Consommation importante de réglisse : Quels risques pour la santé ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 10 avril 2023

La réglisse possède une saveur particulière : celle de l’enfance. Et c’est sans doute le secret de sa popularité. On la retrouve ainsi dans de nombreux aliments comme les confiseries, les sirops ou les boissons alcoolisées. Mais la prudence est de mise. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) alerte en effet sur le risque d’intoxication grave pouvant survenir dans le cadre d’une consommation régulière et importante de réglisse, y compris chez les personnes en bonne santé. On fait le point.

Consommation importante de réglisse et les risques que cela implique sur la santé.

La réglisse : pas si inoffensive !

Appréciée des petits et des grands, la réglisse possède une saveur toute particulière : celle de l’enfance. Et c’est sans doute le secret de sa popularité. On la retrouve ainsi dans de nombreux aliments du quotidien comme les bonbons, les sirops, les glaces ou les boissons. Pour l’industrie agro-alimentaire, l’intérêt de la réglisse réside avant tout dans les propriétés de son composant principal, la glycyrrhizine, qui « possède un pouvoir sucrant important mais aussi adoucissant et exhausteur de goût ».

À savoir ! Le pouvoir sucrant important de la  glycyrrhizine est utilisé dans les chewing-gums, les glaces, les sorbets, les boissons gazeuses et sirops, les boissons alcoolisées à base d’extraits de réglisse (pastis, ouzo, raki,…), le pastis sans alcool, les bières ainsi que dans certains compléments alimentaires.

Cependant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) estime que la prudence est de mise et pas seulement chez les personnes souffrant de problèmes cardiovasculaires.

À savoir ! La réglisse est souvent déconseillée aux patients présentant des troubles cardiovasculaires.

Suite aux intoxications enregistrées par les centres antipoison entre 2012 et 2021, l’instance lance une alerte sur les graves conséquences sur la santé pouvant survenir dans le cadre d’une consommation régulière et importante de réglisse.

Les risques liés à une surconsommation de réglisse

L’alerte de l’Anses s’appuie sur les conclusions d’une étude réalisée  entre 2012-2021 en collaboration avec les centres antipoison français. Cette étude a révélé que :

  • 64 personnes ont été intoxiquées suite à la consommation de boissons ou d’aliments à base de réglisse.
  • 42% d’entre elles ont présenté des symptômes graves : hypertension artérielle, troubles cardiaques, avec parfois leur pronostic vital engagé.
  • Une personne intoxiquée et présentant par ailleurs une atteinte hépatique grave est décédée.

La consommation régulière et importante d’aliments contenant de la réglisse peut donc conduire à « une intoxication grave y compris chez les personnes en bonne santé qui n’ont jamais souffert d’hypertension ». Une dose régulière de 100 mg de glycyrrhizine par jour a ainsi été établie comme seuil à partir duquel les effets indésirables sont observés.

À savoir ! Ces effets indésirables liés à la consommation de réglisse peuvent être aggravés par la prise de certains médicaments comme les diurétiques.

De l’intérêt d’opter pour une consommation modérée de réglisse

Dans ce contexte, comment maîtriser sa consommation de réglisse ? De l’aveu même de l’Agence, il est « difficile pour le consommateur de savoir si sa consommation est excessive ». Car si la présence de réglisse est précisée dans la composition des aliments et/ou par une mention, il n’en est pas toujours de même pour sa quantité maximale journalière recommandée !

Dans l’objectif de limiter les risques, l’Anses a donc publié des recommandations destinées au grand public :

  • Ne pas dépasser 10 milligrammes par jour de glycyrrhizine.
  • Eviter de « multiplier les sources d’apports par les aliments, les médicaments ou les produits issus du tabac ».
  • Eviter de consommer en continu des produits contenant de la réglisse.

De quoi freiner notre gourmandise !

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Réglisse : à consommer occasionnellement et avec modération. www.anses.fr. Consulté le 2 avril 2023.
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