Allergie aux protéines de lait de vache (APLV)


Rédigé par Estelle B. et publié le 26 septembre 2024

L’allergie aux protéines de lait de vache, parfois notée APLV, est la plus fréquente et sans doute l’une des plus connues des allergies alimentaires. Elle est généralement diagnostiquée au cours de la petite enfance chez les nourrissons et les jeunes enfants. Le plus souvent, elle disparaît spontanément lorsque l’enfant grandit.

produits laitiers

Qu’est-ce que l’allergie aux protéines de lait de vache ?

L’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) est la plus fréquente des allergies alimentaires. Selon les estimations, elle toucherait 2 à 3 % des nourrissons et des enfants de moins de 3 ans, même s’il est difficile d’en estimer précisément la prévalence au cours de la petite enfance. Il s’agit d’une réaction allergique de l’organisme de l’enfant aux protéines contenues dans le lait de vache. Parfois, cette réaction allergique survient également en présence d’autres protéines issues du lait :

  • Des juments ;
  • Des brebis ;
  • Des chèvres.

L’allergie aux protéines de lait de vache peut également être associée à d’autres formes d’allergies (aux œufs, aux protéines de blé ou à l’arachide). On parle d’allergie croisée.

L’allergie aux protéines de lait de vache survient dès la naissance chez les enfants allaités au biberon ou au moment du sevrage de l’enfant chez les enfants allaités exclusivement avec du lait maternel. Dans 80 % des cas, cette allergie va disparaître de manière spontanée au cours des premières années de vie de l’enfant.

À savoir ! Certains laits maternisés, qui contiennent des protéines de lait de vache, peuvent être associés à une allergie aux protéines de lait de vache. Des laits infantiles spécifiques sont recommandés par le médecin ou le pédiatre chez les enfants allergiques et non allaités avec du lait maternel.

Quels sont les signes d’une allergie aux protéines de lait de vache ? Les symptômes

L’allergie aux protéines de lait de vache correspond à une réaction du système immunitaire de l’enfant exposé aux protéines contenues dans le lait de vache. L’allergène est alors une portion d’une protéine du lait de vache qui déclenche, selon les situations :

  • Une réaction d’hypersensibilité immédiate, sous la dépendance des immunoglobulines de type IgE : les symptômes se déclenchent immédiatement ou dans les heures qui suivent la consommation de lait de vache. L’enfant peut présenter des signes cutanés (éruption cutanée de type urticaire, parfois associée à un gonflement), des troubles digestifs (diarrhée, vomissements) et éventuellement des troubles respiratoires (rhinite, conjonctivite, asthme) ;
  • Une réaction d’hypersensibilité retardée, non médiée par les IgE : les symptômes surviennent plus tardivement après plusieurs heures voire quelques jours après la prise du lait de vache. Il s’agit alors de signes cutanés (de type eczéma) et de troubles digestifs (diarrhée, régurgitations persistantes, saignements anaux, retard dans la prise de poids).

Dans les formes sévères d’hypersensibilité immédiate, un choc anaphylactique est possible et constitue une urgence vitale.

Si votre enfant présente des signes anormaux, parlez-en avec le médecin ou le pédiatre. Par exemple, tout trouble digestif n’est pas le signe d’une allergie aux protéines de lait de vache, mais doit faire l’objet d’une attention particulière pour comprendre son origine et trouver une solution adaptée pour soulager l’enfant.

Comment reconnaître une allergie aux protéines de lait de vache ? Le diagnostic

Tout signe anormal doit amener les parents à consulter pour en parler avec le médecin, la sage-femme ou le pédiatre. Les symptômes de l’allergie aux protéines de lait de vache peuvent varier selon la réaction d’hypersensibilité mais aussi selon l’enfant.

En cas de doute, le médecin peut prescrire des tests spécifiques utilisés pour le diagnostic de l’allergie aux protéines de lait de vache :

  • Les tests cutanés ou prick tests principalement pour les APLV immédiates ;
  • Les patch-tests au lait surtout pour les APLV retardées ;
  • Le dosage des IgE spécifiques aux protéines de lait de vache (RAST-PLV) pour les APLV immédiates ;
  • Dans certains cas particuliers, un test de provocation orale peut être effectué en milieu médical.

Le diagnostic de cette allergie est important pour mettre en place précocement une prise en charge adaptée et ainsi éviter la survenue de complications de l’allergie aux protéines de lait de vache. D’autres allergies associées peuvent également être recherchées dans le cas d’un bilan allergologique.

Sans traitement adapté, le nourrisson ou le jeune enfant peut être exposé à une aggravation des symptômes de l’allergie, par exemple avec la survenue de fissures anales, d’un reflux gastro-œsophagien ou d’une toux ou d’une diarrhée chronique. Une cassure de la courbe de croissance, des carences, notamment une anémie voire des troubles du sommeil peuvent également survenir.

Quels traitements en cas d’allergie aux protéines de lait de vache ?

Comme pour de nombreuses allergies alimentaires, la prise en charge de l’allergie aux protéines de lait de vache implique de supprimer les protéines en cause dans l’alimentation du nourrisson et/ou du jeune enfant (éviction du lait de vache et des produits laitiers). L’allaitement maternel exclusif pendant au moins les six premiers mois est la solution idéale pour l’enfant, conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé.

À savoir ! Si l’enfant est allergique aux protéines de lait de vache, il peut être exposé à ces protéines au cours de l’allaitement maternel si la mère en a consommé. Certaines mères sont ainsi invitées à supprimer les protéines de lait de vache (lait, produits laitiers, fromages) de leur alimentation pendant la phase d’allaitement. Attention cependant, car les mères allaitantes ont des besoins en calcium accrus. Un suivi diététique et nutritionnel est alors recommandé pour s’assurer de la bonne couverture des besoins en calcium de la mère et de l’enfant.

En l’absence d’allaitement maternel, des laits infantiles avec des formulations spécifiques existent pour les enfants diagnostiqués d’une allergie aux protéines de lait de vache. Ces formulations ne doivent être utilisées que sous contrôle médical. Il en existe différents types :

  • Des formules hypoallergéniques à base d’hydrolysat poussé de protéines (bien tolérés par 90% des enfants) spécifiquement conçues pour répondre aux besoins nutritionnels des nourrissons. Ces formules ne contiennent pas de protéines de lait de vache entières mais des protéines de lait de vache dégradées en fragments si petits qu’il est peu probable que le système immunitaire de l’enfant les reconnaisse et déclenche une réaction allergique.
  • Des formules à base d’acides aminés uniquement et ne contenant pas de chaînes protéiques pour les allergies plus sévères.

Un suivi médical de l’enfant est recommandé pour vérifier régulièrement sa croissance et l’absence de carences nutritionnelles. Comme l’allergie de protéines de lait de vache est généralement transitoire et disparaît avec l’âge, une reprise possible du lait de vache et des aliments qui en contiennent peut être envisagée à partir de la diversification alimentaire et au fur et à mesure que l’enfant grandit, toujours sous contrôle médical.

Lire aussi – https://www.sante-sur-le-net.com/allergies-alimentaires-introduire-les-allergenes-des-la-diversification/

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Allergie aux protéines de lait de vache. www.vidal.fr. Consulté le 17 septembre 2024.
– Allergie aux protéines du lait de vache. pap-pediatrie.fr. Consulté le 17 septembre 2024.

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