Sarcopénie


Rédigé par Charline D. et publié le 19 mars 2021

sarcopénie

Une sarcopénie correspond à un appauvrissement progressif de la masse et/ou de la fonction musculaire. La perte musculaire est un phénomène physiologique lié au vieillissement. On distingue cependant plusieurs stades selon l’importance de la perte et les répercussions sur la vie du patient. La sarcopénie est à l’origine d’une perte de motricité. Le patient est de plus en plus fatigable et moins endurant au fil du temps et de l’évolution de la maladie. Le diagnostic est clinique. La pratique d’une activité physique régulière reste la meilleure façon de renforcer sa musculature, et prévenir la sarcopénie.

Définition et symptômes d’une sarcopénie

Qu’est-ce qu’une sarcopénie ?

définition de la sarcopénieA partir de l’âge de 50 ans, la masse et la force musculaire commencent à diminuer. Lorsque ce phénomène dépasse un certain seuil, on parle de sarcopénie. Cette dernière a des conséquences sur les performances physiques et motrices du patient. Elle constitue même un facteur de fragilité chez la personne âgée, en augmentant les risques de chutes et de fractures.

À savoir ! Le terme sarcopénie vient du grec : sarco qui veut dire « chair » et pénie qui signifie « pauvreté ».

La sarcopénie concerne entre 5 et 25% des personnes de plus de 60 à 70 ans. Chez les plus de 80 ans, la proportion est plus importante puisqu’elle concerne jusqu’à 50% des individus.

Une sarcopénie est d’origine multifactorielle. En effet, la fonte musculaire implique plusieurs mécanismes, cependant la perte de l’équilibre production/dégradation des protéines musculaires est l’élément central. Elle peut être associée à :

  • une altération de la commande nerveuse,
  • l’influence hormonale,
  • une insuffisance d’apports nutritionnels,
  • certaines pathologies,
  • certains traitements,
  • une sollicitation insuffisante des muscles.

À noter ! L’insuffisance de sollicitation des muscles est, plus que l’âge en tant que tel, à l’origine d’une atrophie et de faiblesses musculaires. Néanmoins, la répétition des périodes de faible activité, voire d’inactivité, est souvent corrélée avec l’âge et la maladie. Chez les patients plus âgés, les périodes alitées, même courtes, constituent un facteur de risque supplémentaire dont les conséquences peuvent parfois être difficilement réversibles.

Selon la classification Européenne, on distingue 3 stades de la maladie. Ils sont déterminés selon 3 paramètres : la masse musculaire, la force musculaire et la performance physique.

  • Le premier stade de la sarcopénie ou pré-sarcopénie est caractérisé par une diminution isolée de la masse musculaire.
  • Le deuxième stade implique une diminution de la masse musculaire et de la force musculaire ou des performances physiques. Le risque de développer des conséquences graves (handicap physique, diminution de la qualité de vie) à long terme est augmenté également.
  • Au troisième stade, on parle de sarcopénie sévère. En effet, les trois paramètres sont affectés.

Quels symptômes ?

Une sarcopénie est caractérisée par une diminution de la masse musculaire engendrant une faiblesse musculaire progressive. Les premiers signes de ce déclin sont très discrets, et passent la plupart du temps totalement inaperçus.

Au quotidien, une pré-sarcopénie se traduit par : plus de difficulté à monter les escaliers, des quadriceps plus sensibles, un équilibre parfois un peu altéré ou des réflexes diminués. Si l’on ne prête pas attention à ces détails, la fonte musculaire se poursuit, et une sarcopénie peut s’installer.

A un stade plus avancé, la sarcopénie favorise les chutes, les fractures et les hospitalisations. Elle représente un facteur de fragilité pour les personnes âgées. Des troubles digestifs et respiratoires peuvent être associés lorsque la faiblesse musculaire affecte les muscles intercostaux, le diaphragme et les muscles de la paroi intestinale.

Diagnostic et traitement d’une sarcopénie

Quel diagnostic ?

diagnostic de la sarcopénieParfois visible à l’œil nu, la fonte musculaire peut être mise en évidence objectivement en mesurant régulièrement la circonférence des muscles au niveau des membres. A noter qu’un impédancemètre peut aussi être utile pour le suivi.

Le diagnostic médical de sarcopénie nécessite la réalisation de tests médicaux simples comme la mesure de la vitesse de la marche, le temps de montée des marches d’escalier ou le temps de réalisation d’un transfert entre la position assise et debout.

D’autres tests sont souvent réalisés en complément : des tests de force de préhension ou d’extension, et de flexion des genoux.

Quel traitement ?

La stratégie thérapeutique est mise en place par un médecin (traitant, gériatre, etc.). Elle repose généralement sur des exercices physiques adaptés et un programme nutritionnel.

Le programme de soins est à adapter à chaque patient. Autrement dit, les objectifs thérapeutiques ne sont pas les mêmes pour les sujets âgés et fragiles que pour les patients plus jeunes. Dans le premier cas, la priorité est de permettre aux patients de conserver leur autonomie de manière à réaliser les gestes du quotidien, et à maintenir leurs activités de loisirs.

L’amélioration des personnes âgées passe surtout par l’amélioration de la commande nerveuse, tandis que les plus jeunes font davantage de progrès grâce au gain de masse musculaire.

Les exercices physiques

Le programme physique inclut majoritairement des exercices contre résistance. Ce sont ceux qui sont les plus efficaces contre la fonte musculaire, et donc la sarcopénie. En effet, de récentes études ont montré que les activités d’endurance comme la marche ou le vélo ne suffisent pas à limiter la dégradation des performances musculaires.

À noter ! Le programme d’exercice doit être établi par un professionnel de santé (un kinésithérapeute ou médecin de médecine physique et de réadaptation par exemple) de manière à choisir les bons exercices.

L’activité physique doit être maintenue et le plus longtemps possible. Pour les patients les plus affaiblis, il peut être intéressant de prendre les gestes de la vie quotidienne comme exercice. Par exemple, se lever d’une chaise plusieurs fois de suite ou monter et descendre les marches d’un escalier.

Pour obtenir de bons résultats, il est nécessaire de pratiquer les exercices prescrits deux à trois fois par semaine, sur 12 à 18 semaines. La force et la puissance musculaires sont ainsi améliorées de 25 à 30% en moyenne.

Le régime alimentaire

Pour limiter la fonte musculaire chez les personnes âgées en bonne santé, il est recommandé de consommer quotidiennement au minimum 1 à 1,2g de protéines par kg. Par exemple, une personne âgée de 60kg devrait consommer au moins 60g de protéine par jour.
À noter ! Pour en adulte en bonne santé, les recommandations sont de 0,8g de protéine par kg.

Concernant les personnes âgées sous-alimentées ou avec un risque de dénutrition (par exemple en cas de pathologie chronique ou aiguë), les recommandations d’apport quotidien en protéines sont comprises entre 1,2 et 1,5g par kg.

Il est néanmoins important de préciser qu’une meilleure alimentation sans exercice physique n’est pas suffisante.

La prévention de la sarcopénie repose l’activité physique et la nutrition, comme pour le traitement. Dans l’idéal, l’activité physique associe des exercices de renforcement musculaire et d’endurance.
À noter ! Parmi les activités physiques, il n’y a pas que le sport. La marche, le jardinage ou même le ménage en font partie. La nutrition consiste à avoir un apport suffisant en protéines associé à la consommation de fruits et de légumes.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Sarcopénie. chu-bordeaux.fr. Consulté le 15 mars 2021.
– Sarcopénie. sfncm.org. Consulté le 15 mars 2021.

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