Ecchymose

Les ecchymoses sont des lésions cutanées, familièrement appelées « bleu » survenant le plus souvent à la suite d’un traumatisme cutané même léger. Dans la majorité des cas, les ecchymoses sont superficielles et sans gravité. Elles ne nécessitent aucune consultation médicale. Il est, en effet, absolument normal d’avoir une ecchymose ou de saigner suite à une blessure. Cependant, certaines personnes peuvent parfois être atteintes de troubles qui font saigner ou développer des ecchymoses trop aisément, voire spontanément. Dans ce cas, des investigations complémentaires sont nécessaires afin de mettre en évidence la pathologie sous-jacente en cause. Les ecchymoses guérissent spontanément en quelques jours le plus souvent. L’application de froid associée à un traitement antalgique en cas de douleur, ou à l’application de soins locaux à base d’arnica peuvent être conseillés pour soulager le patient.

Définition et symptômes d’une ecchymose

Une lésion cutanée fréquente et bénigne

Lors d’un choc, on peut observer que les vaisseaux sanguins se trouvant sous la peau diffusent le sang qu’ils contiennent dans les tissus. On parle d’hémorragie sous-cutanée. Cette dernière est à l’origine de l’hématome et de l’ecchymose. Dans ce dernier cas, l’épanchement sanguin est diffus et peu profond.

À savoir ! A l’inverse de l’hématome, l’ecchymose ou le fameux « bleu » correspond à une petite fuite de sang qui reste dans l’épaisseur de la peau. Elle est moins volumineuse et moins spectaculaire qu’un hématome.

Une ecchymose est le souvent provoquée par un choc léger, une chute, une intervention chirurgicale, une blessure sportive, une prise de sang ou une pression exercée sur un membre.

Elles sont très fréquentes chez le petit enfant qui chute fréquemment ainsi que chez le sportif. Les ecchymoses sont dans la majorité des cas localisées au niveau des bras ou des jambes et sont souvent sans gravité.

Les ecchymoses sont généralement liées à un traumatisme, il existe cependant d’autres causes plus rares, mais possibles. Ainsi, il arrive parfois que ce type de lésion cutanée survienne spontanément, sans contusion ou bien suite à une contusion minime. Elles sont alors soit liées à des maladies entraînant des troubles de la coagulation (par exemple l’hémophilie, la leucémie ou l’insuffisance hépatique), soit à la prise de certains médicaments (anticoagulants, antiagrégants plaquettaires comme l’aspirine, certaines chimiothérapies, les corticoïdes sur une longue période).

Bien que tout individu soit susceptible de présenter un bleu, certains facteurs peuvent favoriser leur apparition :

• L’âge. Chez les personnes âgées, les vaisseaux sont plus fragiles et la peau est plus fine, ce qui les rend plus vulnérables aux chocs. Les personnes plus âgées ont également plus souvent des traitements médicamenteux ou des maladies favorisants les ecchymoses ;
• Le sexe. Les femmes ont la peau plus fine que les hommes et sont donc plus sujettes aux ecchymoses ou aux hématomes ;
• Les individus souffrants de certaines pathologies comme par exemple l’hémophilie, la maladie Willebrand, un cancer, une thrombocytopénie ou une maladie veineuse chronique.
• La prise de certains traitements, notamment les anticoagulants, l’aspirine à dose antiaggrégante, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les corticoïdes.
• L’accouchement par voie basse. Lorsque le bébé vient au monde par le siège, il peut avoir quelques ecchymoses sur le visage.

Ecchymose : une tache bleutée douloureuse au toucher

Une ecchymose peut prendre diverses couleurs : bleue, noire ou violacée. Par ailleurs, elle ne disparaît pas lorsque l’on fait pression dessus. Bien que les contours de la lésion soient irréguliers, la surface de la peau est intacte. L’étendue de l’ecchymose dépend de la force du choc, mais aussi de la quantité de vaisseaux présents au niveau de la zone touchée. Généralement, l’ecchymose est de petite taille.

