Motivés par des raisons écologiques et économiques, nombre de consommateurs français se sont tournés vers le vrac ces dernières décennies. Les commerces ont ainsi adapté leur offre. Sous peu, la diversité des produits en vrac disponibles s’étendra à tous les produits de consommation courante. A cette occasion, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié une liste des produits qui ne peuvent pas être proposés en vrac, pour des raisons sanitaires. De plus, elle recommande une série de mesures destinées aux distributeurs et aux pouvoirs publics garantissant la sécurité sanitaire des produits. Certaines concernent également les consommateurs.
La sécurité des produits en vrac en magasin
Cacahuètes, céréales, savon, lessive, friandises pour animaux… les dernières décennies ont vu l’avènement des propositions de produits vendus en vrac. Les rayons dédiés se sont multipliés dans les grandes surfaces. Près de 5,4 millions de foyers français achètent régulièrement en vrac, la prochaine extension de l’offre de produits devrait en convaincre davantage. En effet, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi AGEC) permettra sous peu la vente en vrac de tout produit de consommation courante.
Qu’appelle-t-on par « produit en vrac » ? La loi AGEC indique qu’un produit en vrac doit remplir trois conditions : il est présenté sans emballage, vendu dans la quantité choisie par le consommateur et conditionné dans des contenants réemployables ou réutilisables. La vente en vrac peut être proposée en libre-service ou en service assisté.
L’accès en libre-service de produits en tout genre suppose la mise en place de conditions garantissant la sécurité sanitaire des consommateurs. Fin 2021, l’Anses a identifié les produits ne pouvant pas être vendus en vrac pour des raisons sanitaires. Elle a également publié des recommandations sur les conditions de vente garantissant la sécurité sanitaire des consommateurs.
Le vrac jusqu’à la maison : rôle central du consommateur
Déployer la vente en vrac en garantissant la sécurité sanitaire des consommateurs nécessite une bonne information. En effet, l’application des bonnes pratiques d’hygiène est une obligation réglementaire pour les distributeurs mais aussi un élément dont doit se saisir le consommateur. Tout cela chamboule les habitudes des consommateurs. Une vigilance accrue de leur part assure la sécurité sanitaire des produit achetés. Ils doivent reporter de façon fiable les informations nécessaires à la bonne traçabilité des produits. En effet, l’option de rappel de lots ne fonctionne que si le libellé du produit, le numéro de lot et la date d’achat ont été correctement notifiés lors de l’achat.
En définitive, quelques gestes simples permettent d’assurer la sécurité des consommateurs :
- L’utilisation des ustensiles mis à disposition pour se servir, sans les intervertir, permet d’éviter les contaminations croisées. Elles constituent le transfert d’un danger sanitaire d’un produit à un autre, d’une personne à un produit ou d’un objet à l’autre ;
- Des contenants propres et sec n’ayant contenu que des produits alimentaires sont à privilégier. En cas d‘achat d’un contenant vide, le symbole verre à pied/fourchette ou la mention « convient pour aliments » garantissent sa sécurité. Il faut faire attention à la réutilisation des contenants pour conditionner un autre produit. Si elle est plébiscitée, cette solution présente des risques de contaminations des aliments par des résidus chimiques, si le contenant servait au stockage de produits non-alimentaires. Par ailleurs, la réutilisation de contenants alimentaires pour des produits non alimentaires (bouteilles en plastique) présente des risques. L’étiquetage du nouveau produit peut manquer ou il peut y avoir une confusion pour les jeunes enfants ;
- Il faut conserver les informations telles que la durée de conservation, le mode d’emploi ou les allergènes jusqu’à la consommation du produit. Le mode d’emploi inclut la température de conservation, et les modalités de cuisson et d’utilisation.
Au sujet des produits chimiques, la réglementation impose que l’étiquetage indique la nature des substances présentes, un avertissement sur les dangers pour la santé, et un identifiant unique de formulation pour identifier la composition du produit. Dans tous les cas, les distributeurs doivent fournir les divers moyens permettant de conserver les informations sensibles. Pour cela, ils mettront à disposition des étiquettes et des affichettes placées à proximité immédiate des produits.
Alexia F., Docteure en Neurosciences
– Vente de produits en vrac : comment la mettre en place en toute sécurité ? theconversation.com. Consulté le 1 mars 2022.
– 8 questions sur l’alimentation d’aujourd’hui anses.fr. Consulté le 1 mars 2022.
– Commerce : quand le marché du vrac s’emballe lepoint.fr. Consulté le 1 mars 2022.