Accouchement : Jusqu’à 20 % des femmes ayant accouché sont touchées par la dépression post-partum. On sait déjà que les antécédents de dépression et la qualité de l’hygiène de vie pendant la grossesse jouent un rôle important dans la survenue de cette dépression, mais quelle est l’influence de l’exposition à la lumière naturelle ? En réalisant une étude sur plus de 300 femmes, des chercheurs américains ont mis en évidence le rôle clef du soleil. Retour sur les travaux parus dans Journal of Behavioral Medicine.
Profiter de la lumière du soleil avant et après l’accouchement
Deepika Goyal et ses collègues ont analysé les données de 293 californiennes enceintes de leur premier enfant et qui avaient participé à deux essais cliniques sur le sommeil après la grossesse.
Les chercheurs ont notamment pu rassembler ces informations :
- Les habitudes de sommeil;
- Le niveau d’exposition à lumière du jour au cours du dernier trimestre et après la naissance de l’enfant ;
- Leur état de santé mental passé (dépression, troubles bipolaires, anxiété, etc..)
En analysant ces données, les chercheurs ont remarqué que le fait d’être exposé à la lumière naturelle lors du dernier mois de la grossesse et juste après l’accouchement avait une influence majeure sur la santé mentale des femmes.
Ainsi, celles qui avaient bénéficié de plus d’ensoleillement avaient un risque de faire une dépression après l’accouchement de 26 % tandis que celles ayant profité de peu de soleil voyaient leur risque grimpé jusqu’à 35%.
À savoir ! Les femmes souffrant d’une dépression périnatale ont des symptômes plus ou moins sévères qui persistent dans le temps. Ce n’est pas un baby blues. Elles ont tendance à avoir des difficultés à s’endormir, à être fatiguées en permanence, à être irritables et anxieuses. Ces symptômes sont à traiter le plus vite possible car ils peuvent devenir plus intense et durer un à deux ans tout en augmentant le risque de rechute lors des grossesses ultérieures.
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Mettre en pratique cette découverte
L’équipe de chercheurs suggère d’exposer les femmes à la lumière au maximum au cours de leur troisième trimestre afin d’éviter un risque de dépression post-partum durant les trois premiers mois de vie de leur bébé.
Par ailleurs, elle préconise aussi aux femmes qui se sentent déjà déprimées lors des dernières semaines de leur grossesse, d’aller le plus souvent possible à l’extérieur ou, si ce n’est pas possible, de réaliser une luminothérapie.
Comme le souligne Deepika Goyal » Nous devrions encourager les femmes à être exposées de manière régulière à la lumière du jour pendant leur grossesse pour augmenter leur niveau de vitamine D indispensable pour fixer le calcium de la mère et de l’enfant et diminuer l’hormone de la mélatonine « .
À savoir ! La mélatonine, appelée aussi hormone du sommeil, régule les rythmes chronobiologiques de l’organisme et possède une action directe sur le moral. Pendant la grossesse, le taux de mélatonine double chez la femme enceinte. En forte quantité, l’hormone a tendance à provoquer de la fatigue, des vertiges, des somnolences, des maux de tête et même une dépression. De plus, le manque de lumière solaire peut entraîner une augmentation des taux de mélatonine. A contrario, la lumière inhibe la sécrétion de mélatonine.
Dans la lignée de ces travaux, les chercheurs comptent mener une étude pour mesurer les effets de la lumière naturelle et de la luminothérapie sur des femmes enceintes dont le risque de survenue de dépression périnatale est important.
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Julie P., Journaliste scientifique