Les ecchymoses ne sont pas douloureuses sauf lorsqu’on appuie dessus ou qu’on les compresse. En revanche, la partie du corps ayant subi le choc est douloureuse.

Une ecchymose autour de l’œil est couramment appelée « œil au beurre noir » en lien avec le cercle foncé qui entoure l’œil. Un gonflement de la paupière peut être associé.

De façon générale, une ecchymose est bénigne. Elle guérit en quelques semaines maximum et la couleur passe du rouge au noir en 48 voire 72 heures. Après une semaine, la lésion devient violacée puis jaunâtre avant de s’estomper progressivement.

Ecchymose, diagnostic et traitement

Lorsqu’il faut consulter

Sans caractère de gravité, en termes de fréquence, d’étendue ou de circonstance de survenue, la consultation médicale pour une ecchymose est inutile. Le diagnostic est, en effet, évident devant la présence d’une zone rouge violacée après un traumatisme.

En revanche, lorsque les ecchymoses sont fréquentes, sévères ou surviennent spontanément, une consultation médicale s’impose afin de réaliser des examens complémentaires pour préciser l’origine des saignements : une prise de sang pour évaluer la quantité et la qualité des composants cellulaires, un frottis sanguin (examen du sang au microscope), une radiographie, une échographie, etc.

Dans certains cas, une ecchymose peut nécessiter une consultation en urgence :

• D’autres symptômes comme de la fièvre, de la fatigue, des douleurs, etc. sont associées aux ecchymoses ;
• Plusieurs ecchymoses apparaissent sans cause évidente (pas de chute, pas de coup, etc.) ;
• Une ecchymose survient suite à un choc violent et direct sur l’œil. Le patient évoque des difficultés visuelles comme une vision modifiée, des douleurs intenses ou des troubles de la mobilité de l’œil. Diverses causes peuvent être évoquées : un décollement de la rétine, une fracture du plancher de l’orbite ou une hémorragie à l’intérieur de l’œil ;
• Des ecchymoses surviennent chez un nouveau-né n’ayant pas encore acquis la marche ou de manière inexpliquée chez un enfant.

Les bons gestes à adopter

Dans la majorité des cas, les « bleus » sont sans gravité et disparaissent spontanément, plus ou moins rapidement.

Il est cependant possible d’atténuer les symptômes et de faciliter la guérison en appliquant quelques conseils simples.

Il est conseiller d’appliquer une poche de glace sur la zone concernée pendant environ quinze minutes. En effet, la glace permet de limiter l’extension de l’ecchymose et aide à apaiser la douleur.  En revanche, il ne faut jamais appliquer directement la glace sur la peau, mais la placer préalablement dans un linge, sous peine d’engendrer une engelure (lésion de l’épiderme par le froid).

En cas de douleur trop importante, des traitements antalgiques (paracétamol ou anti-inflammatoires) peuvent être utilisés. Il faut cependant éviter la prise d’aspirine qui fluidifie le sang. La prise d’anti-inflammatoire n’est recommandée qu’en cas d’allergie ou de contre-indication au paracétamol. Dans tous les cas, l’automédication ne doit pas être poursuivie au-delà de 5 jours. En effet, sans amélioration ou en cas d’aggravation de la douleur, il est préférable de consulter un médecin.

Des préparations à usage local, généralement à base d’arnica, sont disponibles sans ordonnance en pharmacie. Elles sont à appliquer en massages légers sur la zone douloureuse. Des spécialités homéopathiques peuvent également être conseillées. Ces dernières, dont l’efficacité reste variable d’un individu à un autre, ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie.

Prévenir les ecchymoses

Tout comme les hématomes, les ecchymoses surviennent souvent à l’occasion d’une pratique sportive. Ainsi, il est recommandé de porter les protections adaptées pour chaque sport : genouillères, coudières, casques, etc.

Publié le 22 janvier 2020 par Charline D. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 26 avril 2023.