Torticolis


Rédigé par Estelle B. et publié le 21 décembre 2020

Le torticolis est une forme de douleur à la nuque. Très fréquent, et le plus souvent bénin, il est néanmoins très douloureux, en lien avec les contractures des muscles cervicaux. Plus rarement, il peut être associé à d’autres affections neuro-musculaires ou devenir chronique. La plupart du temps, quelques mesures simples suffisent à les soulager et à prévenir leur récidive. Mais dans les formes les plus sévères, un traitement médicamenteux peut s’avérer nécessaire.

une femme se touchant le cou

Définitions et symptômes du torticolis

Qu’est-ce que le torticolis ?

Le torticolis est une forme commune et fréquente de cervicalgies, c’est-à-dire des douleurs au niveau de la région cervicale ou nuque. La région cervicale de la colonne vertébrale se compose de sept vertèbres cervicales, qui assurent une jonction mobile entre la tête et le thorax. Ces vertèbres forment le canal rachidien, dans lequel se trouve la moelle épinière. Autour des vertèbres cervicales, se trouvent différents types de muscles, qui permettent la coordination des mouvements et le maintien des postures de la tête.

À savoir ! En dehors du torticolis, il existe plusieurs formes de cervicalgies, comme l’arthrose cervicale, le « coup du lapin » (cervicalgie liée à un traumatisme cervical), les cervicalgies liées à des maladies inflammatoires comme la spondylarthrite ankylosante, des maladies infectieuses ou encore à la présence d’une tumeur dans la région cervicale.

Les torticolis sont des douleurs de la nuque très fréquentes, puisqu’environ deux tiers des Français souffrent au moins une fois dans leur vie d’un torticolis. Ils apparaissent le plus souvent la nuit de manière brutale, en lien avec la contracture d’un ou plusieurs muscles du cou, en particulier :

  • Le muscle sterno-cléido-mastoïdien ;
  • Le muscle trapèze.

Le torticolis est très majoritairement de forme aiguë. Rarement, il peut devenir chronique, lorsque les douleurs perdurent sur une période minimale de six mois. Les spécialistes décrivent plusieurs types de torticolis :

  • Le torticolis congénital du nourrisson est relativement fréquent. Il résulte généralement d’une mauvaise position dans l’utérus ou pendant l’accouchement ;
  • Le syndrome de Grisel, ou torticolis nasopharyngien, est un torticolis acquis chez l’enfant, qui apparait soudainement suite à une infection des voies aériennes supérieures. Rare, il peut avoir de graves conséquences et doit être pris en charge rapidement ;
  • Le torticolis de l’adulte, qui est généralement lié à une mauvaise posture.

Certaines personnes présentent un risque accru de développer des torticolis, entre autres :

  • Les personnes hyperlaxes, dont les articulations sont particulièrement mobiles ;
  • Les femmes, en raison d’une souplesse souvent supérieure à celle des hommes ;
  • Les enfants, dont les articulations en croissance sont encore instables.

Quels  symptômes  ?

une femme se touchant le cou devant son ordinateur

Le torticolis, comme les autres formes de cervicalgies, provoquent des douleurs vives au niveau de la zone postérieure de la région cervicale, la nuque. Mais la douleur peut s’accompagner d’autres symptômes :

  • Une gêne importante dans les mouvements du cou ;
  • Une posture anormale de la tête et du cou ;
  • Des muscles cervicaux durs et contractés ;
  • Des maux de tête ;
  • Des vertiges ;
  • Une fatigue ;
  • Chez le nourrisson, des pleurs inexpliqués et des troubles du sommeil.

Chez certaines personnes, il peut être associé à une névralgie cervico-brachiale, qui se manifeste par des douleurs, des sensations de brûlure et des picotements au niveau d’un bras et de la main. La névralgie est due à une inflammation d’une racine nerveuse, en lien avec l’arthrose cervicale  ou une hernie discale.

À savoir ! Le torticolis ne doit pas être confondu avec une névralgie d’Arnold. Il s’agit d’une douleur, en général d’un seul côté du cou, qui irradie le cou et le bas du crâne, La douleur, souvent déclenchée par l’extension et la rotation de la tête, s’accompagne de sensations de brûlure ou des décharges électriques. La névralgie d’Arnold est le plus souvent liée à l’arthrose cervicale

Dans la grande majorité des cas, le torticolis est bénin et disparaît spontanément en quelques jours. Néanmoins, il existe des formes chroniques, le torticolis spasmodique ou la dystonie des muscles du cou. Cette forme de torticolis s’accompagne d’une inclinaison progressive de la tête vers une épaule, vers l’avant ou l’arrière, sur une période de quelques semaines à quelques mois.

