Hypertension artérielle


Rédigé par Charline D. et publié le 18 octobre 2021

Médecin mesure la tension artérielle du patient

L’hypertension artérielle (HTA) correspond à une pression du sang anormalement élevée sur la paroi des artères qui persiste lorsque le sujet est au repos. Lorsque la pression artérielle est trop élevée, le cœur doit fournir plus d’efforts pour pomper le sang à travers les vaisseaux sanguins et le redistribuer. Par conséquent, l’hypertension artérielle constitue un risque majeur d’accident cardiovasculaire (AVC, infarctus, insuffisance cardiaque, etc…). Le diagnostic de l’hypertension artérielle repose sur la mesure de la pression artérielle qui doit être réalisée après 5 minutes de repos au minimum, en position assise ou allongée. Plusieurs mesures lors d’une même consultation et lors de consultations successives (à minima 3) sur une période de 3 à 6 mois maximum sont nécessaires. Le traitement n’est pas systématique. Il est initié en cas d’hypertension prolongée avec des facteurs de risques aggravants.

Définition et symptômes de l’hypertension artérielle

Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?

Le cœur est une pompe qui propulse le sang dans toutes les artères de l’organisme. Il assure un apport constant en énergie et en oxygène. La pression artérielle désigne la pression exercée sur la paroi des artères lorsque le sang y est propulsé. Elle est donnée en millimètres de mercure (mmHg).

La pression artérielle comprend deux paramètres :

  1. La pression artérielle systolique (PAS) qui correspond à la pression mesurée lors de la contraction cardiaque (systole), à l’éjection du sang dans le réseau artériel. C’est la pression sanguine maximale ;
  2. La pression artérielle diastolique (PAD) qui est la pression mesurée sur les vaisseaux lors du remplissage du coeur. C’est la pression minimale du sang.

La pression artérielle est fluctuante pendant la journée. Elle diminue en position allongée, tandis qu’elle augmente en position debout durant la journée. Plusieurs facteurs peuvent faire varier la pression artérielle tels que l’activité physique, le froid, un choc émotionnel, le stress, etc.

Hypertension artérielle

L’hypertension artérielle est l’atteinte cardiovasculaire la plus fréquente dans la population. Environ un adulte sur trois est hypertendu. Près de 40 % des adultes de 65 ans sont hypertendus et jusqu’à 90 % après l’âge de 85 ans.

Selon une enquête française (FLAHS, 2004), 30 % de la population française, en plus des sujets traités, présente une hypertension artérielle non dépistée ou non traitée. Uniquement la moitié des patients sous traitement auraient une tension bien contrôlée, à savoir des chiffres tensionnels inférieurs à 140/90 mmHg.

Selon l’OMS, l’hypertension artérielle occupe la deuxième place, après le tabagisme et l’alcoolisme, parmi les facteurs diminuant le nombre d’années de vie en bonne santé.

En général, aucune cause connue ne permet d’expliquer la survenue de l’hypertension artérielle. On parle d’hypertension « essentielle ». Elle se développe de façon insidieuse.

Il existe plusieurs facteurs de risque pouvant favoriser son apparition :

  1. L’Âge ;
  2. Le surpoids ou l’obésité ;
  3. La sédentarité ;
  4. Une alimentation déséquilibrée (excès en sel, apports insuffisants en potassium, en fruit et en légumes ;
  5. Une consommation alcoolique excessive ;
  6. Un manque d’activité physique ;
  7. Le Tabac ;
  8. Une mauvaise gestion du stress ;
  9. L’origine ethnique : les populations situées dans les régions africaines sont les plus à risque ;
  10. Le caractère héréditaire : le risque est plus élevé si des membres de la famille ont une hypertension.

L’hypertension artérielle dite « secondaire » (10 % des cas) est la conséquence d’une autre maladie affectant les reins, les glandes surrénales ou la thyroïde.

Dans de rare cas, une mutation génétique unique familiale affecte la fonction rénale, surrénalienne ou vasculaire, et peut également être la cause d’une hypertension artérielle. Le risque de développer une hypertension artérielle est plus important dans les familles où il y a déjà des cas d’hypertension artérielle.

Quels symptômes ?

Dans un premier temps, l’hypertension artérielle est silencieuse et asymptomatique. Pour cette raison, elle est souvent diagnostiquée tardivement ou peut être découverte fortuitement à l’occasion d’un examen médical de routine. Cependant, quelques symptômes peuvent alerter :

  1. Maux de tête permanents ou prédominants le matin au réveil (plutôt au niveau de la nuque et à l’arrière du crâne) ;
  2. Vertiges ;
  3. Troubles de la vue ;
  4. Palpitations cardiaques ;
  5. Suées ;
  6. Saignements de nez ;
  7. Bourdonnements d’oreille ;
  8. Sensation de mouches volantes devant les yeux ;
  9. Nervosité ;
  10. Insomnies ;
  11. Fourmillement ou engourdissement dans les extrémités.

L’hypertension artérielle représente l’un des principaux facteurs de risque associé aux maladies cardiovasculaires. Elle est responsable d’une rigidification des parois artérielles à cause de l’augmentation de pression exercée sur les vaisseaux. Elle peut ainsi favoriser l’apparition ou l’aggravation des plaques d’athérome. Les vaisseaux les plus souvent concernés sont ceux irriguant le cerveau (carotide), le cœur (coronaires), les reins ou les membres inférieurs.

