Semaine de la dénutrition : reprenons les bases entre dénutrition et malnutrition
À l’occasion de la Semaine nationale de la dénutrition, il est essentiel de rappeler la différence entre malnutrition et dénutrition, deux termes souvent confondus. Résultats d’un manque d’apports nutritionnels essentiels, elles touchent particulièrement les personnes âgées, les malades, les enfants ou encore les populations fragilisées par la pauvreté et les conflits.

Dénutrition et malnutrition, deux termes à ne pas confondre
La dénutrition désigne un manque de nourriture provoquant un déficit nutritionnel important. En d’autres termes, une personne dénutrie est une personne qui ne mange pas assez ou qui n’assimile pas bien ce qu’elle mange. La dénutrition présente un affaiblissement général, une perte de poids, une fonte musculaire et un déficit immunitaire dû au manque de ressources. La dénutrition est en réalité une forme spécifique de malnutrition.
La dénutrition touche souvent :
- Les personnes âgées qui mangent peu,
- Les malades ou personnes hospitalisées,
- Les populations pauvres, victimes de famine ou de guerre.
En 2023, près de 735 millions de personnes (soit 9,2 % de la population mondiale) étaient sous-alimentées, soit 122 millions de plus qu’en 2019. La dénutrition reste particulièrement élevée en Afrique (19,7 % en 2022), tandis qu’elle diminue en Asie (8,5 % en 2022, soit une baisse de plus de 12 millions de personnes).
La malnutrition est un déséquilibre dans la façon de s’alimenter au sens large. Il peut s’agir d’une carence (en vitamine, en minéraux, en protéines…) ou d’un excès de sucre, de graisse et de sel. La malnutrition est un terme générique qui regroupe tous les déséquilibres alimentaires susceptibles d’affecter la santé, dont la dénutrition.
Il existe trois principales formes de malnutrition :
- L’excès pondéral ou l’obésité : selon l’ANSES, une consommation élevée d’aliments ultra-transformés pourrait être liée à un risque accru de décès et de maladies chroniques telles que le diabète de type 2, le surpoids, l’obésité et les maladies cardiovasculaires.
- La sous-nutrition aiguë : signifie que les enfants ont un poids insuffisant par rapport à leur âge, on parle d’émaciation.
- Les carences en micronutriments : du type vitamines, minéraux, protéines. En matière de santé publique, les plus préoccupantes sont celles en vitamine A, en fer et en iode.
Les causes et les conséquences de la dénutrition
La dénutrition que l’on appelle protéino-énergétique correspond à une carence sévère en protéines et en calories. Elle survient lorsque l’organisme ne reçoit pas les apports nécessaires à son bon fonctionnement, pendant une période prolongée.
Dans les pays où l’insécurité alimentaire est élevée, cette forme de dénutrition touche principalement les personnes fragiles, dont les enfants et contribue à plus de la moitié des décès infantiles. Ses causes sont multiples et souvent liées à des facteurs sociaux, culturels ou politiques comme la pauvreté, les guerres, la surpopulation, les maladies infectieuses et les pandémies.
D’autres raisons de dénutrition peuvent être liées à des troubles mentaux tels que l’anorexie, les maladies graves telles que le cancer, la prise de médicaments ou la consommation excessive de certaines substances (alcool, drogues, tabac), l’âge avancé ou certains enfants ayant un retard de croissance.
– 40% des malades âgés sont hospitalisés pour des conséquences de dénutrition,
– 50% des personnes âgées hospitalisées sont dénutries.
– 40% des malades atteints de cancer sont dénutris ;
– Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer représentent à elles seules 40% des personnes dénutries.
(Source : Lutte contre la dénutrition)
Focus précarité et malnutrition en France
L’urbanisation et la précarité jouent également un rôle dans la dénutrition. Dans certains quartiers en ville et dans certaines campagnes isolées, l’accès aux fruits et légumes frais et de saison est parfois limité ou trop cher pour les foyers aux revenus modestes. Ces situations favorisent l’apparition de véritables « déserts alimentaires », où l’accès à une alimentation équilibrée devient difficile.
La surconsommation d’aliments ultra-transformés (AUT), riches en calories mais pauvres en nutriments, accentue ces déséquilibres. Moins chers et largement disponibles, ces produits sont soutenus par un marketing ciblé particulièrement efficace. Aujourd’hui, près de 80 % des produits vendus en supermarché sont ultra-transformés, ce qui les rend plus accessibles aux foyers en situation de précarité.
Précarité et alimentation en quelques chiffres :
- Les prix des fruits ont augmenté de 14 à 30 % entre 2021 et 2023, selon le Sénat.
- 37 % des Français se déclarent aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire.
- En France, les aliments ultra-transformés représentent environ 30 % des apports caloriques quotidiens.
Le plan de souveraineté de la filière fruits et légumes vise à stimuler leur consommation en s’appuyant sur les orientations du Programme national pour l’alimentation (PNA) et du Programme national nutrition santé (PNNS). Il a permis des avancées notables en matière de sensibilisation et d’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire, notamment pour les populations les plus pauvres.
Enfin, la révision du Nutri-Score courant 2025 devrait renforcer cet encadrement. Cependant, comme le rappelle Isabelle Souchon, directrice de recherche à l’INRAE, « un bon Nutri-Score n’exclut pas la présence d’additifs ou de procédés de fabrication complexes.»
– Dénutrition : Causes, Conséquences et Prévention. www.elsan.care. Consulté le 29 octobre 2025.
– Nutri-Score : un étiquetage nutritionnel pour favoriser une alimentation équilibrée. sante.gouv.fr. Consulté le 29 octobre 2025.
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