En France, près de 60 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année. Parmi les femmes touchées, au moins une sur trois ressentira une fatigue sévère plusieurs années après le diagnostic du cancer. Afin de prévenir ce symptôme chronique et de mieux prendre en charge les patients, des chercheurs français ont développé un algorithme capable de prédire la survenue de la fatigue sévère suite à un cancer du sein. Explications.
Cancer du sein et fatigue sévère
Si l’incidence et la mortalité du cancer du sein diminue au fil des années grâce aux progrès diagnostiques et thérapeutiques, ce cancer laisse des traces à moyen-long terme, même après l’arrêt des traitements. Parmi ces séquelles, la fatigue sévère touche plus d’un tiers des femmes entre une et quatre années après le diagnostic du cancer.
La fatigue sévère peut profondément altérer la qualité de vie des patientes, mais restait à ce jour imprévisible. Afin d’améliorer la prise en charge des patientes, des chercheurs français ont développé un algorithme prédictif, capable d’évaluer le risque d’apparition de la fatigue sévère après un cancer du sein. Cet outil innovant permet un calcul du risque pour chaque nouvelle patiente, dès le diagnostic du cancer pour un symptôme qui est susceptible d’apparaître que deux à quatre ans plus tard.
Un algorithme capable de prédire le risque de fatigue pour chaque femme
Pour mettre au point cet algorithme, les chercheurs ont analysé les données recueillies sur une cohorte de femmes atteintes d’un cancer du sein localisé (de stades 1 à 3), suivies sur une période de quatre ans après le diagnostic. Les chercheurs ont calculé un score de fatigue global, intégrant les différentes composantes de la fatigue :
- La composante physique ;
- La composante émotionnelle ;
- La composante cognitive.
A partir des données de l’étude de cohorte (étude CANTO), les chercheurs ont mis en évidence six facteurs de risque principaux de développer une fatigue sévère après un diagnostic de cancer du sein :
- Un âge jeune avec un statut de pré-ménopause ;
- Un Indice de Masse Corporelle (IMC) élevé ;
- Un tabagisme ;
- De l’anxiété ;
- Une insomnie ;
- Des douleurs avant la mise en place des traitements anticancéreux.
Adapter la prise en charge pour réduire la fatigue
Deux autres facteurs semblaient jouer un rôle important dans le développement d’une fatigue sévère, l’existence d’une fatigue préexistante au moment du diagnostic du cancer et l’hormonothérapie anticancéreuse. Pour affiner le calcul du score de risque, l’algorithme prend également en compte des facteurs personnels de la patiente, tels que :
- Son état de santé au moment du diagnostic ;
- L’existence de comorbidités ;
- Le statut marital ;
- Le niveau socio-éducatif.
L’algorithme développé par les chercheurs français constitue ainsi un outil de prévention personnalisée, capable de prédire le risque de fatigue sévère suite au cancer du sein. Les cliniciens peuvent alors dès le diagnostic adapter la prise en charge de la patiente. Certains facteurs de risque peuvent être modifiés, par exemple grâce à une aide au sevrage tabagique ou à un suivi nutritionnel. Un soutien psychologique, un programme d’activités physiques adaptées ou des exercices de relaxation – méditation peuvent également utilement compléter la prise en charge et réduire le risque de fatigue sévère dans les années qui suivent le cancer du sein.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Un algorithme pour prédire la fatigue sévère dès le diagnostic de cancer du sein. inserm.fr. Consulté le 21 février 2022.
Bonjour,
je viens de lire votre article.
J’ai été opérée d’un cancer du sein en février 2020. Tout était ok, je ne l’ai pas mal vécu et j’avais la forme.
A mi traitement de radiothérapie, je me suis littéralement effondrée. Une fatigue intense s’est abattue sur moi sans raisons extérieures ajoutées. Nous étions dans le 1er confinement, il faisait beau, j’habite à la campagne … paradoxalement, je vivais cette période de confinement comme une chance ( pas de scrupules de ne pas être à mon job ( Coronavirus oblige) , la nature qui reprenait un peu sa place, plus de bruits de moteur, du temps pour m’occuper de moi, des ballades à pied, dans le km autorisé en campagne tous les jours …); bref, une période facile et agréable . Et tout s’est modifié subitement. L’hormonothérapie s’est greffée là dessus et la fatigue n’a fait qu’augmenter, liée à des problémes articulaires intenses et handicapants. J’ai tenté 3 traitements différents… pas vraiment de nuances sur les effets secondaires violents. J’ai fini par arrêter tout traitement mais l’état de fatigue est toujours là, de manière aléatoire et sans lien avec des activités précises. En somme, des accés de léthargie, d’anéantissement physique qui me tombent dessus quasiment d’un coup, même quand je fais une activité qui me passionne ou un repas entre amis … n’importe quand et puis parfois ça passe et puis parfois ça persiste.
Celà complique énormément ma relation au travail; le télétravail permet de gérer au mieux cet état mais les journées au bureau sont compliquées et dès retour chez moi, je dors 2 ou 3 h d’affilée sur mon canapé. Je n’ai repris le travail qu’à 3/4 temps thérapeutiques mais à partir du 1er septembre, la MSA m’impose le plein temps et j’avoue appréhender cette transition car mon état ne s’améliore pas: cela ne m’empêche pas de vivre mais mon quotidien en est grandement bouleversé, surtout dans la mesure où j’étais quelqu’un de très actif.
Je ne suis pas fan des témoignages sur les blogs mais là, si quelqu’un a un témoignage et un semblant de solution à m’apporter, je suis preneuse.
Merci d’avance
Bonjour,
Merci de faire confiance à Santé sur le Net pour trouver des informations sur votre santé. Nous vous remercions pour votre témoignage et sommes navrés par la situation difficile que vous traversez.
Nous vous souhaitons une très bonne journée !
L’équipe Santé sur le net.
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