StopCovid : L’application au centre des débats

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Rédigé par Yann B. et publié le 27 mai 2020

En raison de la pandémie de COVID-19,  une application de tracking numérique est réalisée afin de de savoir si quelqu’un a été en contact avec une personne contaminée. Mais cette application, soulève une polémique sur la protection de la vie privée et des données personnelles.

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StopCovid validée par la CNIL

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a donné son feu vert pour la mise en route de l’application de traçage StopCovid en France ce mardi 26 mai. Cette application soulève encore de nombreux débats quant aux questions de problèmes informatiques, techniques et juridiques. Cependant, la CNIL considère qu’elle convient au cadre juridique par rapport à l’anonymisation des données. D’une part, chaque smartphone avec l’application sera doté d’un identifiant chiffré, qui changera fréquemment pour éviter de faire le lien entre l’utilisateur et son identifiant. D’autre part, StopCovid n’oblige pas à établir une liste des personnes déclarées malades, toutes les données restant chiffrées et anonymisées.

Les députés et les sénateurs doivent encore la valider ce mercredi 27 mai avant de pouvoir espérer un lancement de l’application début juin.

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Quel est le principe de fonctionnement de l’application StopCovid ?

StopCovid est une application à télécharger sur son smartphone qui fonctionnera avec le Bluetooth de l’appareil un fois ce dernier activé. Son objectif est de prévenir tout contact, dans les jours précédents, avec une personne testée positive au coronavirus. Il s’agit d’un historique de proximité entre différentes personnes équipées de l’application, auquel nul n’a accès, pas même le propriétaire du téléphone. Il sera ainsi possible de se faire tester ou de se placer spontanément en quarantaine pour limiter la propagation du virus après le déconfinement. Elle ne sera installée sur le smartphone que sur la base du volontariat et personne n’aura accès aux données, a précisé le secrétaire d’État au numérique, Cédric O. Celui-ci souhaite également que l’application soit le plus simple possible afin de la rendre accessible aux personnes en situation de handicap et aux personnes qui ont des difficultés avec le numérique.

En France, le déploiement technique de l’application est assuré par l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria). L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) a aussi été intégrée au projet pour apporter son expertise. Enfin, aucun profit ne sera tiré de l’application, qui sera un bien commun numérique, donc gratuit et en open source afin que chacun puisse y accéder et l’analyser

Si l’application se révèle fonctionnelle et utile aux français, il serait intéressant de partager cet outil aux pays européens qui n’ont pas les moyens techniques de la développer, a précisé Cédric O.

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StopCovid va-t-elle à l’encontre des libertés individuelles des Français ?

Lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale le 9 avril dernier, la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), Marie-Laure Denis, a rappelé que les textes protégeant les données personnelles ne s’opposent pas à la mise en œuvre de solutions de suivi numérique, individualisé ou non, pour la protection de la santé publique. Le secrétaire d’État au numérique à quant à lui insisté sur le fait qu’il s’agit d’un projet d’application de protection individuelle développé dans le respect de nos valeurs et libertés.

Pour l’heure, le projet n’est pas encore abouti, a prévenu Cédric O. Un prototype a commencé à être développé dès le 4 avril et le délai pour le finaliser devrait être de trois à six semaines sans garantie. StopCovid sera construit en fonction des besoins des médecins et des épidémiologistes. C’est au Gouvernement et au Parlement de juger ensuite si son déploiement est proportionné. Lorsque son architecture sera terminée, le projet sera présenté par ses responsables techniques au Gouvernement.

La question du taux de pénétration de l’application StopCovid est notamment posée. Si elle est basée sur le consentement ou le volontariat, elle pourrait être installée sur une portion réduite de téléphones, ce qui réduirait de fait son efficacité. La présidente de la Cnil a mentionné devant le Sénat une étude de l’université d’Oxford montrant qu’il faudrait qu’une application de ce type couvre 60% de la population pour être efficace. La question des seniors est elle aussi posée. Alors qu’ils sont les plus susceptibles de développer des formes graves du coronavirus, ils sont aussi ceux qui sont les moins bien équipés en smartphones. Marie-Laure Denis chiffre le taux d’équipement des plus de 70 ans à seulement 44%, contre 98% chez les 18-25 ans.

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Yann B., Attaché Scientifique

Mis à jour le 27 Mai 2020

– L’application StopCovid est en cours de construction et bientôt soumise aux parlementaires. HOSPIMEDIA. Consulté le 16 avril 2020.

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