Absentéisme au travail chez les moins de 30 ans

Par |Publié le : 30 juin 2025|Dernière mise à jour : 30 juin 2025|4 min de lecture|

 Arrêts plus fréquents et plus courts et davantage liés à des motifs psychologiques. Telle est la conclusion du baromètre absentéisme au travail chez les jeunes en 2024 réalisés par le groupe de protection sociale Malakoff Humanis. Retour sur les chiffres, leurs significations et les solutions proposées pour agir sur cet absentéisme.

Une hausse de l’absentéisme, les motifs psychologiques en cause

Selon l’étude statistique, en 2024, 49% des jeunes actifs se sont vu prescrire au moins un arrêt maladie, soit 7 points au-dessus de la moyenne des salariés. En remontant dans les statistiques, les analystes observent que, depuis 2019, les arrêts maladie des moins de 30 ans ont progressé de 3 points tandis que pour l’ensemble de la population, ce chiffre est resté stable, autour de 42%.

Pour les jeunes, comme pour l’ensemble des salariés, la maladie ponctuelle (grippe, bronchite, gastro-entérite) reste le premier motif d’arrêt maladie. Cela représente 44% des arrêts chez les moins de 30 ans et 40 % pour l’ensemble des salariés.

En deuxième position, on retrouve les troubles psychologiques, autant chez les moins de trente ans que chez l’ensemble des salariés. Cependant, chez les jeunes, ce motif concernait 16% d’entre eux en 2019 contre 22% en 2024. L’accroissement des arrêts de travail chez les jeunes au global est donc attribuable presque en totalité à l’augmentation des arrêts pour cause d’affections psychologiques. Ces troubles regroupant, entre autres, une grande fatigue psychique, le surmenage, le syndrome d’épuisement professionnel, le stress, l’anxiété ou encore la dépression.

26% des jeunes de moins de 30 ans ayant demandé un arrêt maladie en 2024 déclarent que leur état psychologique ne leur permettait pas de travailler. En 2020, ils n’étaient que 15% à affirmer cette incapacité.  

Au niveau de la durée de l’arrêt, il est intéressant de noter que dans 39% des cas, ce sont des arrêts courts (1 à 3 jours) dispensés aux moins de trente ans. Soit 9 points de plus que pour l’ensemble des salariés. Les arrêts sur de longues périodes, soit plus de 30 jours, concernent chez les moins de 30 ans, 8% des arrêts.

Autre particularité retrouvée chez les jeunes actifs : le recours plus important au médecin de famille avec 27% d’entre eux contre 20% dans la population générale des salariés.

Stress, télétravail et attentes élevées

En interrogeant les jeunes de moins de trente ans sur leurs visions et leurs ressentis au sein de leur milieu professionnel, l’étude met notamment en lumière que :

  • 66 % d’entre eux déclarent avoir un « emploi stressant » et plus de 50% d’entre eux avouent être épuisé professionnellement (+7 points par rapport à 2020) ;
  • 23% expliquent que le télétravail est source d’isolement, soit 7 % de plus que pour l’ensemble des salariés ;
  • Des attentes élevées liées au monde du travail peuvent aussi expliquer la hausse de l’absentéisme. 37% des jeunes salariés expliquent que l’exigence au travail est le premier motif d’ordre professionnel pour les arrêts pour troubles psychologiques.

Cependant, malgré ces contraintes liées au monde du travail, les moins de 30 ans restent attachés à leur vie professionnelle et sont plutôt satisfaits de leurs conditions de travail.

Citons quelques chiffres :

  • 79 % saluent une très bonne ambiance au travail ;
  • 57 % se sentent reconnus et estimés pour les efforts qu’ils fournissent ;  
  • 81% d’entre eux déclarent chercher systématiquement à améliorer leur façon de travailler.

Quelles solutions pour lutter contre l’absentéisme ?

Pour les dirigeants, l’absentéisme est un enjeu majeur : 54 % le considèrent comme une source de préoccupation. 97 % des dirigeants interrogés estiment que la réduction de l’absentéisme permettrait d’améliorer la performance de l’entreprise et que le sujet doit être partagé avec les managers, les salariés et les syndicats.

Pour lutter contre l’absentéisme des jeunes, il faut distinguer les arrêts courts des arrêts longs et mettre en place des solutions ciblées : campagnes de prévention ou de sensibilisation pour réduire les arrêts courts, mise en place d’une démarche globale de qualité de vie au travail avec une politique de prévention des risques, un accompagnement des salariés fragilisés et une aide à la reprise de l’emploi pour les arrêts longs. D’autres pistes sont évoquées comme repenser le management intergénérationnel et le rapport au travail.

De leur côté, les jeunes actifs, pensent que pour agir sur l’absentéisme maladie, l’entreprise pourrait diminuer ou réorganiser la charge de travail. Ils sont 29% à avancer cet argument.

Aussi, ils sont 30% à évoquer que l’entreprise doit faire preuve de plus de reconnaissance et 20% déclarent vouloir avoir des horaires plus flexibles.  

Sources
– Baromètre Absentéisme Malakoff Humanis 2025 : pour y voir plus clair sur l’absentéisme des jeunes actifs et l’évolution de leur rapport au travail, Malakoff Humanis. newsroom.malakoffhumanis.com. Consulté le 5 juin 2025.

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Julie P.
Journaliste scientifique
Journaliste scientifique. Spécialiste de l'information médicale. Passionnée par l'actualité scientifique et les nouvelles technologies. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.