Cancer de l’ovaire : des femmes souvent diagnostiquées tardivement

Actualités Cancer Cancers féminins Gynécologie

Rédigé par Estelle B. et publié le 21 novembre 2018

En France, le cancer de l’ovaire est la septième cause de cancer chez la femme et touche environ 4 400 femmes par an, selon l’Institut National du Cancer. Le cancer de l’ovaire provoque peu de symptômes. De ce fait, le diagnostic est souvent tardif. Une organisation mondiale de défense des femmes atteintes de cancer de l’ovaire a récemment publié les résultats de la plus grande enquête menée sur cette pathologie. Santé Sur le Net vous en dévoile les principales conclusions.

Un diagnostic souvent tardif

La coalition mondiale contre le cancer de l’ovaire

La lutte contre le cancer de l’ovaire mobilise sur le plan international une importante organisation à but non lucratif, la World Ovarian Cancer Coalition, ou Coalition Mondiale contre le Cancer de l’Ovaire. Créée en 2016, cette organisation regroupe actuellement 37 pays et 135 organisations de défense des patientes.

Cette organisation a récemment mené une vaste enquête, la plus grande à ce jour sur le cancer de l’ovaire, sur 1 531 femmes issues de 44 pays à travers le monde. Les résultats de cette enquête, intitulée The Every Woman Study, viennent d’être publiés et révèlent les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire et les inégalités entre les différents pays.

Lire aussiL’aspirine confirme son rôle dans la prévention du cancer du foie et de l’ovaire

Un diagnostic souvent trop long

Tous pays confondus, environ 2 femmes sur 3 ignoraient tout du cancer de l’ovaire, avant d’être diagnostiquée pour cette maladie. Conséquence de ce manque d’information sur ce cancer, moins de la moitié des femmes ont consulté un médecin après avoir ressenti les premiers symptômes anormaux. Pourtant, 90 % des femmes diagnostiquées ont présenté des symptômes évocateurs d’un cancer de l’ovaire.

À savoir ! Le cancer de l’ovaire est souvent peu symptomatique, ce qui complique son diagnostic. Cependant, quelques signes peuvent interpeler les femmes et les inciter à consulter : tout trouble abdominal, comme une gêne, une pesanteur ou une constipation, apparue récemment, et durant au moins depuis 1 mois.

Le délai du diagnostic variait considérablement selon les femmes. En moyenne, 31 semaines s’écoulaient entre les premiers symptômes ressentis par les femmes et la confirmation du diagnostic de cancer de l’ovaire. Dans 10 % des cas, ce délai dépassait même une année. D’une manière générale, les délais moyens de diagnostic différaient de plus de 3 mois entre les pays participants. Parallèlement, 80 % des femmes présentant des antécédents familiaux de cancer de l’ovaire n’ont bénéficié d’aucun test génétique, avant leur diagnostic.

Pourtant, un diagnostic précoce est capital pour mettre en place un traitement adapté et améliorer le pronostic des femmes. Les médecins consultés estiment qu’il est possible de réduire les délais de diagnostic, en attirant l’attention des femmes et des gynécologues sur les symptômes évocateurs du cancer de l’ovaire.

Lire aussiLa pilule : nouvelle arme de protection contre le cancer de l’ovaire ?

De grandes disparités entre les pays

Par ailleurs, l’étude menée met en évidence de profondes disparités entre les pays. Ainsi, l’Allemagne est le pays où le diagnostic est posé le plus rapidement. Mais seulement la moitié des femmes bénéficient de soins spécialisés. A l’inverse, le Royaume-Uni est le pays avec la plus faible proportion de femmes diagnostiquées en un mois, mais pratiquement toutes les femmes ont accès à des soins spécialisés. Aux USA, les femmes attendent majoritairement plus de 3 mois avant de consulter après avoir ressenti des symptômes évocateurs d’un cancer de l’ovaire. Par contre, ce pays est l’un de ceux qui pratiquent le plus de tests génétiques en cas d’antécédents familiaux.

A l’issue de cette étude, la Coalition Mondiale contre le Cancer de l’Ovaire formule plusieurs recommandations pour toutes les organisations impliquées dans la prise en charge de ce cancer :

  • Mieux informer les femmes et les professionnels de santé sur le cancer de l’ovaire ;
  • Promouvoir la recherche sur ce cancer et développer l’offre thérapeutique ;
  • Développer les tests génétiques pour cibler les femmes à risque ;
  • Favoriser l’accès de toutes les femmes à des soins spécialisés.

Cette étude apporte un éclairage important sur un cancer féminin encore trop peu connu, le cancer de l’ovaire, et qui mérite pourtant une grande attention !

Lire aussiCancer de l’ovaire : une origine dans les trompes de Fallope

Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– The Every Woman Study: Summary Report. World Ovarian Cancer Coalition. Consulté le 18 Octobre 2018.
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *