Covid-19 : vers une quatrième dose de vaccin ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 31 janvier 2022

Quelques jours après la mise en place en France du pass vaccinal, accessible après un schéma vaccinal complété d’une dose de rappel, nombreux sont les Français à s’interroger sur l’éventualité d’une quatrième dose de vaccin. Le 19 janvier 2022, le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale (COSV) s’est emparé de la question et a formulé quelques recommandations sur le sujet. Explications.

quatrième dose de vaccin

Covid-19 et seconde dose de rappel

La propagation très rapide du variant Omicron et la persistance du variant Delta posent la question de l’efficacité de la vaccination contre la Covid-19, basée actuellement en France sur un schéma vaccinal initial, complété d’une dose de rappel. Pour protéger les plus fragiles (les personnes âgées, les personnes vulnérables et les personnes à risque), la question d’une seconde dose de rappel se pose pour les autorités de santé publique. Dès le 6 janvier, cette seconde dose a été recommandée par le COSV pour les personnes fortement immunodéprimées.

Saisi par le Gouvernement sur ce sujet, le COSV s’est penché sur la question en analysant les données relatives :

  • D’une part à l’efficacité du vaccin face au variant Omicron ;
  • D’autre part à l’intérêt d’une seconde dose de rappel dans les pays qui ont testé cette alternative.

Mieux immunisé par une quatrième dose de vaccin ou suite à une infection ?

Les études menées à ce jour mettent en évidence que l’efficacité des vaccins actuellement utilisés est réduite face au variant Omicron, en raison des multiples mutations qu’il présente. Selon les scientifiques, une seconde dose de rappel pourrait compenser partiellement cette perte d’efficacité. Néanmoins, il apparaît que les personnes vaccinées et ayant contracté la Covid-19 seraient finalement plus immunisées que les personnes vaccinées, même avec une seconde dose de rappel. Pour autant, la seconde dose de rappel contribuerait à réduire le risque de formes graves de la maladie.

L’éventualité d’une seconde dose de rappel est également liée à la durée de protection conférée par un rappel vaccinal, des études ayant montré que la protection chute dix semaines après le rappel vaccinal. Dans certains pays comme Israël, cette seconde dose de rappel a déjà été mise en place. Les premières données épidémiologiques disponibles semblent indiquer que la quatrième dose de vaccin protège contre les formes graves, mais ne réduit pas toujours suffisamment le risque d’infection, notamment face au variant Omicron. A l’inverse, certaines études suggèrent le développement d’une immunité efficace après une infection par le variant Omicron, un variant qui s’il est très contagieux semble moins dangereux que les variants précédents.

Pas de seconde dose de rappel sauf en cas d’immunodépression sévère

La France n’est pas le seul pays européen à s’interroger sur la pertinence d’une seconde dose de rappel. L’Allemagne, le Danemark, la Hongrie ou encore l’Espagne l’envisagent à très court terme, au moins pour les catégories de personnes les plus vulnérables face au SARS-CoV2. Au vu des connaissances actuelles, le COSV considère que la protection conférée par un schéma vaccinal initial complété d’une dose de rappel permet de réduire significativement et durablement le risque de formes sévères. Dans ce contexte, il ne recommande pas l’instauration d’une seconde dose de rappel, en dehors des personnes sévèrement immunodéprimées. De plus, la mise en place d’une seconde dose de rappel pourrait perturber la logistique de la campagne vaccinale actuelle, dont l’objectif est de permettre à l’ensemble de la population d’accéder au schéma vaccinal initial puis à une dose de rappel.

Le COSV considère par ailleurs que la mise en place trop précoce d’une seconde dose de rappel pourrait accroître ou relancer la défiance d’une certaine partie de la population par rapport à la vaccination. La surveillance étroite de l’évolution de l’épidémie et notamment des infections et des hospitalisations des personnes âgées ayant déjà un rappel vaccinal pourrait amener le COSV à revoir ou non sa position dans les semaines et mois qui viennent. A la lecture de cet avis, la quatrième dose de vaccin ne semble donc pas – encore – d’actualité !

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale. solidarites-sante.gouv.fr. Consulté le 30 janvier 2022.