Une fracture se traduit par une cassure ou une fêlure de l’os. Elle est généralement due à des blessures ou à une sollicitation trop importante. La partie touchée est douloureuse, souvent enflée et peut paraître déformée ou tordue. D’autres lésions peuvent être présentes comme une atteinte des vaisseaux sanguins et des nerfs, une infection, des problèmes articulaires. Le diagnostic d’une fracture se base sur les symptômes, les circonstances de survenue de la lésion et des radiographies. La plupart des fractures guérissent bien et entrainent peu de problèmes. Le temps de guérison est variable selon la sévérité et le type de lésion, l’âge du patient et la présence d’éventuelles pathologies. Le traitement dépend des caractéristiques de la lésion et peut inclure des antalgiques, des manœuvres pour remettre l’os en position normale, une immobilisation et parfois de la chirurgie.
Définition de la blessure
Qu’est-ce qu’une fracture ?
Les os appartiennent au système musculo-squelettique, ce dernier comprend les muscles et tous les tissus qui y sont rattachés comme les ligaments, les tendons et les autres tissus conjonctifs qui donnent au corps sa forme et sa stabilité.
Le système musculo-squelettique peut subir diverses lésions dont les fractures, mais aussi :
- Des luxations ou subluxations (les os des articulations sont sortis totalement ou partiellement de leur position) ;
- Des entorses (les ligaments qui relient un os à un autre sont déchirés) ;
- Des déchirures (les muscles sont déchirés) ;
- Des ruptures (déchirures des tendons qui rattachent un muscle à un os).
Une fracture est une lésion de l’os. Il peut être cassé ou fêlé. La sévérité d’une fracture varie beaucoup d’une situation à une autre : elle va de la petite fracture d’un os de la main qui passe inaperçue à la fracture du bassin potentiellement mortelle.
A noter ! Une fracture, au-delà de léser l’os, peut également endommager d’autres tissus comme la peau, les nerfs, les vaisseaux sanguins, les muscles et les organes. La prise en charge d’une fracture peut de fait se compliquer.
Les fractures sont le plus souvent causées par un traumatisme, par exemple une chute, un accident de la route, ou un effort important et répété (on parle dans ce dernier cas de fracture de fatigue). Bien sûr, la sévérité de la fracture dépend de la force impliquée. Une chute au sol provoquera moins de dégâts qu’une chute d’un immeuble.
A noter ! Certaines pathologies peuvent fragiliser les os : ostéoporose, tumeurs osseuses, certaines infections. Les individus qui en souffrent sont plus à risque de se briser un os. On parle de fractures pathologiques.
À savoir ! On parle de fracture ouverte lorsque la peau est rompue, ou à l’inverse de fracture fermée lorsque la peau est intacte
Le plus souvent, les fractures surviennent au niveau des membres. Cependant, tous les os peuvent être concernés, dont ceux de la tête et de la face, du rachis ou des côtes.
La majorité des tissus du corps, comme la peau ou les muscles guérissent après une lésion en formant un tissu cicatriciel. Ce dernier a souvent un aspect différent du tissu d’origine. L’os guérit quant à lui en produisant un tissu osseux identique à celui du tissu lésé. Ainsi, il est fréquent qu’une fracture soit quasiment indétectable après guérison.
La guérison d’une fracture dépend de plusieurs facteurs : l’âge du patient et les éventuelles pathologies présentes (par exemple un diabète). Ainsi, un enfant va guérir beaucoup plus rapidement qu’un adulte pour une même fracture.
On distingue 3 étapes qui s’entrecoupent lors de la guérison d’une fracture :
- La phase d’inflammation qui débute immédiatement après la fracture. Les cellules immunitaires migrent vers la zone lésée pour éliminer les tissus endommagés (sang et fragments osseux). Ces mêmes cellules libèrent des substances qui permettent d’attirer davantage de cellules immunitaires et augmentent le flux sanguin. La zone fracturée devient alors rouge, chaude, gonflée et sensible. L’activité de la phase inflammatoire atteint son maximum en quelques jours et disparaît en plusieurs semaines. Elle est responsable de douleurs ;
- La phase de guérison qui commence quelques jours après la fracture et s’étend sur plusieurs semaines voire plusieurs mois. Lors de cette étape, le nouvel os appelé cal est produit pour réparer la fracture. Il est d’abord souple et caoutchouteux. A ce stade, le membre fracturé doit généralement être immobilisé, par exemple à l’aide d’un plâtre ou d’une attelle ;
- La phase de remodelage prend plusieurs mois. L’os est d’abord dégradé pour être reconstruit et restauré à l’identique. Du calcium est déposé dans le cal qui permet de le rigidifier. Celui-ci devient raide et résistant. Il est observable par radiographie. A ce stade, le patient peut commencer à réutiliser progressivement le membre affecté.
