic des cervicalgies aiguës repose essentiellement sur l’examen clinique du médecin traitant. Des examens complémentaires peuvent cependant être utiles dans certains cas, notamment en cas de récidive, de résistance au traitement ou suite à un traumatisme.

Différents paramètres sont analysés pour établir le diagnostic

  • Les circonstances de survenue de la cervicalgie ;
  • Le trajet de la douleur ;
  • L’intensité des douleurs et l’efficacité des traitements antalgiques (AINS, paracétamol ou aspirine) ;
  • Les muscles impliqués ;
  • Le degré d’atteinte de la mobilité ;
  • La gêne professionnelle ;
  • Les symptômes associés.

Généralement, les éléments précédents suffisent à diagnostiquer une cervicalgie aiguë. En revanche, dans un contexte de traumatisme, un bilan radiologique complémentaire afin de vérifier l’absence de fractures ou de lésions peut être prescrit.

Un bilan radiologique peut également être demandé lorsque la douleur et la raideur sont intenses ou dans un second temps si le médecin constate une aggravation clinique ou une résistance au traitement prescrit.

Comment traiter et soulager les douleurs cervicales ?

Pour soulager les douleurs liées à une cervicalgie aiguë, le médecin prescrit des antalgiques (médicaments permettant de lutter contre la douleur) : paracétamol ou AINS (Anti-inflammatoires non stéroïdien).

Si le patient n’est pas soulagé, une association paracétamol-codéine, du tramadol ou une association tramadol-paracétamol peut être justifiée en cas de douleurs intenses. Des médicaments myorelaxants peuvent être prescrits pour soulager les contractures musculaires douloureuses.

Lorsque les douleurs sont intenses, un collier cervical en mousse peut être utile en début de cervicalgie.

Enfin, il est parfois nécessaire d’avoir recours à des séances de kinésithérapie, au cours desquelles plusieurs techniques peuvent être utilisées : l’électrothérapie (utilisation des ultrasons et des infrarouges), les tractions vertébrales, les techniques de mobilisations (actives ou passives), les techniques de contracté-relaché, le massage ou certaines manipulations des vertèbres cervicales (contre-indiquées dans les 6 semaines suivant un traumatisme).

À savoir ! Au-delà de 15 séances de rééducation pour cervicalgie, l’accord d’un médecin conseil de l’Assurance Maladie est nécessaire pour poursuivre la prise en charge.

Quelques bons réflexes à adopter pour soulager les douleurs du cou

Au-delà des traitements, quelques réflexes peuvent être bénéfiques à adopter pour réduire la douleur en cas de cervicalgie comme vérifier l’état de sa literie,  continuer ses activité en les adaptant, prendre un antalgique (paracétamol ou AINS) dès le début des douleurs mais aussi, penser à se détendre, car le stress est un des facteurs aggravants.

Il est aussi possible de prévenir les douleurs cervicales par quelques modifications simples de ses habitudes.

Ainsi, il est conseillé d’entretenir sa musculature cervicale par de petits exercices appris avec le kinésithérapeute et réalisés 2 à 3 fois par semaine. Il est également préférable d’avoir une literie adaptée et de faire régulièrement des pauses en cas de position figée prolongée.

Enfin, il faut toujours adapter sa position à l’activité exercée. Par exemple, devant un écran, la posture adéquate est :

  • Les pieds posés au sol ou sur un repose-pieds ;
  • L’angle du coude droit ou un peu plus grand ;
  • Les avant-bras proches du corps ;
  • La main dans le prolongement des avant-bras ;
  • Le dos droit ou légèrement en arrière et reposant sur le dossier.

Publié le 17 août 2017 et mis à jour le 27 juillet 2022 par Charline D., Docteur en pharmacie.

Sources
– Comprendre la cervicalgie (douleur du cou). ameli.fr. Consulté le 27 juillet 2022.
– Tordez le cou à la cervicalgie ! mgc-prevention.fr. Consulté le 27 juillet 2022.

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