Avec la rentrée, sonne l’heure de l’inscription aux activités sportives. Et chaque année, au dernier moment, il faut courir chez le médecin pour décrocher le sacré graal indispensable à l’obtention de la licence : le certificat médical attestant de l’absence de contre-indication à la pratique de son sport préféré, ou plus simplement le fameux « certificat médical ». Tous les ans ? Et pour tous les sports ? Pas vraiment…
Un certificat médical tous les trois ans
Il est révolu le temps du certificat annuel ! Depuis le 1er septembre 2016, le certificat médical de non-contre-indication à la pratique d’un sport est valable 3 ans.
Concrètement, lors de l’inscription, un certificat médical de moins d’un an est obligatoire pour obtenir sa licence sportive. Il est valable 3 ans. Donc plus besoin d’affronter la salle d’attente bondée de son généraliste tous les ans lorsqu’on persévère dans la même activité sportive.
Il faudra cependant remplir chaque année un auto-questionnaire de santé pour renouveler sa licence. Ce questionnaire devrait permettre d’alerter le sportif sur une éventuelle fragilité peu compatible avec son sport et l’inviter à consulter le cas échéant. Ce formulaire « QS-SPORT » est disponible en ligne.
A savoir ! La licence sportive permet de participer aux compétitions de la fédération dont on dépend. Elle se différencie ainsi d’une simple adhésion à un club. Certains clubs demandent cependant le paiement d’une licence même si on n’a pas l’intention de se prendre pour Laure Manaudou. D’autre part, la participation à certaines manifestations publiques, comme une course à pied, est souvent corrélée à la présentation d’un certificat d’aptitude si l’on n’est pas licencié à la fédération.
De plus, les collégiens et lycéens sont également dispensés de fournir un certificat médical dans le cadre des activités sportives organisées par les associations de leur établissement.
Cependant, tout n’est pas si simple. Certaines disciplines « à contraintes particulières » sont toujours soumises au certificat annuel. Et à bien d’autres vicissitudes…
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Boxe ou rugby : une surveillance accrue… et coûteuse
Un décret paru le 24 juillet 2017 précise les dispositions relatives à certains sports.
Il s’agit de :
- L’alpinisme au-dessus de 2 500 m ;
- La plongée ;
- La spéléologie ;
- Les sports de combat pouvant prendre fin avec le KO de l’adversaire ;
- Les sports comprenant l’utilisation d’armes à feu (tir, biathlon…) ;
- Les sports mécaniques (moto, auto, avion…) ;
- Le rugby.
Pour ces différents sports, outre le certificat médical annuel, il est recommandé aux médecins une attention particulière à certains organes impliqués dans la discipline. Par exemple, la sphère ORL ou les dents pour la plongée ou encore le système nerveux et la santé mentale pour les sports avec arme à feu… Ces nouvelles recommandations impliquent souvent le recours à des spécialistes, seuls à même de réaliser certains examens comme un fond d’œil ou une vérification de l’acuité auditive.
D’autre part, en ce qui concerne la boxe française, le législateur exige la réalisation d’une remnographie (IRM) des artères cervico-céphaliques et d’une épreuve d’effort tous les trois ans pour les boxeurs professionnels et les boxeurs amateurs après 40 ans
A savoir ! Une IRM (Image par résonance magnétique) ou remnographie est une image très précise obtenue par un appareil utilisant l’effet des champs magnétiques sur le corps humain.
Quant aux rugbymen, ils seront soumis à un ECG (électrocardiogramme, c’est-à-dire l’analyse du rythme du cœur) à partir de l’âge de 12 ans. Au-delà de 40 ans, l’addition se corse avec l’apparition d’échographies cardiaques et d’IRMs cervicales ou lombaires obligatoires.
Une addition qui risque en effet de devenir vite salée lorsque l’on sait que ces examens ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie.
Une association de médecins dénonce déjà une mesure incohérente et pénalisante pour les catégories sociales les plus modestes.
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Isabelle V., Journaliste scientifique
– Absence de contre-indication à la pratique du sport : coup d’envoi du nouveau certificat. Le Quotidien du Médecin. Le 08 septembre 2016.
– Certificats d’aptitude sportive : les jeunes généralistes pointent des « incohérences médicales ». EGORA. Le 23 août 2017.
J’ai des problèmes de dos, et suite à une violente chute, je souhaite arrêter l’équitation. je n’ai pas encore donné mon certificat médical, bien que cavalière depuis longtemps, j’ai subi un choc psychologique en plus du traumatisme physique et je n’ai plus le courage de monter, que dois-je faire?
Merci pour votre réponse.
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