Traitement du diabète : moins de complications chirurgicales avec les analogues du GLP-1

Par |Publié le : 28 janvier 2025|Dernière mise à jour : 27 janvier 2025|3 min de lecture|

Selon l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), environ 700 000 personnes en France prennent des analogues du GLP-1 (glucagon-like peptide-1) actuellement contre 100 000 en 2016. Les prescriptions croissantes de cette classe de médicaments qui contrôle la glycémie laissent entrevoir que, d’ici quelques années, plus d’un million de Français seront concernés. Récemment, une étude américaine a mis en évidence que les analogues du GLP-1 réduisent les risques de complications post-chirurgicales chez les patients diabétiques. Eclairage.

header article sur traitement du diabète et le GLP1 (moins de complications chirurgicales)

Les analogues du GLP-1 en bref

Les analogues du peptide de type glucagon 1 (GLP-1 ou glucagon-like peptide-1), ou « mimétiques de l’incrétine » représentent une classe de médicaments couramment utilisés pour traiter le diabète.

Dans l’organisme, le GLP-1 stimule la synthèse et la sécrétion d’insuline (hormone hypoglycémiante) par les cellules β des îlots du pancréas lors des repas. Cette activité dite « incrétine » du GLP-1 est dépendante de la glycémie, du taux de sucre dans le sang.

Voici quelques types d’analogues du GLP-1 prescrits à des patients diabétiques : sémaglutide, exenatide, dulaglutide, insuline dégludec ou encore liraglutide. En France, six analogues du GLP-1 sont commercialisés, dont le très connu Ozempic (sémaglutide) produit par l’entreprise danoise Novo Nordisk

Ces médicaments contrôlent la glycémie en se fixant sur les récepteurs de l’hormone GLP-1, une hormone qui régule le taux de glucose sanguin, mais aussi l’appétit.

Selon l’ANSM, ils sont prescrits pour :

  • Le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé ;  
  • Le contrôle du poids dans un contexte d’obésité.
À savoir !Selon l’ANSM, « les analogues du GLP-1 ne doivent pas être utilisés pour la perte de poids à des fins esthétiques, c’est-à-dire pour la perte de poids chez des personnes sans obésité ou chez des personnes en surpoids qui n’ont pas de problèmes de santé liés au poids. Les professionnels de santé doivent proposer en première intention des conseils sur l’adaptation du mode de vie et des mesures hygiénodiététiques ».

Protocole de l’étude rétrospective

Dans cette étude, les chercheurs américains, supervisés par Jason Spector du département chirurgical de l’hôpital universitaire de la faculté de médecine Cornell à New York, ont analysé les dossiers anonymisés regroupant presque 75 000 procédures chirurgicales réalisées chez 22 000 patients diabétiques de type 1 ou de type 2 sur une période de 3 ans et demi. (pour information, les aGLP-1 sont également prescrits, aux Etats-Unis, hors Autorisation de Mise sur le Marché, à des patients atteints de diabète de type 1).

Parmi l’ensemble de ces patients diabétiques, 27.2% prenaient des analogues du GLP-1.

Ils ont étudié l’ensemble de ces données et ils ont analysé les statistiques des différentes complications post-chirurgicales. Ces complications englobaient les réadmissions à l’hôpital, les réouvertures de plaie(s), le nombre et l’étendue des hématomes, les saignements et les infections.

Des risques diminués de réadmissions et de complications

Dans l’ensemble, leurs travaux rétrospectifs montrent que les patients diabétiques prenant un traitement à base d’analogue du GLP-1, comparativement à ceux qui n’en prennent pas, sont moins exposés aux risques de complications post-chirurgicales.

Selon les auteurs, les analogues de GLP-1 ne « devraient pas aggraver les complications post-chirurgicales », et d’autre part qu’ils pourraient « réduire le risque de certaines ».

Les patients diabétiques opérés et prenant un analogue du GLP-1 ont :

  • 12 % moins de risque d’être réadmis à l’hôpital dans le mois suivant l’intervention ;  
  • 29 % moins de risque de réouvertures de la plaie dans les six mois post-chirurgie ;
  • 56 % moins d’hématomes sur le site de l’intervention dans les 180 jours après l’opération.

Pour les saignements et les infections, les chercheurs mettent en évidence des niveaux de risque équivalents dans les deux groupes de diabétiques, ceux sous analogues du GLP-1 et les autres.

Désormais, les chercheurs doivent comprendre dans quelles mesures les analogues du GLP-1 protègent les patients diabétiques des complications post-chirurgicales (le GLP-1 favoriserait-il la formation de vaisseaux sanguins, la réduction de l’inflammation et de la coagulation ?) et comment cette diminution des risques se manifeste ou pas chez les individus prenant du GLP-1 mais n’étant pas diabétiques.

Sources
– Association of Perioperative Glucagon-like Peptide-1 Receptor Agonist Use and Postoperative Outcomes. journals.lww.com. Consulté le 10 janvier 2025.
– Les analogues du GLP-1 réduiraient le risque de complications chirurgicales chez les patients diabétiques. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 13 janvier 2025.
– Analogues du GLP-1 : point sur la surveillance des effets indésirables graves et mésusages. ansm.sante.fr. Consulté le 13 janvier 2025.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Merci pour votre avis !
Julie P.
Journaliste scientifique
Journaliste scientifique. Spécialiste de l'information médicale. Passionnée par l'actualité scientifique et les nouvelles technologies. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.