Bilan hormonal d’infertilité féminine


Rédigé par Charline D. et publié le 25 novembre 2019

Femme triste au fond à cause d'un test de grossesse négatif à cause du bilan hormonal d'infertilité féminine

Une consultation médicale pour infertilité est généralement envisagée au bout d’un à deux ans de tentatives de grossesse avec des rapports sexuels réguliers. Près d’un couple sur sept consulte pour un problème de fertilité, un sur dix suit un traitement fertilisant. Le bilan hormonal d’infertilité est un élément diagnostic essentiel pour trouver l’origine de l’infertilité chez une femme.

Qu’est-ce que l’infertilité ?

L’OMS (Organisation Mondial de la Santé) définit l’infertilité comme étant une absence de grossesse après plus de 12 mois de rapports sexuels réguliers (2 à 3 fois par semaine) sans contraception. Diverses causes, notamment chez la femme, peuvent expliquer l’infertilité.

Pour un couple de 25 ans, la probabilité d’obtenir une grossesse naturellement est estimée, par mois, à 25%. Il est ainsi normal d’avoir besoin de plusieurs mois pour aboutir à une grossesse. Moins de 24% des couples renoncent à avoir un enfant après un an de tentatives. Après 12 mois de tentatives régulières et sans contraception, on peut parler de stérilité ou d’infertilité du couple.

Sperme et œufs Cellule pour bilan hormonal d'infertilité féminineÀ noter que la fertilité diminue avec l’âge. Une femme de 25 ans à 5% de risque de ne pas avoir d’enfant, à 30 ans, le risque passe à 10%, à 35 ans à 20% et enfin à 40 ans il atteint 50%. L’âge du père joue également un rôle, cependant, il n’existe pas de seuil précis. L’infertilité peut aussi bien être liée à un problème féminin (1/3 des cas), à un problème masculin (1/3 des cas) ou être mixte. Parfois, dans environ 15% des cas, la stérilité reste inexpliquée.

Pour être fertile, une femme doit avoir une ovulation régulière de bonne qualité, des trompes utérines suffisamment perméables, une glaire cervicale pas trop épaisse, un appareil génital permettant un rapport sexuel complet et une muqueuse utérine permettant au futur fœtus de se développer.

À savoir ! La glaire cervicale est une substance liquide sécrétée par le col de l’utérus. Elle permet d’optimiser la migration des spermatozoïdes vers l’ovule.

Les causes d’infertilités féminines sont mieux connues que les masculines. Elles sont nombreuses, mais les traitements sont souvent plus faciles à mettre en place que chez les hommes. On distingue deux causes majeures d’infertilité chez la femme :

  • Les anomalies d’ovulation qui sont responsables de près de 20% des infertilités. Il peut s’agir d’absence d’ovulation et donc d’ovocyte, ou d’une mauvaise qualité de l’ovulation. Les troubles de l’ovulation peuvent avoir différentes origines, par exemple une ménopause précoce, une anomalie génétique, un dérèglement hormonal, le syndrome des ovaires polykystiques ou des séquelles de chimiothérapie.
  • Les causes dites obstructives et mécaniques dont l’obstruction des trompes de Fallope, la présence d’obstacles utérins et l’endométriose.

Femme en chemise de nuit en soie noir et robe de dentelle avec douleur utérus car bilan hormonal d'infertilité féminineL’obstruction des trompes utérines est une cause majeure d’infertilité chez la femme. Celle-ci peut être partielle ou totale. On parle aussi d’obstruction tubaire qui peut être la conséquence d’une infection sexuellement transmissible, d’une salpingite, de lésions liées à l’endométriose ou de séquelles chirurgicales.

  • Divers obstacles au niveau de l’utérus peuvent provoquer une infertilité féminine, par exemple, des séquelles de cancer du col de l’utérus, une anomalie de la qualité de la glaire cervicale ou une incompatibilité entre la glaire cervicale et les spermatozoïdes, une malformation congénitale, un fibrome utérin ou des polypes utérins.
  • L’endométriose est aussi une cause fréquente d’infertilité. En effet, différents foyers d’endométriose peuvent être localisés au niveau de l’utérus ou des ovaires.

Après 12 à 24 mois de tentatives bien conduites infructueuses, une consultation médicale devient nécessaire. Cette première consultation permet de confirmer le diagnostic d’infertilité, de trouver une cause parfois simple d’infertilité facilement modifiable et d’envisager des examens complémentaires. Lors de la consultation, le médecin recherche également l’existence de facteurs favorisant l’infertilité en menant un interrogatoire. Il pose des questions sur le mode de vie, la sexualité du couple, l’existence d’antécédent d’infertilité dans la famille, de l’existence d’une pathologie chronique, etc. Enfin, le médecin procède à un examen médical et gynécologique des deux membres du couple. Si nécessaire, le médecin propose un bilan plus complet dont le bilan d’infertilité féminin et masculin.

