Nourriture du futur : entre modernité et retour à la simplicité

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Rédigé par Julie P. et publié le 8 mars 2019

Comment nourrir 8,5 milliards d’habitants d’ici 2030 ? Dans les laboratoires du monde entier, de nouveaux aliments voient le jour pour répondre aux enjeux démographiques et environnementaux de demain. Focus sur les tendances des aliments du futur.

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Quelles seront les futures sources de protéines ?

L’élevage intensif consomme encore beaucoup d’eau :  il faut 8250 litres d’eau pour satisfaire les besoins d’un régime alimentaire normal contre 3600 litres pour un régime végétalien (régime alimentaire sans produits d’origine animale).

La FAO (Organisation des Nations Unis pour l’Agriculture et l’alimentation) a mis en lumière dans l’un de ses rapports que l’élevage de bétails figurait parmi les causes principales des problèmes environnementaux. En effet, l’élevage est source de réchauffement climatique (empreinte carbone forte), d’une dégradation des sols, de pollution atmosphérique et de l’eau et enfin, d’une perte de biodiversité.

Pour surmonter le fait que la viande va probablement être plus chère et plus rare d’ici 2050 (croissance de la demande de 70% par rapport à aujourd’hui), les chercheurs explorent plusieurs alternatives comme :

  • Les insectes (criquets, vers, fourmis, scorpions etc…) ;
  • Les légumineuses et oléagineuses contenant des protéines animales ;
  • Les algues (comme le Nori) ;
  • La production de viande animale in-vitro.

Produire de la viande en laboratoire est désormais possible. Dans cette agriculture cellulaire, les chercheurs réalisent des essais sur des cellules animales (bœuf ou poulet) baignant dans un liquide végétal. Au terme de la croissance de ces cellules, c’est un « morceau de viande » qui est obtenu. A l’avenir, certains futurologues estiment que les fermes seront des hangars dans lesquels seront alignés des bioréacteurs de cellules animales.

Reste désormais pour les start-ups à optimiser leurs coûts de production et donner à ces amas de cellules animales la forme appétissante de la viande conventionnelle !

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Repenser les modes de production

Dans son dernier rapport, la FAO appelle tous les pays industrialisés et émergents à pratiquer une agriculture et un élevage plus raisonné. L’objectif ? Utiliser moins de pesticides et d’antibiotiques, produire moins de gaz à effet de serre et préserver les ressources naturelles (eau, terre, air) tout en obtenant des produits ayant un profil nutritionnel intéressant.

Les experts estiment que, d’ici 2050, ce sont 5 milliards d’hectares qui devront être cultivés en plus sur les 1,5 milliards d’hectares cultivés actuellement. Même si les surfaces agricoles sont disponibles, il faudra réorienter la production dans les pays du Sud (efforts d’irrigation et de rendement des cultures) et le modèle économique actuel en Occident devra être complètement repensé.

Pour mener à bien ce défi, il faut encourager davantage les filières courtes et valoriser ainsi les productions locales de végétaux (permaculture, agriculture raisonnée) et de viandes (élevage locaux). Autre habitude à modifier : diminuer la consommation de produits carnés dans les pays occidentaux.

À savoir ! La permaculture proscrit les insecticides et engrais et s’inspire de la nature pour faire pousser les cultures (espèces pouvant interagir entre elles). L’utilisation de l’eau et du soleil sont aussi optimisées.

Face à l’urbanisation croissante, des architectes et agronomes développent des fermes urbaines : introduction de cultures maraîchères en ville, construction de fermes verticales et développement de jardins sur les toits.

Pour anticiper le réchauffement climatique, des efforts sont réalisés sur les technologies des systèmes d’irrigation mais aussi, sur la création de nouvelles variétés résistantes à la sécheresse ou à des profils de sols particuliers (riz pouvant être cultivé sur des sols avec de fortes teneurs en sel, par exemple).

Avec ces deux mouvements visant à repenser nos modes de production alimentaire, les assiettes du futur nous promettent d’être remplies de biotechnologies et/ou de produits traditionnels.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Quelle alimentation en 2050 ? Un expert nous répond. Futura-Sciences. Q. Mauguit. Consulté le 5 décembre 2018.
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