Football : Faire des têtes n’est pas bon pour le cerveau

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 20 février 2017

Le football américain ou la boxe étaient déjà connus pour leurs effets néfastes sur le cerveau ; les athlètes y reçoivent de nombreux coups à la tête, engendrant des commotions cérébrales. D’après la très sérieuse American Academy of Neurology, il semblerait que notre football n’est pas bon pour le cerveau, il dois donc être à rajouté à la liste des sports dangereux pour nos petites cellules grises !

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Football : les passes avec la tête ne sont pas bon pour le cerveau…

Au football, on ne joue pas qu’avec les pieds : une étude américaine s’est penchée sur les répercussions des têtes, et des collisions entre joueurs qui peuvent en résulter, chez les footballeurs amateurs.

222 footballeurs (dont 79 % d’hommes) jouant en clubs amateurs ont été interrogés via un questionnaire sur leur pratique sportive et les éventuels symptômes ressentis.

Le nombre de têtes sur 15 jours étaient en moyenne de 44 pour les hommes et 27 pour les femmes, avec au moins une collision pour 37 % des hommes et 43 % des femmes. Les symptômes après le choc étaient classés en trois stades :

  • Modéré : douleur, léger étourdissement
  • Grave : étourdissement important, nécessité d’arrêter le jeu ou d’avoir une assistance médicale
  • Très grave : perte de connaissance

Parmi les footballeurs ayant eu des impacts à la tête (collision), 20% ont présenté des symptômes modérés à graves et 7 joueurs ont perdu connaissance. Le groupe qui effectuait le plus de têtes était trois fois plus susceptible de présenter des symptômes.

Ces symptômes graves à très graves sont appelés commotions cérébrales.

A savoir ! Une commotion cérébrale se définit comme une altération transitoire ou une perte de connaissance suite à des lésions crâniennes fermées (pas de fracture du crâne).

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Les conséquences des commotions cérébrales liées au sport peuvent être lourdes : céphalées, troubles mentaux, troubles de l’équilibre, état dépressif… et les effets à long terme de ces traumatismes répétés chez les sportifs amateurs sont mal connus.

L’exemple du football américain

Par contre, le phénomène a été étudié chez les footballeurs américains professionnels. Bien que ceux-ci portent un casque, les impacts répétés mettent leur cerveau à rude épreuve (l’organe se cogne à chaque choc contre la paroi osseuse du crâne).

En 2002, un neuro-pathologiste américain, Bernet Omalu, a mis en évidence des anomalies au niveau du tissu cérébral à l’autopsie d’un joueur. Il venait de découvrir l’ECT (Encéphalopathie traumatique chronique).

Cette maladie neurodégénérative est loin d’être exceptionnelle chez les athlètes. En 2015, une étude à Boston sur 165 footballeurs américains décédés a démontré que 80 % présentaient une ECT.

Les signes cliniques sont dominés par des troubles de l’humeur (allant de la violence verbale à la dépression), des problèmes de mémoire ou des difficultés à raisonner.

Le hockey sur glace et la boxe (dont le KO de l’adversaire est le but recherché) sont également concernés par ce phénomène. Mohammed Ali a commencé à présenter des signes d’ETC dès 30 ans.

Il est probable que les dangers des commotions cérébrales soient sous-estimés dans un sport réputé moins violent comme le football européen. Alors, messieurs, si l’on ronchonne quand vous partez au foot, souvenez-vous que c’est uniquement par souci pour votre santé…

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Isabelle V., Journaliste scientifique

Sources
– Symptoms from repeated intentional and unintentional head impact in soccer players. n.neurology.org.
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