Une hystérosalpingographie est un examen médical permettant de visualiser par radiographie deux éléments de l’appareil génital féminin : l’utérus (« hystéro ») et les trompes de Fallope (« salpingo »). Cet examen est essentiellement pratiqué dans le cadre d’un bilan de fertilité, mais pas seulement. L’examen nécessite une injection de produit de contraste iodé et se déroule en cabinet de radiologie. Les complications sont rares dès lors que les contre-indications (femmes enceintes, infections active, etc.) sont respectées. L’effet indésirable le plus rapporté reste la douleur pendant l’examen, qui varie beaucoup d’une femme à une autre, et qui dépend également du niveau d’anxiété de la patiente.
Définition et objectif
À propos de l’appareil génital féminin
L’utérus et les trompes de Fallope appartiennent à l’appareil génital féminin.
Les trompes de Fallope sont des conduits (deux au total, de chaque côté de l’utérus), qui mesurent entre 10 et 12 centimètres, situés entre les ovaires et l’utérus. Ces derniers permettent de transporter les ovules produits par les ovaires jusqu’à l’utérus afin qu’ils soient fécondés. En effet, lorsqu’un ovule est fécondé, c’est dans l’utérus que va se dérouler le développement de l’embryon. Chaque trompe est composée de quatre parties : 1) une partie utérine qui traverse l’épaisseur du muscle utérin (0,2 à 0,4 centimètres), 2) l’isthme tubaire (3 à 4 centimètres de long avec un diamètre compris entre 2 et 4 millimètres) 3) l’ampoule tubaire où a lieu la fécondation (7 à 8 centimètres de long avec un diamètre d’environ 8 millimètres), 4) l’infundibulum qui finit en diverses (entre 10 et 15) franges dont l’une d’elles, la frange ovarique, est reliée à l’ovaire. Cette dernière possède un petit orifice afin de permettre aux ovules produits par l’ovaire d’entamer leur descente des trompes.
L’utérus est un organe musculaire creux de la forme d’un cône aplati qui pèse environ 50g chez la femme adulte. Il mesure environ 5,5 centimètres de long chez la femme qui n’a jamais eu d’enfant (on parle de nullipare) contre 6,5 centimètres chez celle qui a déjà eu au moins un enfant. Le fond de l’utérus est convexe est se prolonge de chaque côté par les cornes qui se prolongent par les trompes de Fallope.
À propos de l’examen
L’hystérosalpingographie est un examen médical couramment effectué dans le but de déterminer si les trompes de Fallope sont ouvertes ou non, dans le cadre d’un diagnostic de stérilité. L’injection d’un produit de contraste iodé via le col de l’utérus permet de rendre opaques les cavités utérines et tubaires pour la radiographie. Cet examen peut aussi être prescrit par un médecin lorsque la patiente souffre de troubles des menstruations (ou des règles), de saignements anormaux ou en cas d’avortement spontané. L’hystérosalpingographie permet de déceler diverses anomalies comme des fibromes (tumeurs bénignes de la paroi de l’utérus) ou des polypes. Elle permet aussi d’apprécier la forme et la perméabilité des trompes. Parfois, des rétrécissements, obstructions ou altérations (conséquences possibles d’infections passées inaperçues) sont visibles aux radiographies.
À savoir ! L’hystérosalpingographie fut employée la première fois en 1921 afin de visualiser l’utérus et les trompes de Fallope par radiographie.
Préparation, précautions et déroulement de l’examen
Préparation et précautions
Pendant les 2 jours qui précèdent l’examen, la patiente doit procéder à une désinfection vaginale par l’insertion d’un ovule chaque jour. La veille et le jour de l’examen, des antispasmodiques (pour limiter les risques de spasmes de l’utérus pendant l’injection) et un calmant peuvent être prescrits à la patiente. Dans certains cas, un antibiotique à prendre avant et après l’examen peut être prescrit.
À savoir ! Afin d’éviter les petits malaises liés à l’angoisse de l’examen, il est conseillé de ne pas venir à jeun.
