Le gluten est un ensemble de protéines contenues dans les céréales comme le blé, le seigle ou encore l’orge. Autant dire, entre la fameuse baguette et les pâtes, qu’il fait partie intégrante de notre alimentation occidentale. Depuis quelques années, le gluten est accusé de tous les maux. À l’occasion de la journée mondiale de la maladie cœliaque le 18 mai 2017, Santé sur le Net fait le point sur l’intolérance au gluten.
La maladie cœliaque ou intolérance au gluten
Face à la « mode » des régimes sans gluten, il ne faut pas oublier que ce dernier est responsable d’une maladie douloureuse et handicapante : la maladie cœliaque ou intolérance au gluten.
Cette pathologie se manifeste par une inflammation chronique de l’intestin se traduisant par une mauvaise digestion et assimilation. La maladie peut débuter :
- Chez le nourrisson, à l’introduction des céréales (donc du gluten) dans l’alimentation. Le bébé est alors atteint de diarrhée, perd du poids et l’appétit. Sa croissance s’en trouve altérée ;
- Chez l’enfant, la maladie se révèle par des diarrhées, nausées et vomissements chroniques. Mais on peut aussi rencontrer : de la fatigue, des retards dans la croissance ou la puberté, de l’anémie, des aphtes ou des affections de la peau ;
- Chez l’adulte : ce sont les mêmes symptômes que pour l’enfant. On peut cependant y ajouter une perte de poids, une stérilité inexpliquée ou des atteintes des nerfs.
Ces symptômes sont plus ou moins importants et variables selon les individus.
La maladie cœliaque ou intolérance au gluten n’est pas une allergie. C’est une maladie auto-immune : c’est-à-dire que c’est le système immunitaire du malade lui-même (ses globules blancs) qui attaque les cellules du tube digestif, le rendant intolérant au gluten. La cause exacte de ce dysfonctionnement est inconnue. Des prédispositions génétiques sont suspectées. Si l’un des parents souffre de la maladie, l’enfant à 10 % de risque de la développer.
Lire aussi – Alimentation des nourrissons : dernières recommandations
Tous intolérants au gluten ?
Non, nous ne sommes pas tous intolérants au gluten. La maladie cœliaque concernerait environ 1% de la population. Cependant, en raison de l’installation progressive et de la variété des symptômes, de nombreux cas ne seraient pas diagnostiqués.
En cas de doute, et avant de commencer un régime sans gluten, il est important de se faire diagnostiquer. Pour cela, le médecin prescrira divers examens :
- Une prise de sang à la recherche d’anticorps spécifiques (leur absence n’éliminant cependant pas une maladie cœliaque) ;
- Un typage génétique pour mettre en évidence une prédisposition ;
- Des biopsies de l’intestin grêle. Il s’agit d’effectuer par fibroscopie haute (par la bouche) quelques prélèvements au niveau du duodénum (partie de l’intestin après l’estomac).
Si le diagnostic est posé, un régime sans gluten devra alors être suivi.
Lire aussi – Le « sans-gluten » lié au risque de diabète de type II
Danger des régimes sans gluten hors maladie cœliaque ?
De nos jours de nombreuses personnes suivent des régimes sans gluten bien qu’elles ne soient pas diagnostiquées intolérantes. Cette pratique serait accusée de favoriser l’apparition de certaines pathologies. Suivre un régime sans gluten lorsqu’on n’est pas intolérant présente-t-il un danger ?
Des chercheurs américains se sont penchés sur la question. Entre 1986 et 2010, ils ont étudiés 110 000 personnes indemnes de maladies cœliaques et de troubles coronariens. Ils ont été répartis en 4 groupes selon leur quantité de consommation de gluten.
L’étude a conclu qu’une faible consommation de gluten n’affecte pas la santé cardiaque. Par contre, les céréales complètes diminuent le risque cardio-vasculaire. Les auteurs de l’étude recommandent donc que les personnes désirant suivre un régime sans gluten consomment régulièrement du riz complet, du sarrasin ou du maïs (céréales complètes qui ne contiennent pas de gluten).
Selon une autre étude, un régime pauvre en gluten serait associé à une augmentation du risque de diabète de type 2. Cela pourrait être dû, selon les scientifiques, à un indice glycémique plus élevé des aliments utilisés dans ce type de régime.
A savoir ! L’indice glycémique d’un aliment est sa capacité à élever le taux de sucre dans le sang.
Il est à noter que le marché mondial du « sans gluten » est aujourd’hui estimé à plus de 3.5 milliards de dollars ! De quoi diaboliser notre bonne vieille baguette…
Lire aussi – Le sans gluten, bon pour les os ?
Isabelle V., journaliste scientifique
– Régime sans gluten hors maladie cœliaque : doutes sur de possibles risques pour la santé. vidal – Stéphane Korsia-Meffre. Le 11 mai 2017.