La pollution de l’air en cause dans l’hypertension artérielle ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 10 mai 2023

La pollution de l’air, nocive pour la santé respiratoire, peut également causer de l’hypertension artérielle. Selon une étude récente, l’exposition à un mélange de polluants de l’air pourrait provoquer des pics répétés d’élévation de la pression sanguine.

Femme contre la pollution et l'hypertension

Pollution atmosphérique : quel impact sur la santé ?

La pollution atmosphérique, communément appelée « pollution de l’air », désigne l’ensemble des émissions de substances polluantes sous forme de gaz ou de particules au sein de l’atmosphère. Ces émissions sont principalement la conséquence des activités humaines industrielles et agricoles.

À savoir ! L’hypertension artérielle est une maladie chronique qui touche 1 adulte sur 3. Liée à une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins, elle peut être à l’origine de complications cardiovasculaires ou cérébrovasculaires.

Par le passé, des études ont montré que certaines substances polluantes, prises isolément, avaient un impact sur la pression sanguine et pouvaient donc favoriser l’hypertension. Mais jusqu’à présent, peu d’études ont analysé les effets combinés des composants de la pollution atmosphérique sur la santé humaine.

Dans ce contexte, une équipe internationale de scientifiques a souhaité décrypter les effets sur la pression sanguine de l’exposition dans la vie quotidienne à un mélange de cinq polluants aériens :

  • Carbone suie
  • Dioxyde d’azote (NO2)
  • Monoxyde d’azote (NO)
  • Monoxyde de carbone (CO)
  • Ozone (O3)

Pour cela, les chercheurs ont recruté 221 participants de l’étude « MobiliSense ».

À savoir ! Menée sur des habitants de la métropole du Grand Paris, l’étude « MobiliSense » ambitionne d’explorer les effets de l’exposition à la pollution aérienne et sonore sur la santé cardiovasculaire et respiratoire.

La pollution de l’air en cause dans l’hypertension artérielle ?

Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont équipé chaque participant pendant une journée avec :

  • Un appareil portatif mesurant la pression sanguine ambulatoire toutes les 30 minutes.
  • Deux capteurs portatifs mesurant en continu les concentrations des polluants dans l’air ambiant à proximité de la zone de respiration.
  • Un traceur GPS pour suivre les déplacements.
  • Un accéléromètre permettant de mesurer l’activité physique et d’estimer ainsi le débit respiratoire (c’est-à-dire le volume d’air inspiré ou expiré par unité de temps). .

Les scientifiques ont ensuite analysé deux modèles, le premier tenant compte des variations des concentrations de polluants dans l’air ambiant, et le second tenant compte des variations des quantités inhalées de ces polluants. Après recueil des mesures, les chercheurs ont pu dresser les constats suivants :

  • Augmentation de la pression systolique lorsque les concentrations de tous les polluants augmentent au sein du mélange dans les 5 minutes précédant la mesure de la pression sanguine.
  • Augmentation similaire de la pression systolique lorsque la quantité de polluants inhalés augmente dans les 5 minutes précédant la mesure de la pression sanguine (liée à un accroissement des concentrations mesurées et/ou de l’activité physique et donc du débit respiratoire).
  • Ces associations demeurent plus faibles lorsque l’exposition est observée sur des fenêtres d’exposition supérieures à 5 minutes.
  • La contribution individuelle à l’effet du mélange de polluants sur la pression sanguine est plus importante pour l’ozone et le carbone suie.

Ces résultats attestent qu’une augmentation des concentrations en polluants aériens dans le mélange étudié entraîne l’élévation immédiate de la pression sanguine. Pour l’auteur principal de cette étude, l’exposition aux polluants de l’air en milieu urbain lors des déplacements et les augmentations répétées de pression artérielle qui y sont liées pourraient ainsi contribuer sur le long terme à une élévation chronique de la tension artérielle. 

De la nécessité de réduire l’exposition des populations à la pollution de l’air

Bien que ces résultats doivent être interprétés avec prudence au vu du peu d’études similaires disponibles, les auteurs soulignent la nécessité de considérer la pollution de l’air comme une cause de l’hypertension. Ils incitent ainsi à la mise en place de mesures visant à diminuer l’exposition des populations à cette pollution quotidienne.

Prochaine étape pour les chercheurs ? Décrypter les mécanismes physiologiques mis en jeu dans l’élévation de la pression sanguine liée à la pollution de l’air. Nul doute que ces futurs travaux permettront de mieux comprendre le lien entre pollution de l’air et hypertension !

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Hypertension artérielle : un mélange de polluants aériens pourrait causer des pics répétés d’élévation de la pression sanguine. presse.inserm.fr. Consulté le 5 mai 2023.
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