La Loire, le Cher et la Vienne sont sous surveillance depuis la mort d’au moins 8 chiens qui s’étaient baignés dans leurs eaux. La baignade a été interdite dans certains endroits. Le danger est lié à la prolifération de cyanobactéries libérant des toxines mortelles.
Des toxines potentiellement mortelles
Les cyanobactéries ou cyanophycées sont en fait de microscopiques algues bleues. On les rencontre aussi bien en eau douce qu’en eau salée. Leur prolifération est favorisée par la chaleur et les eaux stagnantes ; elles peuvent alors changer la couleur de l’eau.
Certaines de ces cyanobactéries produisent des toxines (ou cyanotoxines) responsables de leurs effets néfastes. Ces toxines ont une action variable en fonction de l’algue bleue qui les produit. Certaines s’attaquent au foie, d’autres au système nerveux. Des réactions cutanées sont aussi rapportées, surtout avec les cyanobactéries d’eau de mer.
A savoir ! Une toxine est une substance toxique fabriquée par un organisme vivant. Elles peuvent être produites par des bactéries, telles que les toxines botuliques (responsable des symptômes du Botulisme) ou tétaniques (responsable des symptômes du Tétanos), mais aussi par des animaux, comme le venin de certains serpents, ou des plantes, comme le curare utilisé par les Indiens d’Amazonie pour chasser.
La contamination par ces cyanotoxines se produit lors d’ingestion d’eau colonisée par les algues. Les activités de baignade et de pêche (les poissons peuvent être contaminés) ne sont pas non plus dénuées de risques. Les chiens, grands amateurs d’eau croupie, sont en première ligne, mais aussi les enfants.
Lors d’hépatotoxine (atteinte du foie), les symptômes sont ceux d’une grosse gastro-entérite durant 3 à 5 heures après l’ingestion d’eau souillée. Exceptionnellement une hépatite peut se développer.
Lors de neurotoxines (atteinte des nerfs), le tableau clinique est dominé par des maux de tête. Cependant, ces toxines peuvent aussi provoquer des paralysies musculaires, avec arrêt respiratoire par atteinte des muscles de la respiration. C’est sans doute ce qui a causé la mort des chiens rapportés ce mois d’août.
Lire aussi – Cet été : prudence avec les noyades !
Les recommandations de l’Agence Régionale de Santé
Cette mortalité canine, révélatrice de la pullulation de cyanobactéries dans certains plans d’eau, n’est pas un fait nouveau. Des cas ont déjà été signalés, notamment dans le Tarn ou en Bretagne.
Cela pose évidemment un problème de risque sanitaire autour des activités de baignades, surtout en été. Les préfectures sont à même de fermer certains lieux à risque. Mais face au péril encouru, l’Agence Régionale De Santé (ARS) du Centre-Val de Loire en appelle à la prudence des vacanciers.
L’ARS recommande notamment de :
1. Respecter les interdictions de baignade ou de pêche ;
2. Ne pas se baigner en rivière en dehors des sites autorisés ;
3. Eviter les eaux stagnantes, colorées ou avec des dépôts d’algues ou de mousses. Ne pas laisser les chiens s’y baigner ;
4. Ne pas boire l’eau des rivières.
Un baigneur averti (et un chien en laisse) en vaut deux. D’autant qu’avec le réchauffement climatique, les cyanobactéries n’ont pas fini de faire parler d’elles…
Lire aussi – 12 astuces pour limiter les risques d’intoxication aux champignons
Isabelle V., Journaliste scientifique
A ce jour, 19 aout 2022, ma veto, à la vue de la canicule et le manque de pluies, m’a recommandé de ne pas laisser mes chiens se baigner dans les rivières. Qu’en est t’il exactement ?
Bonjour Francoise,
Effectivement, dans ce contexte, il est recommandé de ne pas laisser vos chiens se baigner dans les rivières, à moins que l’ARS ait autorisé la baignade.
Bien à vous,
L’équipe Santé sur le net
Les commentaires sont fermés.