Développement de la maladie et symptômes


Rédigé par Camille H. et publié le 30 novembre 2021

Réplication du VIH dans l’organisme

fiches-developpement-vihLe VIH est un rétrovirus de la famille des lentivirus qui provoquent des maladies à évolution lente. Il cible de façon spécifique les cellules du système immunitaire appelées lymphocytes CD4. Ces cellules produisent normalement des anticorps et aident ainsi l’organisme à éliminer les infections.

Lorsque le VIH se multiplie dans ses cellules-hôtes, il entraîne leur destruction. Cela signifie qu’à mesure que le virus se répand dans l’organisme, il y a de moins en moins de cellules immunitaires pour lutter contre le VIH, mais aussi contre d’autres infections potentielles. C’est ce que l’on appelle une immunodépression, c’est-à-dire un affaiblissement des défenses immunitaires, caractéristique du SIDA. Autrement dit, tous les individus infectés par le VIH ne sont pas forcément atteints du SIDA : le syndrome est le résultat d’une destruction progressive du système immunitaire et survient quelques années après l’infection. En revanche, tous les patients au stade SIDA ont été infectés par le VIH.

Récemment, une start-up française soutenue par l’Institut Pasteur, l’Inserm et le CNRS a pu découvrir comment le virus parvenait à affecter la totalité des lymphocytes CD4. En réalité, le virus coopère avec une enzyme du patient (la phospholipase endogène A2 Groupe 1B ou PLA2G1B) pour entraîner le dysfonctionnement des lymphocytes. En effet, le virus fragilise les lymphocytes CD4 qui, plus vulnérables, sont la cible de l’enzyme PLA2G1B. Les lymphocytes se déforment, ils prennent un aspect bosselé ce qui bloque le fonctionnement des récepteurs aux CD4 et donc l’activité immunologique des lymphocytes.

L’organisme devient donc plus sensible aux autres maladies. En cas d’infection supplémentaire, même par un pathogène normalement bénin, la vie du malade peut être mise en jeu. C’est pour cela que les patients infectés par le VIH et non traités décèdent d’une maladie dite opportuniste : elle s’est installée en profitant des faibles défenses immunitaires dues à la présence du VIH.

Symptômes et évolution du VIH

schéma représentant les phases du vihLa phase de primo-infection correspond à l’arrivée du VIH au sein de l’organisme, au niveau des muqueuses ou par voie sanguine. Durant cette phase, le VIH se réplique très vite et la quantité de virus dans le sang est très élevée : les individus infectés sont donc hautement contagieux. Selon les individus, cette phase peut durer de quelques semaines à quelques mois. Elle peut être totalement asymptomatique ou s’accompagner de certains symptômes évoquant la grippe :

  • Maux de tête ;
  • Toux ;
  • Diarrhée ;
  • Rougeurs ;
  • Perte de poids ;
  • Gonflement des ganglions.

Vient ensuite une longue phase asymptomatique qui dure de 5 à 10 ans. En dehors d’éventuels gonflements des ganglions, les patients ne présentent aucun signe d’une quelconque maladie. Le nombre de lymphocytes CD4 chute progressivement et le système immunitaire s’affaiblit. A moins d’effectuer un test de dépistage, un individu infecté n’aura pas conscience de porter le VIH.

À mesure que les défenses immunitaires s’amenuisent, le VIH est de moins en moins contrôlé. Il recommence donc à se multiplier de façon intense et entraîne une augmentation plus rapide encore de la destruction des lymphocytes CD4.

Alors que le système immunitaire est complètement affaibli, il est incapable de lutter contre le développement de maladies opportunistes telles que l’hépatite B ou C, la tuberculose ou encore certains cancers. C’est ce que l’on appelle le SIDA : il s’agit du Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise qui survient des années après l’infection par le VIH. En l’absence de traitement, le décès est rapide. Ce syndrome se caractérise par un taux de lymphocytes CD4 extrêmement faible ou l’apparition d’une maladie opportuniste.

La transmission du virus est possible à tous les stades de l’infection mais le risque est maximal les premiers mois. Beaucoup de personnes ignorent leur séropositivité jusqu’à un stade tardif de la maladie, ce qui augmente le risque de transmission à leur entourage ou partenaires sexuels.