Cancer de l’ovaire : une origine dans les trompes de Fallope

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Rédigé par Julie P. et publié le 23 octobre 2017

Une équipe de chercheurs du Centre de Cancérologie du Memorial Sloan Kettering de New York vient de découvrir que la plupart des cancers ovariens débutent dans les trompes de Fallope, appelées également trompes utérines. Focus sur les travaux génétiques menés sur 96 patientes pour en arriver à cette découverte.

Utérus et trompe de Fallope avec ovaire

Des profils génétiques identiques

Le laboratoire de Douglas Levine, un professeur en gynécologie et obstétrique de l’école de médecine de New York, est réputé mondialement pour ses recherches sur les bases génomiques du cancer de l’ovaire et du cancer de l’utérus .

Une nouvelle étude menée par ce laboratoire a révélé que les cellules cancéreuses de l’ovaire ont davantage de points communs, d’un point de vue génétique, avec les cellules recouvrant l’extrémité des trompes de Fallope qu’avec celles retrouvées à la surface des ovaires.

À savoir ! Les trompes de Fallope, appelées également trompes utérines, relient chaque ovaire à l’utérus. Leur fonction est d’accueillir l’ovocyte (la cellule reproductrice femelle) provenant de l’ovaire et de l’acheminer jusqu’à l’utérus. C’est dans les trompes de Fallope que se réalise la fécondation.

Avant d’arriver à ces résultats, les chercheurs ont comparé les gènes des cellules ovariennes et des cellules des trompes utérines de 96 femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire dont la moitié présentait en plus une lésion cancéreuse au niveau de leurs trompes utérines.

Les résultats ? Chez ces deux catégories de patientes, les chercheurs n’ont trouvé aucune différence dans les 20 000 gènes qu’ils ont pu identifier.

Pour aller plus loin, les chercheurs ont également observé que les cellules tumorales de l’ovaire possédaient davantage de similitudes génétiques avec les cellules des trompes de Fallope qu’avec les cellules de l’épithélium ovarien, un tissu entourant les ovaires.

« Cela nous amène à croire que ces cancers de l’ovaire proviennent tous des trompes de Fallope« , précise Douglas Levine dans un communiqué de Presse.

Ces travaux viennent confirmer des résultats précédents suggérant que de nombreux cancers graves de l’ovaire sont précédés de l’apparition de lésions au niveau des trompes de Fallope, appelées carcinomes intraépithéliaux des trompes séreuses.

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Cancer de l’ovaire : vers une meilleure stratégie préventive

Le cancer de l’ovaire est plus agressif que de nombreux autres cancers car il reste très longtemps silencieux et son diagnostic est souvent posé une fois que la maladie est déjà avancée.

Moins de 50% des femmes touchées par la maladie survivent plus de cinq ans après leur diagnostic selon la société américaine de lutte contre le cancer (American Cancer Society).

Pour les chercheurs, cette découverte ouvre la possibilité d’améliorer le diagnostic du cancer de l’ovaire en identifiant des biomarqueurs attestant d’une lésion précoce au niveau des cellules des trompes utérines.

À savoir ! Un biomarqueur est une molécule, voire un type de cellule dont la présence ou la concentration anormale signale un évènement ou un statut physiologique particulier comme la présence d’une maladie.

De futurs tests sanguins ou des tests directement sur le tissu des trompes utérines pourraient être en mesure de détecter le cancer de l’ovaire plus tôt.

Aujourd’hui, les chercheurs poursuivent leurs recherches pour déterminer la chirurgie préventive la mieux adaptée pour les patientes : celle consistant en l’ablation des trompes utérines ou celle incluant, en plus, l’ablation des ovaires ?

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Julie P., Journaliste scientifique

Sources
– Molecular analysis of high-grade serous ovarian carcinoma with and without associated serous tubal intra-epithelial carcinoma. nature.com.
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