Depuis avril 2021, les femmes enceintes sont prioritaires pour la vaccination contre la Covid-19, à partir du deuxième trimestre de la grossesse. Au fil des mois, les données épidémiologiques se sont accumulées sur l’efficacité et la tolérance des vaccins à ARNm chez les femmes enceintes. L’Agence Européenne du Médicament vient de compiler les données de plus de 65 000 femmes enceintes et conclut que les deux vaccins à ARNm les plus utilisés sont sans risques pour la mère et l’enfant.
Vaccins à ARNm et grossesse
Les études épidémiologiques ont rapidement mis en évidence que les femmes enceintes présentant certaines pathologies (surpoids, hypertension artérielle, diabète, …) avaient un risque majoré de développer des formes sévères de la Covid-19, en particulier en fin de grossesse. Ce constat a amené les autorités de santé publique à prioriser dès le mois d’avril 2021 l’accès des femmes enceintes à la vaccination dès le second trimestre de la grossesse. Puis, en juillet 2021, les femmes enceintes ont pu accéder à la vaccination dès le début de leur grossesse.
Comme pour le reste de la population, l’ANSM a mis en place un suivi étroit des effets indésirables liés à la vaccination chez les femmes enceintes et allaitantes. Depuis, l’ANSM n’a recensé aucun risque spécifique, en lien avec la vaccination des femmes enceintes, et ce quel que soit le vaccin administré. Très récemment, l’Agence Européenne du Médicament a fait le point sur la question, en compilant les données recueillies auprès de 65 000 femmes ayant été vaccinées avec l’un des deux vaccins à ARNm les plus utilisés : le vaccin distribué par le laboratoire Pfizer et le vaccin distribué par le laboratoire Moderna.
Aucune complication chez la mère ou le bébé
Selon l’Agence Européenne du Médicament, l’ensemble des données analysées à ce jour, issues d’une douzaine d’études internationales, ne révèle aucune complication particulière faisant suite à la vaccination des femmes enceintes avec un vaccin à ARNm. L’Agence n’a relevé aucun surrisque de fausse-couche, de complications de la grossesse ou encore de naissances prématurées, ni aucune conséquence sur la santé de l’enfant à naître. Des craintes pourtant formulées par certaines femmes enceintes avant de se faire vacciner.
Au contraire, les données recueillies confirment l’intérêt de la vaccination au cours de la grossesse pour :
- Réduire le risque d’hospitalisation en cas de Covid-19 ;
- Réduire le risque de mortalité liée à l’infection.
L’Agence rappelle que la Covid-19 peut être grave au cours de la grossesse, en particulier au dernier trimestre.
Un suivi spécifique des effets indésirables possibles
En conclusion de son avis, l’Agence Européenne du Médicament confirme l’intérêt de la vaccination chez les femmes enceintes, considérant que les bénéfices l’emportent largement sur les risques possibles. Les deux vaccins à ARNm les plus utilisés ne présenteraient donc aucun risque pour la santé de la mère et de l’enfant, tout en les protégeant efficacement des formes sévères de la Covid-19.
Pour autant, le suivi spécifique des effets indésirables de la vaccination chez les femmes enceintes se poursuit, les études cliniques sur les vaccins n’ayant pas inclus de femmes enceintes. Par ailleurs, l’Agence Européenne du Médicament devrait prochainement examiner les données recueillies avec les autres vaccins contre la Covid-19. Cet avis devrait dans tous les cas rassurer les femmes enceintes et les inciter à se faire vacciner pour se protéger et protéger leur bébé de l’infection par le SARS-Cov2.
Estelle B., Docteur en Pharmacie