Hyperparathyroïdie


Rédigé par Charline D. et publié le 21 février 2022

Une hyperparathyroïdie survient quand une ou plusieurs glandes parathyroïdes produisent trop d’hormone parathyroïdienne (PTH). L’hyperparathyroïdie peut être primaire lorsqu’il existe une anomalie au niveau des glandes parathyroïdiennes, ou secondaire lorsqu’elle est liée à une autre pathologie, souvent une insuffisance rénale. Ce trouble est caractérisé par une élévation du taux de calcium dans le sang. Il peut être asymptomatique ou se manifester par divers symptômes comme de la fatigue, une confusion, des difficultés de concentration et de mémoire, etc. Le diagnostic d’une hyperparathyroïdie est biologique, il repose simplement sur les dosages du calcium et de l’hormone parathyroïdienne dans le sang. Le traitement est chirurgical.

Définition et symptômes de l’hyperparathyroïdie

Qu’est-ce que c’est ?

Une hyperparathyroïdie est un trouble métabolique se manifestant par une sécrétion excessive d’hormones parathyroïdiennes.

À savoir ! Ce trouble concerne environ 1% de la population, avec un pic d’incidence entre 40 et 60 ans.

Les hormones parathyroïdiennes sont produites par les glandes parathyroïdes, localisées au niveau du cou, de part et d’autre de la thyroïde. Elles sont au nombre de 4. Leur principale fonction est de contrôler le métabolisme du calcium.

On distingue deux types d’hyperparathyroïdie : primaire et secondaire.l'hyperparathyroïdie

L’hyperparathyroïdie primaire est liée à une maladie de la glande parathyroïde, par exemple un adénome parathyroïdien. C’est la cause la plus répandue d’hyperparathyroïdie, particulièrement chez les patients non hospitalisés. Elle représente également la première cause, soit environ 60%, d’hypercalcémie. Elle est causée par une sécrétion excessive d’hormone parathyroïdienne (PTH). L’hyperparathyroïdie primaire est plus fréquente chez la femme ménopausée. Elle est souvent responsable d’une hypercalcémie (taux important de calcium dans le sang) asymptomatique. Elle peut également causer une lithiase urinaire (ou calculs urinaires) en cas d’hypercalciurie (taux de calcium dans les urines trop élevé).

L’hyperparathyroïdie secondaire est causée par un taux sanguin trop faible en calcium. Elle est liée à une autre pathologie, majoritairement l’insuffisance rénale. Les reins n’ont plus la capacité de filtrer le sang. Ainsi, le phosphore produit par l’organisme n’est pas bien éliminé, tandis qu’une carence en vitamine D s’installe. Sans vitamine D, l’absorption intestinale du calcium et du phosphore est moindre, ce qui impacte la solidité osseuse, la minéralisation dentaire et le renforcement de la masse musculaire. L’accumulation de phosphore est à l’origine de la diminution du taux de calcium dans le sang, ce qui entraîne une augmentation de la production d’hormones parathyroïdiennes.

À noter ! On parle d’hyperparathyroïdie tertiaire en cas d’hyperparathyroïdie secondaire évoluant depuis longtemps ou en cas d’insuffisance rénale au stade terminal.

Quels symptômes ?

L’hyperparathyroïdie est généralement asymptomatique (dans 80% des cas). Le trouble est alors diagnostiqué suite à la découverte d’un taux élevé de calcium.

Lorsque des symptômes se manifestent, ils sont causés par l’hypercalcémie. Ils sont peu spécifiques, et se traduisent par :

  • Une fatigue chronique et musculaire;
  • Une constipation ;
  • Des nausées et vomissements;
  • Une anorexie
  • Une hypertension artérielle;
  • Des troubles de mémorisation ou de concentration;
  • Une confusion;
  • Un état dépressif.

De l’hypercalcémie peut découler d’une hypercalciurie, autrement dit l’accumulation de calcium dans les urines, pouvant causer des calculs rénaux. Des douleurs peuvent alors être associées.

À noter ! Ce type de complication est rare.

Lorsque l’hypercalcémie est chronique, elle est responsable d’une hypertension artérielle.

Une déshydratation grave est l’une des complications possibles de l’hypercalcémie lorsqu’elle est sévère. Elle se traduit par une soif intense, l’émission fréquente d’urine, une constipation, une anorexie, des nausées ou vomissements, une somnolence, voire une perte de conscience.

