Prendre de l’aspirine à faibles doses pourrait-il réduire le risque de fausse-couche ? Cette question suscite l’intérêt des spécialistes depuis plusieurs années. Une récente étude semble montrer l’intérêt d’une telle médication, avant et pendant la grossesse, chez les femmes présentant un état inflammatoire.
Aspirine et grossesse
L’aspirine est un médicament très ancien, utilisé couramment pour soulager la fièvre, les douleurs et l’inflammation. À des doses plus faibles, cette substance est dotée d’une autre propriété intéressante : elle est capable d’inhiber l’agrégation des plaquettes sanguines et donc de favoriser la fluidification du sang.
Elle est ainsi prescrite sur le long terme chez les patients, suite à un accident cardiovasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, …).
Depuis plusieurs années, des chercheurs avancent l’hypothèse que l’administration d’aspirine à faibles doses, avant et pendant la grossesse, pourrait réduire le risque de fausse-couche.
Les mécanismes à l’origine des fausses-couches restent encore aujourd’hui mal compris. Les spécialistes observent que les récidives sont fréquentes et que deux facteurs semblent jouer un rôle dans leur survenue :
- L’hypoperfusion de l’endomètre (insuffisance de circulation sanguine au niveau du muscle utérin) ;
- L’inflammation de l’endomètre.
De ces constats est née l’idée d’administrer de l’aspirine à faibles doses pour améliorer la circulation sanguine et réduire l’état inflammatoire au niveau de l’endomètre.
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Prescrire de l’aspirine pour réduire le risque de fausse-couche
En 2011, une étude menée sur plus de 1 000 femmes avait permis de conclure que l’aspirine à faible dose avant la conception n’influençait pas significativement l’issue de la grossesse, chez des femmes ayant déjà fait une ou deux fausses-couches précédemment.
Seule une différence significative avait pu être observée pour les femmes ayant un seul antécédent de fausse-couche, survenu avant 20 semaines de grossesse. Les résultats de cette étude n’avaient pas pu conduire à recommander la prescription d’aspirine à faible dose chez les femmes ayant des antécédents de fausse-couche.
Très récemment, une nouvelle étude a porté sur 1 128 femmes présentant des taux faibles (< 0.70 mg/l), moyens (entre 70 et 1.95 mg/l) ou élevés (> 1.95 mg/l) de protéine C, réactive à haute sensibilité (CRP-hs) et ayant des antécédents de fausse-couche.
La CRP-hs est un marqueur biochimique de l’inflammation (protéine qui témoigne d’un état inflammatoire de l’organisme). Ces femmes ont été divisées en deux groupes :
- Un groupe traité par de l’aspirine à faible dose (81 mg par jour), associée à de l’acide folique (400 µg par jour) (vitamine B9 administrée avant la conception et au cours du premier trimestre de la grossesse pour minimiser le risque de spina bifida (absence de fermeture du tube neural, précurseur de la moelle épinière)) ;
- Un groupe traité par l’acide folique et un placebo.
Le traitement s’est poursuivi sur un maximum de six cycles menstruels, ou jusqu’à la 36ème semaine de grossesse pour les femmes qui réussissaient à être enceintes. Les taux de CRP-hs étaient mesurés avant le traitement, puis à la 8ème, 20ème et 36ème semaines de grossesse.
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L’inflammation impliquée dans les fausses-couches ?
Dans le groupe à niveau élevé de CRP-hs (donc présentant un état inflammatoire), la survenue d’une grossesse augmente de 31 % chez les femmes traitées par aspirine faible dose, par rapport aux femmes non traitées. Le taux de naissances viables est de 44% pour les femmes recevant le placebo, contre 59% pour celles traitées avec l’aspirine (soit une augmentation de 35%).
L’aspirine, grâce à son action anti-inflammatoire, permet également de réduire le niveau de CRP-hs chez ces femmes. En revanche, aucune différence significative n’a pu être observée dans les groupes à niveaux de CRP-hs faible ou moyen. L’aspirine semble ainsi influencer l’issue de la grossesse, chez les femmes présentant un état inflammatoire, et permet de réduire le risque de fausse-couche au taux observé dans la population générale.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et étudier plus précisément le lien entre l’état inflammatoire et le risque de fausse-couche. D’autres paramètres influencent en effet le niveau de CRP-hs : l’indice de masse corporelle, l’augmentation du rapport taille/hanches, la diminution du niveau d’éducation et l’augmentation du temps depuis la dernière fausse-couche.
Néanmoins, cette étude permet d’envisager la prescription d’aspirine à faible dose, chez les femmes à risque élevé et présentant un état inflammatoire, pour améliorer l’issue de la grossesse.
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie
Sources :
Schisterman EF et coll. : Preconception low-dose aspirin and pregnancy outcomes: results from the EAGeR randomised trial. 2014. The Lancet. DOI:10.1016/S0140-6736(14)60157-4.
Sjaarda LA, et al.. Preconception low-dose aspirin restores diminished pregnancy and live birth rates in women with low grade inflammation: a secondary analysis of a randomized trial. 2017. Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism.
Aspirine et chloroquine 100 joue quel rôle après fausse couche
Bonjour,
L’aspirine et la chloroquine sont parfois utilisées chez les femmes présentant des fausses couches à répétition pour prévenir une nouvelle fausse couche.
Bon après-midi.
L’équipe Santé sur le Net
Bonjour,, je suis enceinte de 4 semaines, j’ai déjà été enceinte 3 fois je n’ai jamais fait de fausse couche mais mon gynécologue m’a prescrit aspegic 100, utrogestan 200 et l’acide folique, j’ai 42 ans c’est à cause de mon âge peut être ? Pour info j’ai mis 2 ans et demi pour tomber enceinte
Bonjour,
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L’équipe Santé sur le net.
Merci pour cet article qui augmenter un plus sur mes connaissances
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Nous vous souhaitons une très bonne journée !
L’équipe Santé sur le net.
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