Qu’est-ce que le bilan hormonal d’infertilité ?

Le bilan d’infertilité féminin peut être prescrit dès la première consultation médicale. Il contient différents tests dont l’objectif est d’évaluer la fertilité de la femme. Ce bilan se déroule en plusieurs étapes. Parmi les premières investigations dans un bilan d’infertilité figure un bilan hormonal.

Avant cela, le médecin procède à l’étude de la courbe de température. Une courbe de température permet de renseigner approximativement sur le cycle en analysant sa durée et sa régularité. Lorsqu’elle est plate, autrement dit, sans variation, elle signe une absence d’ovulation chez la patiente. Sinon, l’ovulation est le point le plus bas de la courbe, juste avant la montée de température. En effet, au cours d’un cycle normal, la température corporelle d’une femme après les menstruations est autour de 36,5°C. Elle augmente ensuite brusquement de 3 voire 4 degrés après l’ovulation avant d’atteindre un plateau thermique durant une quinzaine de jours. Puis, la température redescend au moment des règles. Cette première étape est importante, car elle détermine la date des examens à effectuer. Pour cela, la patiente doit prendre sa température tous les matins au lever dès le premier jour des règles.

Estrogen écrit sur un livre avec une liste d'hormones pour un bilan hormonal d'infertilité féminineLe bilan hormonal est pratiqué le 3ème jour du cycle et repose sur le dosage de diverses hormones (oestradiol, progestérone, LH, FSH, PROLACTINE, hormone anti-müllerienne ou AMH) via une prise de sang. Il consiste à évaluer la réserve ovarienne, autrement dit le stock de follicules ovariens (éléments nécessaires à la production d’ovules) disponibles. En effet, à la naissance, chaque femme est dotée d’un nombre maximal de follicules ovariens. Chaque femme dispose d’un capital ovarien différent. Cette réserve diminue avec l’âge (à partir de 35 ans) jusqu’à l’apparition de la ménopause. Il permet de repérer certaines anomalies du fonctionnement ovarien ou hypophysaire :

  • Une anomalie hormonale à l’origine de trouble de l’ovulation (par exemple, une élévation de la prolactine) ;
  • Une inversion du rapport hormonal FSH/LH ;
  • Une élévation de la FSH ou une diminution de l’AMH en cas d’insuffisance ovarienne.

Un bilan hormonal est indiqué en cas : d’âge supérieur à 35ans, d’irrégularité du cycle menstruel, d’antécédents (personnels ou familiaux) d’insuffisance ovarienne prématurée, d’antécédents d’atteintes ovariennes (post chirurgicale ou chimiothérapique).

Après le bilan hormonal, que se passe-t-il ?

 

échographie pelvienne après un bilan hormonal d'infertilité féminine

D’autres examens, essentiellement d’imagerie, peuvent également être pratiqués dans le cadre d’un bilan d’infertilité féminin : une échographie pelvienne, une hystéroscopie ou une hystérosalpingoscopie et une cœlioscopie abdomino-pelvienne. L’échographie pelvienne permet de rechercher un de kyste, un fibrome, des polypes, une malformation ou une endométriose. L’hystéroscopie ou l’hystérosalpingographie est utile pour visualiser certaines anomalies utérines comme un fibrome, un polype, une malformation (utérus cloisonné par exemple) ou une obstruction des trompes utérines. La cœlioscopie abdomino-pelvienne permet de diagnostiquer certaines anomalies des trompes ou pathologie comme l’endométriose, et de les traiter.

Parfois, une biopsie de l’endomètre (muqueuse utérine) peut être pratiquée la seconde partie du cycle. Il arrive aussi qu’un complément de bilan hormonal soit nécessaire, notamment en cas d’ovaires polykystiques. Enfin, une IRM abdomino-pelvienne ou un caryotype peuvent être réalisés pour établir un bilan de fertilité complet.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Stérilité ou infertilité –PMA. Ameli. Consulté le 26 mars 2019.
– Test d’infertilité et stérilité féminine : 4 examens de fécondité à faire lorsqu’on est une femme. Guide de l’infertilité. Consulté le 27 mars 2019.
– Item 37 – stérilité du couple. CNOF. Consulté le 27 mars 2019.