Alors que plus de 1% de la population mondiale souffre d’épilepsie et que celle-ci est encore aujourd’hui mal gérée, une nouveauté technologique permettrait de mieux interpréter ces troubles : le cerveau virtuel.
Qu’est-ce que l’épilepsie ?
L’épilepsie est une affection neurologique chronique qui se caractérise par la répétition de crises épileptiques spontanées. Ces crises sont le résultat de l’activation subite, simultanée et anormalement intense d’un grand nombre de neurones dans le cerveau.
Il existe différents types de crises, comme les absences avec une brève rupture de la conscience, durant quelques secondes, ou encore les crises myocloniques, caractérisées par des secousses musculaires en pleine conscience.
La plus impressionnante reste la crise tonico-clonique, pour laquelle on parle de « convulsions ». Anciennement appelée « Grand Mal », cette crise se caractérise tout d’abord par une perte de connaissance, menant souvent à une chute, suivi d’une phase de raidissement (tous les muscles sont contractés) accompagnée d’une crispation de la mâchoire et d’une suspension de la respiration. Cette phase est suivie par des secousses souvent appelées convulsions. Celles-ci sont accompagnées d’une sécrétion de salive et d’une cyanose des lèvres. Il y a ensuite une reprise bruyante de la respiration avec relâchement musculaire, suivi du réveil de la personne souvent confuse et ne se souvenant pas de la crise.
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Un cerveau virtuel pour décrypter la maladie
Des chercheurs Français du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), de l’université d’Aix-Marseille et de l’AP-HM (Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille) ont réussi à créer un cerveau virtuel représentant les régions du cerveau et les connexions qui les relient. Ce cerveau, une fois « personnalisé » avec les informations individuelles du patient, permettrait de comprendre comment fonctionne l’épilepsie, propre à chaque individu. Via des modèles mathématiques modélisant une activité cérébrale, les scientifiques seraient capables de reproduire le lieu d’initiation des crises d’épilepsie et leur modalité de propagation. Permettant de comprendre le fonctionnement des crises, ce cerveau virtuel pourrait offrir un diagnostic plus précis et ainsi un traitement adapté à chacun. Sachant que 30% des patients épileptiques ne répondent pas aux médicaments, ce cerveau virtuel pourrait être une réelle avancée dans le monde de la neurologie.
Le cerveau virtuel aurait également un intérêt dans la chirurgie : il permettrait de repérer les zones à opérer, pour mieux préparer les opérations visant la guérison de l’épilepsie. Les chirurgiens pourraient ainsi savoir à l’avance quelles parties du cerveau ils doivent opérer exactement et avec quelles conséquences.
Cette avancée de la médecine personnalisée pourrait également trouver son intérêt dans d’autres pathologies telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaque ou encore les AVC (Accident Vasculaire Cérébral).
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Clémence R. Pharmacienne
Sources :
The Virtual Epileptic Patient: Individualized whole-brain models of epilepsy spread. V.K. Jirsa et al. Science Direct. 28 juillet 2016
Un cerveau virtuel pour décrypter l’épilepsie. Communiqué de presse. CNRS. 29 juillet 2016
Quels sont les signes observés au cours des crises épileptiques et à quoi correspondent-ils ? L’épilepsie en questions/réponses. Ligue Française Contre l’Epilepsie. Consulté le 16 août 2016
merci pour ces différentes explications concernant l’épilepsie et je comprends que son traitement n’est pas encore trouvé.
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