Entre « bon cholestérol » et « mauvais sucres » : gare aux idées reçues !

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Rédigé par Deborah L. et publié le 30 septembre 2018

Et si le « bon cholestérol » à haute dose n’était pas aussi bénéfique pour le système cardiovasculaire ? Et si les régimes pauvres en glucides augmentaient le risque de mortalité ? C’est ce que suggèrent les conclusions de l’édition 2018 du congrès de la Société européenne de cardiologie qui rebat les cartes des recommandations nutritionnelles !

Bon cholestérol à haute dose n’était pas aussi bénéfique pour le coeur

Quand le bon cholestérol perd de sa superbe

Si vous interrogez le Dr Marc Allard-Ratick, il vous répondra que le HDL-cholestérol ne peut plus forcément être qualifié de « bon cholestérol », du moins plus chez tout le monde ni dans toutes les conditions.

Fort de l’étude qu’il a menée sur 5 965 individus suivis pendant 4 ans en moyenne, et dont la majorité avait déjà subi une affection cardiovasculaire, le scientifique affirme en effet que le lien entre HDL-cholestérol et risque d’infarctus du myocarde/décès cardio-vasculaire suit une courbe en U.

De ce fait, le risque cardiovasculaire est augmenté pour un taux de HDL-cholestérol inférieur à 41 mg/dl, mais également pour taux supérieur à 60 mg/dl. Les individus les mieux protégés contre le risque cardiovasculaire seraient ainsi ceux présentant un taux de HDL-cholestérol moyen, compris entre 41 et 60 mg/dl.

Ces résultats sont étayés par ceux d’autres études récemment menées sur de larges effectifs, et soutenant l’hypothèse que la mortalité cardiovasculaire augmente lorsque le taux de HDL-cholestérol devient très élevé.

« Une hypothèse pourrait être qu’en quantités importantes, le HDL-cholestérol est dysfonctionnel et contribue donc à favoriser les maladies cardiovasculaires au lieu de les prévenir », soutient le Dr Allard-Ratick.

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Quid des régimes pauvres en glucides ?

Chaque année, les révélations faites au congrès de la Société européenne de cardiologie bousculent les fondamentaux de la nutrition. Cette fois encore, c’est une étude américaine qui incite à rediscuter des propriétés des glucides (sucres).

Intitulée Nhanes, cette étude prospective ayant enrôlé 24 825 participants américains conclut en effet qu’une faible consommation de glucides augmenterait la mortalité à 6,4 ans ! Les résultats affichés par les participants consommant peu de glucides parlent d’eux-mêmes :

  • Mortalité supérieure de 32 % par rapport à ceux ayant une consommation plus importante en glucides
  • Risque de décès par coronaropathie augmenté de 51%
  • Risque de décès par maladie vasculaire cérébrale augmenté de 50%
  • Risque de décès par cancers augmenté de 35 %

Ces résultats étonnants sont confirmés par une analyse générale regroupant 7 études prospectives ayant rassemblé 447 506 participants sur 15,6 ans et selon laquelle le risque de mortalité est majoré de 15 % en cas de faibles apports en glucides.

S’il reconnait qu’un régime pauvre en glucides peut être utile à court terme pour favoriser la perte pondérale, contrôler la tension et améliorer l’équilibre glycémique, le professeur polonais Marcej Banach précise néanmoins : « Notre étude suggère qu’au long cours, le régime pauvre en glucides s’associe à un risque augmenté de mortalité de toutes causes, de décès cardiovasculaires, d’affections cérébro-vasculaires, de cancers… La réduction de la consommation de fibres et fruits, l’augmentation de la consommation de protéines animales, et de graisses saturées, les différences dans les taux de minéraux, vitamines et produits phytochimiques pourraient être impliqués dans ces effets ».

Conclusion : prudence face aux idées reçues et aux régimes en vogue !

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Déborah L., Docteur en Pharmacie

– ESC 2018 : Encore de nouveaux concepts nutritionnels. Egora. Le 19 Septembre 2018.
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