Nutrition mondiale en 2018 : les conclusions du 5ème rapport

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Rédigé par Julie P. et publié le 20 décembre 2018

Aujourd’hui, tous les pays du monde sont touchés par le déséquilibre nutritionnel : pas assez ou trop de nourriture mettent en péril des centaines de millions de vies chaque année. Dans cette cinquième édition du rapport mondial sur la nutrition, les experts appellent à des mesures immédiates. Le surpoids et l’obésité provoquent des millions de décès par an dans le monde tandis que la sous-nutrition est responsable de la moitié des décès d’enfants de moins de 5 ans. Au-delà des enjeux de santé, cette malnutrition impacte profondément le développement économique et social des pays touchés et elle coûterait plus de 3000 milliards d’euros chaque année. Retour sur les éléments clefs de ce rapport annuel.

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Un inventaire inédit sur la nutrition dans le monde

Très attendu par la communauté internationale, ce rapport mondial sur la nutrition a été rendu public le 29 novembre dernier à Bangkok, en Thaïlande, lors de l’événement mondial intitulé « Accélérer la fin de la faim et de la malnutrition ».

A l’occasion de ce sommet, des décideurs, des chercheurs et des praticiens d’organisations clés comme l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNICEF, se sont réunis pour faire un rapport mondial sur la nutrition et sur les politiques à poursuivre et à mettre en place.

Ce rapport mondial sur la nutrition, publié chaque année depuis 2014, est la publication la plus importante sur l’état de la malnutrition dans le monde. Il est rédigé par les présidents d’un groupe d’experts indépendants composé d’universitaires, de chercheurs et de représentants gouvernementaux.

Ce projet est financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, le Département du développement international (Royaume-Uni), USAID, le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ), le gouvernement du Canada, Irish Aid, The Eleanor. Crook Foundation et la Commission européenne.

Ce rapport mondial sur la nutrition dans le monde précise également les particularités régionales et nationales tout en mettant en avant les progrès accomplis suite à la mise en place de politiques spécifiques.

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Les chiffres clefs sur la nutrition mondiale

« La malnutrition constitue un des premiers facteurs de risque de maladie et de mort, pesant plus lourd que la pollution de l’air ou le tabagisme », alerte Jessica Fanzo, chercheuse à l’université américaine Johns Hopkins et auteur principal du rapport.

Sur les 194 pays intégrés dans ce rapport, on peut mettre en avant le fait que :

  • 33 % des femmes en âge de procréer sont anémiques ;
  • 39 % des adultes sont en surpoids ou en obésité ;
  • 20 millions de nouveau-nés sont en insuffisance pondérale à la naissance ;
  • 150 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance (dont 58,7 millions en Afrique) ;
  • 50 millions d’enfants souffrent de la faim ;
  • 41 % des nouveau-nés bénéficient de l’allaitement ;
  • 38,3 millions d’enfants souffrent de suralimentation.

L’évaluation des progrès réalisés par rapport à neuf objectifs en 2018 révèle que seulement 94 des 194 pays sont sur la bonne voie pour atteindre, en 2025, au moins un des neuf objectifs nutritionnels évalués. Par conséquent, les 100 autres pays n’auront même pas atteint au moins un objectif.

À savoir ! Les 9 objectifs concernent le retard de croissance chez l’enfant, le surpoids chez l’enfant, l’insuffisance pondérale chez l’enfant, l’obésité chez les hommes et les femmes, le diabète, l’anémie chez les femmes en âge de procréer et l’allaitement, l’apport de sel, la pression artérielle.

Globalement, aucun pays n’est sur le point de respecter les 9 objectifs et seulement cinq pays (Arménie, Bélize, Kenya, Sao tome, Swaziland) sont en voie d’atteindre quatre des neuf objectifs représentant ainsi le maximum pour chaque pays.

La France est sur la bonne voie pour atteindre un seul objectif.Seulement 26 pays sur 194 sont en voie d’atteindre l’objectif de diminution du diabète chez les femmes.

Aucun pays n’est sur la bonne voie pour l’obésité chez l’adulte et l’anémie chez les femmes en âge de procréer.

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Les solutions pour combattre la malnutrition

Pour lutter contre ce fléau, les auteurs du rapport avancent qu’il faut « accorder de toute urgence une attention particulière à l’amélioration des régimes alimentaires, car la population se nourrit mal ».

Ils préconisent notamment :

  • D’augmenter l’allaitement ;
  • De réduire la consommation de céréales raffinées, d’aliments transformés et de boissons sucrées ;
  • D’augmenter la consommation de fruits, les légumes, les légumineuses et les céréales complètes ;
  • D’accompagner, avec plus d’insistance, les enfants, les adolescents et les jeunes femmes.

Des moyens d’action existent : les taxes sur les boissons sucrées, les conseils nutritionnels délivrés aux citoyens et les politiques visant à améliorer la composition des produits (moins de sucres, de gras et de sel).

Ils mettent en avant également la nécessité d’implanter des politiques locales et multisectorielles agissant sur la prévention (restriction publicité alimentaire, campagne à l’école, collation équilibrée dans les établissements scolaires) et le traitement (prise en charge de l’obésité, activités sportives, etc.).

Pour les pays touchés par le manque de nourriture, ils conseillent de mettre en place des politiques d’accompagnement des enfants de moins de 5 ans, des adolescents et des futures mères et citent en exemple ce qui a été élaboré en Tanzanie et en Ethiopie. Entre 2000 et 2016, le taux de retard de croissance chez les enfants éthiopiens a chuté de près d’un tiers.

« Derrière ces tableaux et ces graphiques il est question de possibilités : possibilité que davantage de bébés puissent fêter leur premier anniversaire, que les enfants puissent réaliser leur potentiel à l’école et que les adultes puissent mener une vie saine et productive – une question qui repose sur une bonne nutrition  » souligne David Beasley, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondiale (PAM).

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Julie P., Journaliste scientifique

Global Nutrition Report. Consulté le 10 décembre 2018.
  • C’est un constat d’échec évident.
    D’où l’importance de la formation les Repères du goût avec Omegachoco et ses formations pour les enfants et adultes.
    Cordialement.
    Jean Claude Berton

    Reply
  • C’est un constat d’échec évident.
    D’où l’importance de la formation les Repères du goût avec Omegachoco et ses formations pour les enfants et adultes.
    Cordialement.
    Jean Claude Berton

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