Les ulcères de jambe ont pour cause principale des troubles vasculaires, veineux ou artériels. Les varices constituent donc un facteur de risque majeur d’ulcère de jambe et donc de plaies chroniques souvent difficiles à traiter. Si les varices de jambe sont les plus fréquentes et les mieux connues, les varices pelviennes peuvent avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie.
Varices pelviennes et congestion pelvienne
Les varices sont par définition des dilatations permanentes de veines. Elles se développent le plus souvent au niveau des jambes, mais toutes les veines peuvent être atteintes. Ainsi, les veines situées dans la région pelvienne peuvent être le siège de varices pelviennes, signe majeur d’une congestion pelvienne.
Le principal facteur de risque de varices pelviennes est la grossesse, qui favorise la congestion pelvienne et donc la dilatation des veines du petit bassin. Il n’est pas rare également que les varices pelviennes soient associées à une maladie veineuse chronique, comme l’insuffisance veineuse. Les études ont montré que les varices pelviennes étaient relativement fréquentes, concernant environ 15 % des femmes entre 18 et 50 ans.
A la différence des varices de jambe, qui touchent des veines superficielles, les varices pelviennes affectent des territoires veineux plus profonds. Elles peuvent donc entraîner des symptômes très gênants, comme :
- Des douleurs pelviennes parfois invalidantes ;
- Des signes fonctionnels témoignant de l’existence d’une congestion pelvienne, par exemple un gonflement abdominal ;
- Des signes généraux, comme des maux de tête, des troubles de l’humeur ou une fatigue.
Des douleurs pelviennes chroniques parfois difficiles à expliquer
Malgré leur fréquence, les varices pelviennes sont parfois difficiles à diagnostiquer, car les causes de douleurs pelviennes sont nombreuses, notamment pendant et après la grossesse. Les douleurs pelviennes liées aux varices pelviennes présentent néanmoins quelques particularités, telles que :
- Des douleurs diffuses, variables en intensité et irradiant différemment selon les patientes ;
- Des douleurs qui débutent le matin, augmentent avec la station debout, les efforts et la marche et diminuent en position allongée ;
- Une augmentation des douleurs pendant ou après un rapport sexuel ;
- Des douleurs pelviennes chroniques, généralement depuis plus de 6 mois ;
- Une association fréquente avec une lombalgie, des douleurs dans les jambes et des saignements vaginaux anormaux.
L’existence de problèmes veineux dans les jambes doit également alerter le médecin. Pour confirmer la présence de varices pelviennes, des examens d’imagerie sont souvent prescrits (écho-Doppler, phlébographie, scanner pelvien ou IRM pelvienne). Parfois une intervention chirurgicale visant à explorer la région pelvienne (une laparoscopie) est nécessaire. Il faut cependant noter que certaines femmes présentent des veines pelviennes dilatées, sans ressentir aucun symptôme.
Un traitement adapté pour améliorer la qualité de vie
Pour les femmes ressentant des douleurs pelviennes invalidantes, un traitement des varices pelviennes doit être envisagé. Différents traitements peuvent être prescrits :
- En première intention, des phlébotoniques sur une longue période améliorent l’état de santé de deux patientes sur trois ;
- Une contention veineuse des jambes est souvent utile ;
- Une association de veinotoniques et de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, lorsqu’une composante inflammatoire est détectée ;
- Une embolisation ou une sclérothérapie des veines touchées, par l’injection de microparticules inertes par voie percutanée ou de liquides semblables à de la colle.
Avec un traitement adapté, la plupart des patientes voient leurs douleurs pelviennes régresser ou disparaître en quelques semaines, et peuvent ainsi reprendre une vie normale.
Estelle B., Docteur en Pharmacie