Covid-19 : le surpoids et l’obésité ont progressé chez les enfants depuis le début de la pandémie

Actualités Coronavirus (COVID-19) Santé au quotidien (maux quotidiens)

Rédigé par Alexia F. et publié le 27 avril 2022

Les conséquences des confinements de mars 2020 continuent de retentir. Une récente étude, menée dans le Val-de-Marne, révèle que l’obésité des enfants de 4 ans a presque doublé depuis le début de la pandémie de Covid-19. Selon les spécialistes, cela s’expliquerait par la sédentarité et la dégradation de l’alimentation causées par les confinements.

médecin qui mesure le tour de taille d'un petit garçon

Covid-19, obésité et jeunes

La pandémie du SARS-CoV-2 a mené à un confinement généralisé en mars 2020. Celui-ci incluait la restriction des sorties et la fermeture des crèches et des écoles. Les conséquences des confinements sont une source d’inquiétude poussant la recherche sur le sujet. A l’automne 2021, une première étude menée par les autorités sanitaires américaines s’intéressait à l’impact de la crise sanitaire de la Covid-19 sur l’obésité des jeunes. Sur la base de l’analyse des données de plus de 400 000 jeunes âgés de 2 à 19 ans, les chercheurs ont montré que la prise de poids était, en moyenne, deux fois plus rapide depuis le début de la pandémie.

Récemment, en France, une étude menée par les autorités sanitaires portait sur l’évaluation de cet impact chez les tout petits. L’objectif était d’observer sur trois années scolaires (2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021) l’évolution du statut posturo-pondéral des enfants. Ainsi, cela a permis de déterminer l’impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur l’évolution de l’obésité ou du surpoids.

L’étude s’est basée sur les données recueillies par le service de protection maternelle et infantile du Val-de-Marne. Cette entité organise les bilans de santé en école maternelle (BSEM) des enfants âgés en moyenne de 4 ans. Ainsi, les chercheurs ont analysé les données relatives au poids, la taille, le sexe et l’âge. Ils ont également exploité les données sur la présence de l’école dans une zone prioritaire ou non et la fréquentation de la cantine ou de la garderie. Au total, 48 119 enfants ont été inclus dans l’étude, âgés en moyenne de 4,54 ans.

La proportion d’enfants obèses a pratiquement doublé

Les résultats démontrent que la proportion d’enfants en surpoids est significativement supérieure en 2020-2021 par rapport aux deux années précédentes. En effet, elle est passée de 8,9% à 11,2%. De plus, la proportion d’enfants obèses a pratiquement doublé après la crise sanitaire, passant de 2,8% à 4,6%.

L’étude révèle également que le risque de surpoids est plus grand chez les filles que chez les garçons. Elle souligne que les enfants scolarisés dans une zone d’éducation prioritaire sont plus à risque d’obésité après la crise sanitaire de la Covid-19.

Par ailleurs, la fréquentation d’une cantine ou d’une garderie protègerait du risque d’obésité post-confinement. Les chercheurs font l’hypothèse que les habitudes alimentaires délétères prises pendant les confinements se sont résorbées lors de la reprise de la cantine. Cela s’expliquerait par la présence de repas équilibrés en cantine, accompagnés d’une activité physique pendant la pause de midi.

Des causes à préciser

Ainsi, les résultats rapportés par cette étude montrent une augmentation de l’obésité et du surpoids après la crise sanitaire de la Covid-19. La limitation des sorties, la fermeture des écoles maternelles et des crèches et la prise de repas exclusivement à la maison pourraient être à l’origine de ce phénomène. C’est la supposition des chercheurs ayant réalisé l’étude. Pour eux, les mesures de confinement ont augmenté la sédentarité et dégradé les modes d’alimentation. Cependant, il est difficile d’affirmer si c’est la dégradation de l’alimentation, via des grignotages et la consommation de produits ultra-transformés, ou le manque d’activité physique qui est à l’origine de la prise de poids. Des analyses complémentaires seraient nécessaires.

A la vue de ces résultats, les experts préconisent une vigilance accrue et des actions de prévention dans les écoles en zone prioritaire. Également, une surveillance particulière doit être mise en place pour les filles. Enfin, ils soulignent l’importance des actions de repérage et de suivi rigoureux et réguliers des enfants dès le plus jeune âge.

Alexia F., Docteure en Neurosciences

Sources
– Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°8. Santé Publique France. santepubliquefrance.fr. Consulté le 27 avril 2022.
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *