Le 25 avril marque la journée mondiale d’une seule molécule, mais pas la moindre, l’ADN ou acide désoxyribonucléique. Cet événement a pour objectif de commémorer deux dates marquantes dans l’histoire de la biologie, tout d’abord la découverte de la double hélice d’ADN en 1953 et ensuite, plus récemment en 2003, l’achèvement du projet de séquençage du génome humain. Retour sur l’histoire de cette molécule pas comme les autres.
Une journée mondiale pour l’acide désoxyribonucléique (ADN)
En 2023, la journée mondiale de l’ADN (l’acide désoxyribonucléique) sera l’occasion de fêter simultanément deux anniversaires pour l’ADN, celui de sa découverte (le 70ème anniversaire) et celui du séquençage du génome humain (le 20ème anniversaire). La découverte de la double hélice d’ADN, par James D. Watson et Francis Crick en 1953, marque un véritable tournant dans l’histoire de la biologie et de la médecine. Depuis, l’ADN ne cesse de susciter l’intérêt de milliers de scientifiques et de médecins à travers le monde, toujours en quête de nouvelles découvertes.
La découverte de la double hélice d’ADN, support de l’information génétique, a été l’événement fondateur d’une nouvelle discipline, la biologie moléculaire. Dans les années 1970, l’acquisition des connaissances sur l’ADN permet de développer des applications technologiques et médicales qui révolutionnent la médecine. Les premières méthodes de séquençage et de clonage de l’ADN sont mises au point et permettent en 2003 d’achever le programme de séquençage du génome humain. Ce programme a été le premier effort de recherche international, le Human Genome Project, pour lequel les pays ont uni leurs efforts.
Journée Mondiale : de l’ADN à la biologie moléculaire
Pourquoi l’ADN est-il aussi important ? C’est tout simplement le code biologique transmis de génération en génération et qui permet à chaque cellule de l’organisme d’exprimer les gènes nécessaires à son bon fonctionnement. L’ADN définit pour chaque individu son sexe, sa taille, ses caractéristiques morphologiques (couleur des yeux, couleur et texture des cheveux, …), mais aussi sa prédisposition à certaines pathologies (obésité, diabète, cancers, …). L’ADN est la molécule constitutive des chromosomes, qui forment notre patrimoine génétique, protégé au sein du noyau des cellules.
En réalité, 99,9 % de notre ADN est commun à tous les individus, les 0,1 % sont donc responsables de toutes les différences que nous observons entre les individus, tous génétiquement différents (sauf les jumeaux homozygotes). Les progrès de la biologie moléculaire ont permis au fil des années de révolutionner :
- Les sciences médico-légales, avec les tests ADN ;
- Le développement de médicaments et de vaccins ;
- La thérapie génique face à des maladies héréditaires ;
- La médecine personnalisée, qui permet d’adapter les traitements au profil génétique du patient.
De l’ADN à l’épigénétique, l’interaction entre les gènes et l’environnement
Chaque année, de nouvelles découvertes viennent faire avancer ces domaines, notamment la thérapie génique et la médecine personnalisée. De plus, les scientifiques vont plus loin et s’intéressent désormais à l’épigénétique, c’est-à-dire à l’interaction entre les gènes et l’environnement. Des facteurs environnementaux seraient capables de modifier la structure de l’ADN, et ainsi d’activer ou de désactiver certains gènes. Ce phénomène explique notamment les différences observées entre des jumeaux homozygotes élevés dans des environnements différents.
L’épigénétique est un domaine de recherche en plein essor et pourrait permettre de mieux comprendre certaines pathologies chroniques, comme les diabètes sucrés ou les cancers. La journée mondiale de l’ADN marque ainsi l’occasion de faire le point sur les nouvelles découvertes de la biologie moléculaire et sur les avancées médicales qui en découlent.
Estelle B., Docteur en Pharmacie