Symptômes, diagnostic et traitement
Quels symptômes ?
Le premier symptôme d’une fracture est la douleur. La zone concernée est douloureuse, surtout lorsque le patient essaie de s’appuyer dessus ou de la mobiliser. La zone autour de la fracture est également sensible.
La douleur est associée à d’autres symptômes comme :
- Un gonflement qui peut mettre plusieurs heures à se développer et être léger ;
- Une déformation de la partie touchée ;
- Une ecchymose qui est d’abord pourpre ou noirâtre puis qui virer progressivement au jaune verdâtre. Plusieurs semaines peuvent être nécessaires avant que l’ecchymose ne se résorbe ;
- Une incapacité à mobiliser le membre ou la zone concernée. A noter cependant que le fait de pouvoir bouger la partie lésée ne veut pas dire qu’il n’y a pas de fracture ;
- Parfois, une perte de sensation ou un engourdissement.
Les fractures peuvent se compliquer, mais les complications graves sont rares. Le risque est plus important lorsque la peau est déchirée ou que des vaisseaux ou des nerfs sont atteints. Certaines complications, notamment nerveuses, vasculaires, infectieuses se manifestent dans les premières heures ou les premiers jours qui suivent la fracture. A l’inverse, les complications articulaires ou les problèmes de guérison se développent plus tard. De nombreuses fractures sont responsables de saignements autour de la lésion. Cependant, ils sont rarement suffisamment importants pour être à l’origine d’une chute de la tension artérielle potentiellement mortelle (choc). La complication grave la plus fréquente est l’embolie pulmonaire. Le syndrome des loges (gonflement des muscles qui appuie sur les vaisseaux sanguins et bloque la circulation sanguine) est une complication rare mais grave. En effet, sans intervention rapide, il peut conduire au décès du patient ou à une amputation.
Quel diagnostic ?
Le diagnostic d’une fracture est clinique, autrement dit, il repose sur la présence des symptômes évoquant un os brisé, et le contexte d’apparition des symptômes, principalement la douleur et la difficulté de mobilisé la zone touchée. Une ou plusieurs radiographies peuvent être réalisées pour confirmer le diagnostic. Parfois, les médecins attendent quelques jours, voire quelques semaines pour réaliser des radiographies, car certaines fractures ne sont visibles qu’après avoir commencé à guérir.
Il faut se rendre aux urgences lorsque :
- Le contexte est grave, par exemple en cas d’accident de la route, ou lorsque le patient ne peut pas mobiliser la partie du corps affectée ;
- Le patient présente plusieurs blessures ;
- Des signes de complications sont présents (la zone touchée est insensible, non mobilisable, froide ou devient bleue) ;
- L’articulation touchée semble instable.
Quel traitement ?
Les fractures graves (ou associées à des complications) sont traitées sans délai.
Lorsque la fracture est ouverte, la blessure est nettoyée et recouverte d’un pansement stérile. Une vaccination contre le tétanos et une antibiothérapie sont généralement prescrites en complément.
Les vaisseaux ou nerfs endommagés sont réparés chirurgicalement.
Lorsqu’un os est fracturé, il doit être remis en place (réaligné ou réduit). La réduction est réalisée le plus souvent possible sans chirurgie, on parle de réduction fermée. Lorsque l’intervention chirurgicale est inévitable, on parle de réduction ouverte. Une fois réalignée, la blessure est immobilisée. Pour les réductions ouvertes, des dispositifs tels que des broches, des vis ou des plaques sont employés. Sinon les attelles (immobilisation de quelques jours) et les plâtres (immobilisation de plusieurs semaines) suffisent.
La douleur est prise en charge très rapidement. Le traitement repose généralement sur des opioïdes et/ou du paracétamol.
En cas de lésion des tissus mous (muscles, ligaments, tendons), il est conseillé au patient de :
- Protéger la zone touchée en évitant de la mobiliser ou d’appuyer dessus. Des béquilles, une attelle ou un plâtre peuvent être prescrits ;
- Se reposer pour éviter toute aggravation et accélérer la guérison ;
- Appliquer de la glace et compresser pour minimiser le gonflement et la douleur ;
- Elever le membre (au-dessus du niveau du cœur pendant les deux premiers jours) permet de diminuer le gonflement aussi.
Charline D., Docteur en pharmacie