Cancer de l’ovaire : bientôt un test sanguin pour un diagnostic précoce

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Rédigé par Estelle B. et publié le 15 janvier 2019

Le cancer de l’ovaire est la quatrième cause de cancer chez les femmes, et entraîne chaque année plus de 3 000 décès en France. Le diagnostic de cette maladie représente un enjeu capital, pour garantir le meilleur taux de survie pour les patientes. Récemment, des chercheurs australiens ont mis au point un test sanguin, qui pourrait à l’avenir permettre de détecter le cancer de l’ovaire dès les premiers stades de développement tumoral.

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Cancer de l’ovaire et enjeu diagnostique

Le cancer de l’ovaire arrive en France en quatrième position dans les cancers féminins. Le diagnostic de cette tumeur constitue une question essentielle, car la détection précoce de la tumeur est capitale pour deux raisons majeures :

  • Offrir le plus d’options thérapeutiques possibles aux patientes ;
  • Garantir un meilleur taux de survie.

Malheureusement, actuellement il est très difficile de diagnostiquer un cancer de l’ovaire dans les premiers stades de développement de la tumeur. Le meilleur marqueur dont disposent les spécialistes est le dosage sanguin de l’antigène CA 125 (pour Carbohydrate Antigen 125). Si ce composé présente un taux important chez 80 % des femmes atteintes d’une tumeur ovarienne, il n’est pas spécifique de ce cancer et est également élevé dans d’autres contextes cliniques :

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Un nouveau marqueur des tumeurs ovariennes

Puisque le marqueur CA 125 ne peut être efficacement utilisé pour diagnostiquer précocement le cancer de l’ovaire, les spécialistes attendent avec impatience la mise au point d’un test diagnostique capable de détecter spécifiquement la tumeur ovarienne, si possible de manière précoce.

Dans ce contexte, des chercheurs australiens viennent de publier des résultats très intéressants dans la revue scientifique Biochemical and Biophysical Research Communications. Ils ont développé un test sanguin capable de détecter un marqueur spécifique des cellules tumorales ovariennes. Ce marqueur peut être dosé à toutes les étapes de la maladie, y compris dans les premiers stades de développement de la tumeur.

Le marqueur étudié est l’acide N-glycolylneuraminique (noté Neu5Gc), un composé présent sur les membranes cellulaires des cellules cancéreuses ovariennes, mais pas sur les cellules ovariennes saines. Le dosage d’un tel composé pourrait ainsi permettre de différencier les femmes atteintes d’une tumeur ovarienne, des femmes en bonne santé.

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Un test sanguin disponible d’ici deux ans

Plusieurs étapes ont été nécessaires pour mettre au point le test sanguin du dosage du Neu5Gc. Les taux de Neu5Gc étaient en moyenne significativement plus élevés chez les femmes atteintes de cancer de l’ovaire, quel que soit le stade d’évolution de la tumeur (stades I, II, III, IV), par rapport aux femmes en bonne santé.

Plus précisément, tous les taux de Neu5Gc des patientes atteintes de stades III et IV de cancer de l’ovaire étaient significativement plus élevés. Pour les stades précoces, 9 femmes sur 12 pour le stade I, et 7 femmes sur 11 pour le stade II, présentaient des taux significativement plus élevés que les femmes en bonne santé du même âge.

De tels résultats suggèrent que le marqueur Neu5Gc pourrait à l’avenir être utilisé dans le diagnostic du cancer de l’ovaire à un stade précoce. Si ces résultats restent à confirmer par des études à plus grande échelle, les chercheurs envisagent déjà la mise à disposition d’un test sanguin d’ici 2 ans. Il serait capable non seulement de diagnostiquer précocement le cancer de l’ovaire, mais aussi de suivre l’évolution de la tumeur et d’évaluer l’efficacité des thérapies anticancéreuses.

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– Detection of N-glycolylneuraminic acid biomarkers in sera from patients with ovarian cancer using an engineered N-glycolylneuraminic acid-specific lectin SubB2M. Shewell, L.K. and al. 2018. Biochemical and Biophysical Research Communications 507 (1–4) : 173-177. https://doi.org/10.1016/j.bbrc.2018.11.001.
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