La production excessive d’hormone parathyroïdienne stimule l’activité des ostéoclastes (destruction osseuse). Avec le temps, une ostéite fibreuse kystique peut survenir. Elle se traduit par une raréfaction osseuse associée à une dégénérescence fibreuse et la formation de kystes. Lorsque la résorption osseuse est trop importante, elle peut engendrer des fractures de fragilité et l’os de la mâchoire peut se rétracter, ce qui peut être à l’origine de la perte des dents.

Diagnostic et traitement de l’hyperparathyroïdie

Quel est son diagnostic ?

Son diagnostic est souvent fortuit. En effet, le trouble est volontiers découvert à l’occasion d’analyses de routine.

Le diagnostic repose sur la réalisation de dosages de la calcémie, de la phosphatémie et du taux d’hormone parathyroïdienne dans le sang. Une analyse d’urines complète le diagnostic.

personne qui reçoit une prise de sang

Une hyperparathyroïdie est généralement évoquée lorsque le taux de calcium dans le sang est supérieur à 3 mmol/L. Une calcémie considérée comme normale est comprise entre 2,2 et 2,6 mmol/L.

À noter ! La première étape du diagnostic lors de la découverte d’une hypercalcémie, est de répéter les dosages afin de confirmer l’existence de l’hypercalcémie.

Un taux de calcium sanguin élevé associé à un taux de phosphate sanguin normal est en faveur d’une hyperparathyroïdie primitive, tandis qu’un taux de phosphate sanguin élevé évoque une hyperparathyroïdie secondaire.

Lorsque le diagnostic est établi, le médecin prescrit un examen d’imagerie (IRM, échographie, scanner, etc.) des glandes parathyroïdes en complément. Il permet de déterminer quelle glande parathyroïde est responsable de l’hyperparathyroïdie en vue d’une chirurgie.

Quel traitement ?

La prise en charge de l’hyperparathyroïdie dépend de sa sévérité et de son type. Elle peut être médicamenteuse ou chirurgicale.

La chirurgie n’est pas le traitement de première intention pour les patients présentant une hyperparathyroïdie primitive asymptomatique. La prise en charge va consister à maintenir leur calcémie à un taux normal en adoptant quelques mesures :

  • Toujours rester actif, car l’immobilisation favorise l’hypercalcémie ;
  • Éviter au maximum le calcium dans l’alimentation ;
  • Faire attention à bien s’hydrater pour éviter les calculs rénaux ;
  • Éviter les traitements qui jouent sur la calcémie, par exemple les diurétiques thiazidiques.

Un contrôle de la fonction rénale doit être réalisé tous les 6 mois et un contrôle osseux, tous les ans.

Pour les patients qui ont une hyperparathyroïdie symptomatique, la chirurgie est le traitement de première intention. L’intervention chirurgicale consiste à retirer la ou les glandes parathyroïdiennes qui posent problème. Deux techniques chirurgicales peuvent être employées : la chirurgie conventionnelle (incision cervicale sous anesthésie générale) ou la chirurgie mini-invasive. Le taux de guérison est estimé entre 95 et 99% avec des complications quasi inexistantes.

Après la chirurgie, la calcémie est étroitement surveillée (plusieurs fois par jour). En effet, dans certains cas, une hypocalcémie peut survenir et nécessiter l’administration de calcium.

Lorsque la chirurgie est contre-indiquée ou chez les personnes âgées, un traitement médical peut être mis en place. Il repose sur la prescription d’un agent calcimimétique (le cinacalcet) permettant de diminuer les taux de calcium et d’hormone parathyroïdienne. Le cinacalcet est un médicament à prendre par voie orale.

Une alternative peut être proposée. Elle consiste à prescrire des biphosphonates pour baisser la calcémie et prévenir les pertes osseuses.

Enfin, l’hyperphosphatémie doit être prévenue ou traitée si elle est déjà présente au moment du diagnostic. Le traitement consiste à restreindre la consommation des aliments riches en phosphate (fromages, abats, fruits à coque, œuf…). La restriction est associée à la prescription d’agents chélateurs de phosphate (pour favoriser son élimination).

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Hyperparathyroïdie secondaire : augmentation du niveau de parathormones. concilio.com. Consulté le 21 février 2022.
– Hyperparathyroïdie. msdmanuals.com. Consulté le 21 février 2022.
– L’hyperparathyroïdie. rhumato.info. Consulté le 21 février 2022.

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