Chaque année, plus de 350 000 personnes sont diagnostiquées pour un cancer. Si les études ont mis en évidence un impact de l’alimentation et du mode de vie sur le développement de certaines tumeurs, qu’en est-il chez les patients cancéreux ? L’INRAE, l’INCA et le réseau NACRE ont récemment compilé l’ensemble des données sur ce sujet. Santé Sur le Net revient sur leurs conclusions.
Alimentation et cancer : mode de vie
De nombreuses études ont démontré que l’alimentation, la pratique sportive ou encore le contrôle du poids corporel jouaient un rôle déterminant dans le développement de certains cancers. Mais ces facteurs jouent-ils également un rôle, une fois le cancer déclaré ? Récemment, l’Institut National du Cancer (INCA), l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement (INRAE) et le réseau NACRE (Réseau National Alimentation Cancer Recherche) se sont penchés sur cette question. Ils viennent de publier leurs conclusions, basées sur l’analyse de 243 études scientifiques publiées entre 2012 et 2019.
En France, selon les estimations, près de 3,8 millions de personnes vivent avec un cancer ou ont guéri d’un cancer. Grâce aux progrès diagnostiques et thérapeutiques, la survie et la qualité de vie des patients cancéreux ont été significativement améliorées pour plusieurs types de cancers, en particulier :
- Le cancer du sein ;
- Le cancer de la prostate ;
- Le cancer colorectal ;
- Le mélanome cutané ;
- Beaucoup de cancers du sang.
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Réduire voire arrêter la consommation d’alcool
En parallèle de la prise en charge de la maladie cancéreuse, les équipes médicales mettent en place dès le diagnostic une prévention tertiaire, destinée à améliorer la qualité de vie des patients et à réduire le risque de développer d’autres pathologies. Cette prévention s’appuie sur plusieurs axes :
- Le sevrage tabagique ;
- La réduction de la consommation d’alcool ;
- La pratique d’une activité physique régulière ;
- Une alimentation saine et équilibrée.
Pour établir des recommandations et des objectifs sur ces différents aspects, un groupe d’experts travaille depuis 2017. Leurs travaux font nettement apparaître la nécessité de réduire, voire de stopper la consommation d’alcool et de tabac. L’alimentation joue également un rôle capital, puisqu’une alimentation saine et équilibrée limite le risque de développer une autre pathologie et réduit le risque de dénutrition souvent associé au cancer.
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L’alimentation, un pilier de la santé des patients cancéreux
D’une manière générale, il est conseillé de diversifier et d’équilibrer son alimentation, sans pour autant privilégier certains types d’aliments. Les régimes restrictifs et les jeûnes intermittents sont à proscrire chez le patient cancéreux, car ils augmentent :
- Le risque de dénutrition ;
- Le risque de sarcopénie (perte de masse musculaire).
Ces risques constituent d’ailleurs des facteurs de mauvais pronostic du cancer. Sauf avis médical, les compléments alimentaires ne sont pas conseillés, les besoins en nutriments pouvant être assurés par une alimentation saine et équilibrée.
Le contrôle du poids corporel représente un enjeu important dans la prise en charge du cancer. Il dépend du poids initial au moment du diagnostic du cancer et de l’état nutritionnel du patient tout au long de sa prise en charge. L’effet du poids varie également selon les cancers. Même lorsque le surpoids est considéré comme néfaste pour le pronostic d’un cancer, la perte de poids est toujours à envisager de manière prudente chez un patient cancéreux. Un suivi nutritionnel et diététique rapproché est conseillé dès le diagnostic et au moins jusqu’à la guérison. Même après le diagnostic du cancer, l’alimentation et le mode de vie continuent à jouer un rôle important pour la santé et la qualité de vie.
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Estelle B., Docteur en Pharmacie