Cure détox : réelle utilité ou simple effet de mode ?

Par |Publié le : 2 septembre 2025|Dernière mise à jour : 29 août 2025|5 min de lecture|

À chaque rentrée, les cures « détox » refont surface, présentées comme la solution miracle pour purifier l’organisme après les excès de l’été. Mais ces pratiques tiennent-elles vraiment leurs promesses ? Et sont-elles adaptées à tous ? Nathalie Cousin, hypnothérapeute et praticienne en santé naturelle, nous aide à faire le point.

Notre organisme est soumis à rude épreuve : alimentation trop riche, stress chronique, pollution, médicaments, sédentarité… Tous ces facteurs finissent par encrasser le corps, parfois jusqu’au niveau cellulaire. « Les organes d’élimination — foie, intestins, reins ou encore peau — finissent par être débordés. L’organisme dépense alors davantage d’énergie pour fonctionner, au détriment de certaines fonctions comme l’immunité », explique Nathalie Cousin, membre du réseau Médoucine.

Lorsque ces systèmes d’évacuation sont saturés, l’organisme fonctionne au ralenti. « Une cure détox bien conduite permet d’offrir une pause au corps, de relancer les fonctions d’élimination et de retrouver un certain équilibre. »

La mono-diète, une méthode douce

Parmi les nombreuses approches possibles, la mono-diète est l’une des plus accessibles. Elle consiste à ne consommer qu’un seul aliment digeste pendant une période donnée, ce qui soulage la sphère digestive tout en apportant de l’énergie. « La cure de raisin est très populaire à la fin de l’été, mais on peut aussi choisir la pomme, le riz ou encore un potage de légumes. L’essentiel est de choisir un aliment qu’on aime, pour éviter toute frustration », précise la thérapeute.

Il est possible d’opter pour une mono-diète totale, sur chaque repas pendant quelques jours, ou une version partielle, sur un seul repas quotidien (souvent le soir) pendant deux à trois semaines. Pendant la cure, certains aliments sont à éviter : sucreries, aliments gras ou transformés, alcool, sodas… Et il est important de boire au moins 1,5 litre d’eau par jour afin de soutenir le travail des reins.

Miser sur les plantes pour accompagner l’élimination

Les plantes peuvent également accompagner efficacement une cure détox. Certaines sont reconnues pour leurs propriétés dépuratives ou drainantes, et peuvent être utilisées sous forme de compléments alimentaires, de tisanes ou de solutions buvables.

« La chlorophylle est un excellent nettoyant intestinal, que l’on peut consommer sous forme de jus d’herbe ou de chlorelle, une micro-algue très riche en nutriments. Pour le foie, certaines plantes sont particulièrement efficaces : le chardon-marie, le desmodium ou le chrysanthellum americanum », indique Nathalie Cousin.

Ces cures à base de plantes durent en général trois semaines. Elles peuvent être renouvelées après une période de repos. Là encore, il est recommandé de demander conseil à un professionnel pour éviter les interactions ou les contre-indications.

Quels signes peuvent alerter ?

Un certain nombre de symptômes peuvent signaler un besoin de « décrassage » : baisse de tonus, maux de tête fréquents, troubles digestifs, teint terne, prises de poids inexpliquées, ou infections à répétition sans cause clairement identifiée. « Dans ces cas, une cure détox bien menée peut relancer les organes d’élimination et améliorer le fonctionnement général du corps », souligne la praticienne.

Mais au-delà de ces signes, certains moments de l’année sont propices à une remise à zéro. La sortie de l’hiver, par exemple, permet de repartir sur de bonnes bases au printemps. « Et la rentrée est une période idéale pour préparer l’organisme à l’automne, surtout si l’été a été marqué par des excès alimentaires. »

En revanche, les périodes de grand froid ne sont pas adaptées : l’organisme a besoin d’énergie pour se réchauffer et mieux vaut éviter toute cure restrictive à ce moment-là.

Détox : attention aux contre-indications

Si les cures détox peuvent convenir à de nombreuses personnes en bonne santé, elles ne sont pas anodines pour autant. « Elles doivent toujours être adaptées à la personne et à son état de santé. Certaines populations doivent s’en abstenir, comme les enfants, les personnes âgées, les individus affaiblis ou les personnes très actives physiquement », avertit Nathalie Cousin.

Certaines pathologies rendent la détox inadaptée, comme la cirrhose, l’hyposténie ou une tension artérielle trop basse. Et il faut rester vigilant avec les produits proposés en ligne ou en pharmacie : par exemple, le jus d’herbe de blé est contre-indiqué en cas d’intolérance au gluten, tandis que la cure de raisin est à proscrire pour les personnes diabétiques.

Une démarche globale avant tout

Plus qu’une solution miracle, la détox est un coup de pouce ponctuel dans une démarche plus globale de santé. « Elle ne remplace pas une bonne hygiène de vie, mais peut l’accompagner en aidant le corps à se régénérer. Une cure bien conduite doit être progressive, personnalisée, et menée avec bienveillance envers soi-même. »

Nathalie Cousin rappelle que l’efficacité d’une détox dépend aussi du contexte dans lequel elle s’inscrit : alimentation équilibrée, activité physique régulière, oxygénation, gestion du stress… Autant d’habitudes à mettre en place au quotidien pour limiter l’encrassement de l’organisme.

En résumé, la détox n’est pas un gadget marketing dénué de sens. Elle peut être un outil utile, à condition d’être bien choisie, bien menée et parfaitement adaptée à la personne qui la suit. Mieux vaut l’envisager comme une aide temporaire qu’un remède à tous les excès.

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Peggy Cardin
Peggy Cardin
Journaliste spécialisée en santé
Peggy Cardin-Changizi Journaliste spécialisée en santé depuis plus de vingt ans. Elle traite des sujets de prévention, de santé publique et de médecine au quotidien, avec pour objectif de rendre l'information médicale claire, fiable et accessible à tous. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.