Enfin, le torticolis peut entraîner des risques de complications s’il est associé à une hernie discale.

Diagnostic et traitements d’un torticolis

Quel diagnostic ?

Il ne nécessite pas systématiquement une consultation médicale. Les formes fréquentes et bénignes peuvent être résolues à domicile, sans suivi médical spécifique. En revanche, une consultation médicale devient nécessaire dans les circonstances suivantes :

  • Les douleurs à la nuque ne cessent pas après plusieurs jours ;
  • Les douleurs irradient dans le bras, avec l’apparition de fourmillements ou de sensations de brûlure ;
  • Les torticolis se répètent fréquemment dans le temps ;
  • En cas de torticolis chez le nourrisson ou l’enfant ;
  • Les douleurs à la nuque s’accompagnent de signes d’infection (fièvre, maux de tête, vomissements, frissons, photosensibilité) ;
  • Les douleurs sont associées à des signes de malaise (sueurs, faiblesses, angoisse, vertiges, troubles de la conscience, pâleur, bourdonnements des oreilles, bleuissement des extrémités).

L’urgence à consulter dépend de la gravité des symptômes ressentis. En cas de doute, demandez conseil au médecin ou au pharmacien.

Lors de la consultation médicale, le médecin interroge le patient (circonstances de survenue du torticolis, localisation et nature des douleurs, autres symptômes, antécédents médicaux) et l’ausculte. En cas de torticolis bénin et aigu, aucun examen complémentaire n’est nécessaire. En revanche, si le torticolis s’associe à d’autres symptômes ou à des signes de gravité, des examens complémentaires peuvent être prescrits :

  • Des examens d’imagerie du cou et de la tête (radiographie, scanner, IRM) ;
  • Une électromyographie à la recherche d’une atteinte des fibres nerveuses.

Quels traitements ?

un bébé qui pleure

Dans la majorité des cas, le torticolis ne nécessite aucun traitement médical. Quelques mesures simples permettent de le soulager efficacement en quelques jours :

  • Prendre soin des positions et des postures de la tête et du cou ;
  • Maintenir le mouvement, même de façon minime. L’immobilisation totale du cou augmente la raideur et retarde donc la guérison du torticolis ;
  • Vérifier la literie pour qu’elle soit adaptée à la morphologie ;
  • Eviter les oreillers et les traversins ;
  • Dormir sur le dos plutôt que sur le ventre ;
  • Se détendre, si besoin grâce à des techniques de relaxation.

À savoir ! Un collier cervical ou un repos total ne sont pas conseillés pour un torticolis. L’immobilisation de la nuque peut au contraire augmenter les douleurs et allonger l’épisode de torticolis. Si la mobilisation est vraiment très douloureuse, la kinésithérapie associée à un traitement antalgique sont recommandés.

Un traitement contre la douleur peut également être utile pour soulager les douleurs. Les médicaments antalgiques indiqués contre le torticolis sont :

  • Le paracétamol en première intention ;
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène ou le kétoprofène .

Chez les nourrissons atteints d’un torticolis congénital, des séances d’ostéopathie permettent généralement en quelques séances de soulager efficacement l’enfant et de permettre une meilleure mobilité de sa nuque.

Pour les torticolis plus sévères, des séances de kinésithérapie peuvent être indiquées pour réaliser :

  • Des massages ;
  • Une mobilisation douce ;
  • Des exercices actifs ;
  • Des techniques, comme l’électrothérapie ou la magnétothérapie.

Lorsque le torticolis est associé à des pathologies particulières (arthrose, hernie, …), une prise en charge adaptée de ces maladies est indispensable pour éviter les récidives fréquentes de douleurs à la nuque ou leur aggravation.

Pour limiter le risque de récidive, quelques bonnes habitudes peuvent être adoptées au quotidien :

  • Adopter une bonne position dans toutes les situations (debout, assis, allongé, à la maison, au travail, devant un écran, …) ;
  • Veiller à l’état de la literie ;
  • Limiter les sources de stress ;
  • Pratiquer une activité physique régulière et adaptée ;

À savoir ! Certaines professions sont associées à un risque majoré de torticolis répétés ou chroniques. Environ 10 % des salariés français seraient concernés, en particulier ceux qui travaillent sur écran.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– TORTICOLIS ET MAL DE NUQUE. VIDAL. Consulté le 16 décembre 2020.
– Torticolis: prévention et traitement. Ordre Professionnel de la Physiothérapie du Québec. Consulté le 16 décembre 2020.
– Comprendre la cervicalgie (douleur du cou). AMELI . Consulté le 16 décembre 2020.

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