Maladie d’Alzheimer : contrer la prédisposition génétique grâce au régime méditerranéen ?

Par |Publié le : 18 septembre 2025|Dernière mise à jour : 17 septembre 2025|4 min de lecture|

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui touche près d’un million de français et dont l’incidence ne cesse d’augmenter au fil des ans. D’où l’importance d’en prévenir les risques d’apparition. Des études cliniques précédemment menées ont déjà démontré le lien causal entre le régime méditerranéen et des bienfaits cognitifs. Des chercheurs américains viennent de démontrer que le suivi d’un tel régime alimentaire permettrait de réduire le risque d’apparition de la maladie d’Alzheimer chez les personnes prédisposées génétiquement. On fait le point.

Maladie d’Alzheimer et régime méditerranéen

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative causée par l’accumulation dans le cerveau de dépôts neurotoxiques de protéine amyloïde. Elle se manifeste le plus souvent par des troubles de la mémoire. Touchant près d’un million de Français, son incidence augmente au fil des ans, ce qui est d’autant plus inquiétant que ses origines restent encore mal connues et qu’il n’existe aucun traitement curatif. Cette maladie représente ainsi un réel enjeu de santé publique à l’heure où l’espérance de vie ne cesse de s’allonger.

Par ailleurs, il est désormais connu qu’un régime alimentaire sain et diversifié est garant d’une bonne santé générale. Largement plébiscité, le régime méditerranéen en constitue un bon exemple grâce à sa richesse en fibres et en oméga-3. Des études scientifiques précédemment menées ont d’ailleurs démontré le lien causal entre le régime méditerranéen et certains bienfaits cognitifs. Il a ainsi été prouvé une moindre fréquence de la maladie d’Alzheimer et un ralentissement du déclin cognitif chez les personnes suivant ce régime alimentaire.

À savoir !Le régime méditerranéen (ou régime crétois) aide à réduire l’apport exogène de métabolites délétères pour l’organisme. Ce régime repose sur la consommation de fruits, légumes, de céréales complètes et de graisses de qualité (graisses dites « mono-insaturées »), tout en limitant l’apport en viandes rouges, sucre et produits industriels

Régime méditerranéen et moindre présence de métabolites associés à un surrisque de la maladie d’Alzheimer

Pour mener à bien leur étude, les scientifiques se sont appuyés sur les données issues de de plusieurs cohortes prospectives incluant 4 215 femmes et 1 490 hommes, d’ascendance européenne, suivis entre 1989 et 2023.

Après analyse de leurs habitudes alimentaires sur le long terme, ils ont confronté les données à un large éventail de métabolites sanguins. Ils ont ainsi pu identifier 49 associations entre les métabolites et le risque de démence parmi lesquelles :

  • Un surrisque de démence induit par les esters de cholestérol et la sphingomyéline pour tous les groupes de prédisposition génétique avec un effet le plus significatif observé pour l’homozygotie ApoE4.
  • Un surrisque de démence associé à la bétaïne plasmatique uniquement pour l’homozygotie ApoE4.
  • Une réduction de la délipidation des graisses protectrices et le freinage de la formation de plaques amyloïdes induits par un niveau élevé de glycérides.

A la lumière de ces associations, il semble que ce soit l’homozygotie ApoE4 qui bénéficie plus que les autres variants génétiques des bienfaits du régime méditerranéen. En effet, chez les porteurs homozygotes du gène de prédisposition ApoE4 à la maladie d’Alzheimer, le régime méditerranéen réduit la présence de métabolites associés à un surrisque de la maladie.

Contrer la prédisposition génétique à la maladie d’Alzheimer grâce au régime méditerranéen ?

Publiés dans la revue Nature, les résultats de cette étude sont inédits en ce sens qu’ils suggèrent que le régime méditerranéen serait bénéfique à la fois pour la population générale et pour les personnes présentant une prédisposition génétique à la maladie d’Alzheimer ! Dès lors, selon les auteurs, cette recommandation diététique pourrait être préconisée à titre préventif aux personnes à haut risque génétique de démence.

Prochaine étape pour les chercheurs ? Vérifier s’il est possible de développer une approche plus personnalisée pour réduire le risque de démence à travers le ciblage de métabolites particuliers. Affaire à suivre !

Sources
– Le régime méditerranéen réduit le risque d’Alzheimer, même en cas de prédisposition génétique. Le quotidien du médecin. . www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 2 septembre 2025.

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Deborah L.
Pharmacienne. Spécialisée dans les domaines de la santé, de la nutrition et de la cosmétologie. Passionnée par l'écriture, elle sait allier la rigueur scientifique à la beauté de notre langue. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.