Des scientifiques de l’Institut Garvan de recherche médicale (Australie) ont identifié un nouvel organe microscopique dans l’organisme humain, ainsi que chez les souris. Celui-ci se trouve dans les ganglions lymphatiques et joue un rôle dans le fonctionnement du système immunitaire. Cette étape est importante pour comprendre comment fabriquer de meilleurs vaccins.
Qu’est-ce que le système immunitaire ?
Le système immunitaire d’un organisme est un ensemble d’éléments biologiques de reconnaissance et de défense. Il reconnaît ce qui est étranger à l’organisme (antigène) et le détruit.
Plusieurs types cellulaires participent au développement des réactions immunitaires spécifiques, dont les lymphocytes. Deux types principaux de lymphocytes coexistent : les lymphocytes T et les lymphocytes B. Ils sont présents dans le sang, la lymphe et dans tous les organes lymphoïdes. Certains de ces lymphocytes deviennent des cellules mémoire, capables de garder l’information.
La mémoire immunitaire est la capacité de certains lymphocytes à reconnaître et à réagir plus vite contre des antigènes déjà rencontrés. Elle joue un rôle primordial dans le maintien de la protection à long terme de l’organisme. C’est sur elle que s’appuie la vaccination.
En observant le système immunitaire d’une souris grâce à la microscopie 3D, les chercheurs ont découvert un nouvel organe microscopique baptisé subcapsular proliferative foci (SPF).
Lire aussi – Une « vieille » cellule immunitaire fait son come back
A la découverte d’un nouvel organe
Ce micro-organe ne se forme que temporairement et n’est donc pas visible en permanence.
Ces nouveaux organes sont des compositions minuscules et plates. Ils sont attachés aux ganglions lymphatiques. Les scientifiques supposent qu’ils servent de centres de collecte des lymphocytes d’où les réactions du système immunitaire partent en cas d’agression par un agent pathogène. Ces caractéristiques les rendent importantes dans la défense immunitaire.
En effet, à l’intérieur de ce nouvel organe, des cellules immunitaires « de type mémoire B » se rassemblent pour lutter contre un agent pathogène déjà rencontré par l’organisme auparavant.
« Il était passionnant de voir que les cellules de mémoire B étaient activées et regroupées dans cette nouvelle structure qui n’avait jamais été vue auparavant. Nous pourrions les voir se déplacer, interagir avec toutes ces autres cellules immunitaires et se transformer en plasmocytes devant nos yeux. », déclare Dr Imogen Moran de Garvan.
Lire aussi – Découverte d’un nouvel organe disséminé dans tout le corps : l’interstitium
Une nouvelle piste pour améliorer les vaccins
Cette découverte pourrait permettre d’améliorer les techniques de vaccination, qui se basent elles aussi sur la fabrication de cellules B mémoire.
« Jusqu’à présent, nous nous sommes concentrés sur la fabrication de vaccins capables de générer des cellules B à mémoire. Notre découverte de cette nouvelle structure suggère que nous devrions maintenant nous concentrer sur la façon dont ces cellules B mémoire sont réactivées pour fabriquer des cellules plasmatiques, afin que nous puissions rendre ce processus plus efficace. », explique le professeur Tri Phan, le dirigeant de cette recherche.
Lire aussi – 78% des français favorables à la vaccination en pharmacie