A chacun son micro-capteur pour évaluer la pollution de l’air qu’il respire

Actualités Innovations Santé au quotidien (maux quotidiens)

Rédigé par Estelle B. et publié le 6 juillet 2022

Selon le Ministère de la transition écologique, la France a émis deux fois moins de particules fines en 2019 qu’en 2000. Pourtant, la pollution de l’air, intérieur et extérieur, devient une préoccupation pour de plus en plus de Français. Dans ce contexte, l’ANSES s’intéresse à l’utilisation de micro-capteurs pour le suivi de la qualité de l’air. Explications.

capteur pour la pollution de l’air

Pollution de l’air et micro-capteurs

Depuis quelques années, les alertes sur la pollution de l’air se multiplient :

  • Le dépassement des seuils de pollution atmosphérique, conduisant notamment à réduire les limites de vitesse sur certains axes routiers ;
  • Des appels à la vigilance sur la qualité de l’air intérieur, notamment dans les habitations.

Les conséquences de ces pics de pollution sont conséquentes pour les personnes vulnérables ou présentant une maladie chronique respiratoire telle que l’asthme. Si pour la pollution atmosphérique, des stations de mesure et de suivi existent à travers tout le territoire, comment les Français peuvent-ils précisément évaluer et suivre la qualité de l’air dans leur domicile, sur leur lieu de travail ou encore dans leur jardin ? L’une des réponses pourrait être l’utilisation de micro-capteurs, qui ne cesse de se développer. Récemment, l’ANSES s’est intéressée à ces appareils, notamment au regard de leur intérêt pour la santé des populations.

Evaluer la pollution de l’air à l’intérieur comme à l’extérieur

L’intérêt pour les particuliers de ce type de micro-capteurs est indéniable. Très simples d’utilisation, ces appareils aspirent de l’air puis l’analysent. Grâce à un algorithme, ils déterminent ensuite la qualité de l’air, au travers de la concentration d’un ou plusieurs polluants. Le plus souvent ils prennent en compte les particules fines et ultrafines, le monoxyde de carbone ou les composés organiques volatils. Leur prix reste raisonnable (quelques centaines d’euros) et ils peuvent être utilisés en intérieur comme en extérieur. Chaque Français peut alors déterminer et suivre la qualité de l’air qu’il respire à différents moments de la journée, et tout au long de l’année.

Mais, l’engouement récent pour ces micro-capteurs ne se limite pas aux particuliers. De plus en plus de collectivités, d’entreprises ou d’associations s’équipent elles aussi. En effet, l’objectif est double :

  • Sensibiliser leur public (salariés, membres d’associations, grand public …) aux enjeux de la pollution de l’air;
  • Evaluer la qualité de l’air respiré dans les espaces de vie ou de travail.

Un intérêt individuel, mais aussi collectif

Le recours à ces micro-capteurs présente selon l’ANSES des intérêts collectifs non négligeables :

  • Identifier de nouvelles sources de pollution de l’air;
  • Faire évoluer les comportements, par exemple en incitant à aérer pour renouveler l’air intérieur ;
  • Donner des indications sur les lieux où la qualité de l’air est mal connue, comme les Etablissements Recevant du Public (ERP) ;
  • Fournir des données expérimentales pour mieux connaître les multiples expositions aux polluants. Les chercheurs l’appellent aujourd’hui l’exposome, c’est-à-dire la somme de toutes les expositions toute la vie.

Néanmoins, des améliorations et un accompagnement se montrent indispensables pour profiter au mieux de ces nouveaux appareils. En effet, certains modèles ne fournissent que des données partielles, par exemple en affichant un code couleur correspondant à la présence d’un seul polluant. Par ailleurs, mesurer la qualité de l’air intérieur n’a d’intérêt que si cette mesure s’accompagne de véritables changements de comportement. Il peut s’agir d’un changement des habitudes de déplacement, de nouvelles habitudes d’aération des logements, le remplacement de certains modes de chauffage, etc.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Micro-capteurs : quelle utilité pour connaitre l’exposition à la pollution de l’air ? . anses.fr. Consulté le 4 juillet 2022.