L’hypertension artérielle augmente les risques de développer une maladie cardiovasculaire telle que :

  1. Accident vasculaire cérébral. L’affection est responsable de 62 % des cas d’accident vasculaire cérébraux ;
  2. Cardiopathie ischémique (angine de poitrine, infarctus du myocarde) ;
  3. Artériopathie des membres inférieurs (rétrécissement des artères qui irriguent les jambes) ;
  4. Insuffisance rénale chronique pouvant nécessiter à terme une dialyse.

L’hypertension artérielle peut aussi conduire à une hypertrophie (augmentation du volume) du ventricule gauche et une diminution de la capacité de contraction du cœur, pouvant aboutir à une insuffisance cardiaque.

Les atteintes cardiovasculaires sont essentiellement observées sur le long terme. En revanche, une élévation soudaine et importante de la pression artérielle peut être la cause de malaises, de maux de tête violents ou de difficultés respiratoires nécessitant une prise en charge rapide.

Enfin, divers facteurs de risque cardiovasculaires, comme l’hypercholestérolémie ou le diabète, contribuent à l’aggravation des complications liées à une hypertension artérielle.

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

Dans la majorité des cas, l’hypertension artérielle est silencieuse et est détectée lors d’un examen médical ou d’une consultation pour une autre pathologie.

Le diagnostic de l’HTA est réalisé par la mesure de la pression artérielle(tension) qui doit s’effectuer au moins deux fois de suite au cours de la même consultation, après un repos de plusieurs minutes, et en position assise ou couchée. La tension artérielle est ensuite mesurée en position debout afin de rechercher une chute anormale de celle-ci (hypotension orthostatique).

La confirmation du diagnostic nécessite de nouvelles mesures lors de consultations rapprochées (environ 3 consultations en 3 à 6 mois). Dans le cas d’une hypertension artérielle avérée, des examens médicaux complémentaires permettent d’évaluer les répercussions éventuelles sur le cœur, les vaisseaux ou les reins.

Un dépistage annuel est recommandé dès 40 ans, mais dans le cas où un parent a présenté une hypertension artérielle avant l’âge de 50 ans, il est recommandé de réaliser une mesure de la pression artérielle dès l’âge de 20 ans.

Quel traitement ?

La prise en charge de l’hypertension artérielle repose sur deux grands axes :

  1. Les mesures hygiéno-diététiques ;
  2. Le traitement médicamenteux.

Les mesures hygiéno-diététiques

Dans un premier temps, des mesures hygiéno-diététiques sont mises en place avec le patient, telles que :

  1. La pratique d’une activité physique modérée (au moins 30 minutes par jour) ;
  2. Une modération des apports en sel et de la consommation d’alcool ;
  3. Une régulation du poids (perte de poids si cela s’avère nécessaire) ;
  4. Un équilibre du régime alimentaire ;
  5. L’arrêt de la consommation de tabac.

Les mesures hygiéno-diététiques permettent de contrôler et de réguler efficacement la pression artérielle dans le but de la maintenir à des valeurs inférieures à 140/90mmHg et ainsi de diminuer le risque de conséquences cardiovasculaires.

Le traitement médicamenteux

Le traitement antihypertenseur a pour objectif de ramener la tension artérielle à des valeurs tensionnelles inférieure à 140/90 mmHg chez le sujet hypertendu n’ayant aucun facteur de risque associé, et inférieure à 130/80 mmHg chez le patient hypertendu présentant des risques tels que le diabète ou une hypercholestérolémie.

L’hypertension artérielle peut être corrigée par un traitement antihypertenseur en monothérapie ou en association du fait de l’existence de plusieurs classes thérapeutiques dont le mode d’action est différent.

Les différentes classes thérapeutiques d’antihypertenseur sont :

  1. Les diurétiques thiazidiques qui agissent sur les reins et favorisent l’élimination de l’eau et du sel
  2. Les bêtabloquants qui ralentissent la fréquence cardiaque et limitent l’intensité de la pression sanguine sur les parois des artères
  3. Les inhibiteurs calciques qui favorisent la vasodilatation (relâchement des artères) et donc la baisse de la pression artérielle
  4. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II (ARA2) qui limitent l’action d’hormones hypertensives (rénine et angiotensine)
  5. Les inhibiteurs des alpha-récepteurs qui agissent sur la tension artérielle en diminuant la contraction des vaisseaux. Ils sont majoritairement prescrits en dernière intention, lorsque au moins deux autres traitements ont été essayés sans succès.

Le choix du traitement, en monothérapie ou en association, est fonction de chaque patient et est ajusté par le médecin.

Cependant, même avec l’association de plusieurs classes thérapeutiques incluant un diurétique et une hygiène de vie adaptée, certains patients répondent mal au traitement. On parle alors d’hypertension résistante. Elle concernerait entre 10 et 30 % des hypertendus.

Pour en savoir plus consultez l’article Hypertension artérielle résistante : 3 pistes thérapeutiques

Publié le 1 avril 2016. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 18 octobre 2021.

– Hypertension artérielle, Tedhui A., INSERM.
– Les chiffres de l’HTA en France, Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle (CFLHTA).
– Tout sur l’hypertension, TNS-SOFRES, Fondation de Recherche sur l’Hypertension Artérielle, Congrès de l’European Societ Hypertension meeting.
– Panorama mondial de l’hypertension, OMS.
– Maladies cardio-vasculaires, L’hypertension artérielle, Institut de Veille Sanitaire, Santé Publique France.

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