Il existe quelques contre-indications à l’hystérosalpingographie :
- La grossesse ;
- La présence d’une infection évolutive au niveau génital et pelvien (risque d’aggraver l’infection) ;
- Une intolérance aux produits de contraste iodés ;
- La présence d’hémorragies utérines (risque d’obtenir des images inexploitables) ;
- Un lavement récent (risque d’obtenir des images inexploitables).
À savoir !Lorsqu’une allergie à l’iode existe, elle doit être signalée au personnel. L’examen peut être réalisé, mais impose une prémédication.
Déroulement de l’examen
L’examen est réalisé dans un cabinet de radiographie. Il doit avoir lieu entre le 8ème et le 12ème jour qui suit les règles. La vessie doit être vide. L’examen dure entre 25 et 30 minutes en présence d’un médecin radiologue et d’un manipulateur en radiologie.
Lorsque la patiente arrive dans la salle de radiologie, elle prend position sur la table gynécologique d’examen en position gynécologique (genoux pliés et écartés avec les pieds dans les étriers). Le médecin place ensuite un spéculum afin de rendre visible le col de l’utérus, et y installe la canule d’hystérosalpingographie via laquelle le produit de contraste iodé est injecté. Ce dernier permet de rendre visible à la radiographie les éléments d’intérêt, à savoir, l’utérus et les trompes de Fallope.
Six clichés radiographiques sont ensuite réalisés : trois de face, un de profil, un cliché interne du col de l’utérus après retrait de la canule, et un dernier dit « tardif » puisqu’il est réalisé entre 15 et 20 minutes après l’évacuation du produit de contraste.
L’hystérosalpingographie peut s’avérer douloureuse chez certaines patientes. A noter que la douleur ressentie lors de l’examen diffère beaucoup d’une femme à une autre, et dépend beaucoup de l’état de stress de la patiente. Les heures qui suivent l’examen peuvent donner lieu à des douleurs au niveau du bas-ventre avec de la fièvre. C’est une réaction locale au produit de contraste qui s’estompe rapidement. Parfois, la patiente peut ressentir plusieurs symptômes en lien avec une allergie à l’iode : démangeaisons, urticaire). Les risques de choc anaphylactique restent exceptionnels. Une prémédication à base de corticoïdes et d’antihistaminiques permet de prévenir ces réactions chez une personne allergique.
Enfin, des pertes sanguines peuvent faire suite à l’examen. Il est donc préférable de penser à emporter une protection.
Suites d’une hystérosalpingographie et complications possibles
Suites d’une hystérosalpingographie
Dès l’examen terminé, la patiente peut reprendre ses activités. Les résultats sont disponibles immédiatement. Ils sont directement transmis au médecin traitant qui a prescrit l’examen.
Complications possibles
Lorsque l’hystérosalpingographie est pratiquée en respectant les contre-indications, les complications liées à cet examen sont très rares. Quelques incidents liés à la technique peuvent survenir : hémorragie du col de l’utérus, malaise, des douleurs et exceptionnellement une perforation utérine. Une extravasation du produit de contraste (c’est-à-dire le passage au travers des tissus du produit au niveau péri-utérin) est possible lorsque la pression d’injection est trop forte ou lorsqu’il existe une atrophie de la muqueuse utérine. Il existe également des incidents en lien avec le produit utilisé (0,5% sur la totalité des examens pratiqués). En effet, tous les produits iodés sont potentiellement allergisants. Enfin, il existe aussi un risque infectieux, soit parce qu’un foyer d’endométrite (infection de l’endomètre) est répandu par le produit de contraste dans les trompes, soit parce que le produit de contraste vient « réveiller » une infection (salpingite ou infection des trompes de Fallope) latente. Ainsi, il est recommandé de ne pas effectuer une hystérosalpingographie dans les deux mois qui suivent une endométrite, et les trois mois qui suivent une salpingite. Il arrive par ailleurs que lorsque les images de l’examen évoquent des lésions infectieuses, une antibiothérapie ainsi que du repos soient prescrits.
Charline D., Docteur en pharmacie
– L’hystérographie ou hystérosalpingographie. Endofrance. Consulté le 02 Novembre 2019.
– L’hystérosalpingographie. Examens gynécologiques. Consulté le 02 Novembre 2019.