Intolérance au lactose


Rédigé par Lina R. et publié le 9 février 2018

Environ 30 à 50% des adultes en France sont touchés par une intolérance au lactose. Souvent confondue avec l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV), elle résulte non pas d’une hypersensibilité spécifique au lactose mais d’une mauvaise digestion de celui-ci. Cette intolérance est provoquée par un déficit en lactase, enzyme dégradant le lactose, ce qui induit des troubles gastro-intestinaux.

intolérance au lactose

Une enzyme clé dans la digestion du lactose : la lactase

intolérance au lactoseLe lactose est le sucre majoritaire du lait. Il intervient dans l’absorption du calcium et influe positivement sur la flore intestinale En présence de lactase (enzyme clé de la digestion du lait), ce dernier est digéré afin d’être facilement absorbé par l’intestin. Sa dégradation conduit à la libération de deux monosucres : le galactose et le glucose.

À savoir ! À la naissance, le lactose joue un rôle prépondérant pour le développement du nourrisson qui se nourrit essentiellement de sucre. La lactase est alors présente naturellement en quantité suffisante dans l’organisme afin de métaboliser ce sucre pour qu’il puisse être transformé en énergie. Par contre, plus on grandit, moins on produit de lactase et plus on devient intolérant au lactose.

En absence ou quantité insuffisante de lactase, le lactose n’est pas pris en charge par l’intestin grêle et arrive au gros intestin. Des bactéries procèdent alors à sa fermentation ce qui induit la production de gaz et d’acides gras. Le sujet a alors tendance à ressentir une envie de soif provoquée par l’appel d’eau induit par ces produits de dégradation. Il n’est donc pas étonnant de voir apparaitre des désagréments gastriques tels que des nausées, des coliques, des diarrhées, des gaz ou des douleurs abdominales.

Symptômes

Le niveau d’intolérance au lactose varie d’un individu à l’autre. Tout dépend de la quantité de lactase produite et donc active dans l’intestin. Les premiers symptômes peuvent se manifester une demi-heure à 2 heures après ingestion de l’aliment contenant du lactose. On peut les classer selon deux catégories : symptômes intestinaux et symptômes généraux.

Symptômes intestinaux

  • Crampes abdominales
  • Ballonnement
  • Diarrhées
  • Nausées
  • Vomissements
  • Colopathies (parfois)

Symptômes généraux

  • Maux de tête
  • Fatigue
  • Douleurs musculaires
  • Douleurs articulaires

Est-il possible de diagnostiquer une intolérance au lactose ?

En règle générale, au bout de la deuxième indigestion par le lait, on comprend bien que le corps ne métabolise plus normalement les constituants du produit laitier. La première étape serait donc de tenter d’éviter tout produit à base de lait et de voir s’il y a une diminution des symptômes.

test de respiration
Test de respiration

À savoir ! Il arrive que l’on voie apparaitre une intolérance au lactose pendant une période transitoire, en cas de gastro-entérite par exemple. Il suffit de procéder à un régime d’éviction afin de soulager l’intestin en attendant que le patient soit totalement rétabli. Pour écarter le doute, il est fortement recommandé de consulter un médecin.

Différents tests biologiques permettent de déceler l’intolérance au lactose :

  • Test de tolérance au lactose ou mesure du taux de glucose dans le sang
  • Test génétique (dans le cas rare d’intolérance au lactose d’origine génétique)

Régime alimentaire en cas d’intolérance au lactose

Afin de prendre en charge le patient atteint d’une intolérance au lactose, la méthode la plus efficace repose sur le principe d’éviction.

Dans un cas d’intolérance au lactose, il est nécessaire d’adapter son régime alimentaire en fonction du niveau de tolérance au lactose correspondant. Pour cela, une limitation plutôt qu’une suppression des aliments lactés est conseillée. C’est ce qu’on appelle l’éviction.

Avant de procéder à un quelconque régime, il est préférable de procéder en premier lieu à l’évaluation du niveau d’intolérance de l’individu. Le suivi doit être idéalement assisté par un diététicien ou un nutritionniste. Pour déterminer le degré d’intolérance, voici quelques étapes à suivre :

Éviction, test, régime définitif

Attention, le lait étant source de calcium, il est important de continuer à apporter au corps les éléments nutritionnels riches en calcium dont il a besoin.

De nouvelles alternatives voient le jour pour contrer les effets causés par les allergènes ou les aliments mal tolérés. On retrouve par exemple un grand choix d’idées recettes « lactose free » proposées pour des personnes allergiques, des personnes intolérantes, des végétariens, des végétaliens ou des vegan. Ces alternatives permettent alors au sujet intolérant de manger plus sereinement et sans se priver.

En somme, le meilleur moyen de prendre en charge une intolérance au lactose, ou toute autre intolérance, est l’éviction. Aujourd’hui, bien que le régime d’éviction soit efficace, d’autres alternatives plus innovantes et moins discriminantes sont accessibles afin de faciliter le quotidien de tous.

Attention ! Il est fortement déconseillé d’exclure tous les produits laitiers de l’alimentation sans être avisé par son médecin. Cela augmenterait le risque de développer une carence en calcium.

À savoir ! Le lactose est très utilisé en industrie alimentaire.

Quelques sources indirectes de lactose :

  1. Sauces, soupes condiments
  2. Saucisses à rôtir ou charcuterie
  3. Crêpes, gâteaux
  4. Pain et autres produits de boulangeries
  5. Boissons au sérum de lait
  6. Bonbons à la crème
Aliments à privilégier :

  1. Recettes sans lactose
  2. Oléagineux
  3. Lait de soja, de coco, d’amande, de riz…
  4. Céréales complètes

Lina R., journaliste scientifique

– Intolérance au lactose – Ameli – (accessed 1.22.18).
– Vers la fin de l’intolérance au lactose ? – Inserm – (accessed 1.22.18).

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