Presbytie et myopie : quelles différences et points communs ?


Rédigé par Charline D. et publié le 7 juillet 2023

Presbytie et myopie

La myopie et la presbytie sont deux affections oculaires aux origines et aux manifestations bien différentes. Tandis que la myopie impacte la vision de loin dès le plus jeune âge, la presbytie survient bien plus tardivement, après 40 ans et impacte quant à elle la vision de près. Myopie et presbytie peuvent-elles être associées ? La myopie protège-t-elle de la presbytie ? Santé sur le Net démêle le vrai du faux.

Myopie, presbytie : deux troubles de la vision différents

Les myopes ne voient pas bien de loin

La myopie est un trouble de la vision très fréquent dans la population puisqu’un français sur quatre en souffre.

À savoir ! On parle d’amétropie pour désigner une anomalie réfractive, à savoir une myopie, une hypermétropie ou un astigmatisme. A l’inverse, un œil sain est appelé « œil emmétrope ».

Cette affection est majoritairement liée à une anomalie anatomique de l’œil qui conduit à une formation de l’image trop en avant de la rétine. A noter qu’une formation de l’image trop en arrière de la rétine est responsable d’un autre trouble de la vue, très répandu également : l’hypermétropie.

Le myope ne voit pas bien de loin, mais sa vision de près est excellente. Une fatigue oculaire peut causer des brûlures oculaires et/ou des maux de tête en fin de journée.

On parle de myopie stable lorsque celle-ci n’évolue plus depuis au moins 2 ans. Ce paramètre est déterminant avant de pouvoir envisager une opération de la myopie. Dans la plupart des cas, les myopies faibles à moyennes surviennent dans l’enfance et se stabilisent autour des 25 ans. Une myopie forte débutera plus tôt et se stabilisera que vers la trentaine.

Examen de vue pour la Presbytie et la myopie

A noter qu’une myopie importante peut engendrer certaines complications comme un glaucome, une cataracte ou un décollement de rétine, pouvant menacer la vision d’une personne. Un suivi ophtalmique régulier permet d’éviter ce risque de cécité.

Les presbytes ne voient pas bien de près

La presbytie correspond à une diminution progressive mais inéluctable de la capacité d’accommodation de l’œil. Ce trouble de la vision est la conséquence directe du vieillissement naturel de l’œil, il concerne donc tout le monde ! La presbytie peut se manifester dès la quarantaine. La vision se dégrade jusqu’à 60 ans environ avant de se stabiliser. Pendant ce laps de temps, les changements de correction sont donc plus fréquents.

En effet, le cristallin de l’œil est une lentille biconvexe localisé à l’arrière de l’iris. Il a pour principale fonction l’accommodation. Ce dernier perd en élasticité avec l’âge, ce qui impacte l’accommodation et se traduit par une vision de près floue.

Les presbytes rencontrent des difficultés à percevoir les objets de près mais leur vision de loin est bonne. Par exemple, la lecture d’un livre est plus compliquée. Pour compenser, le presbyte a tendance à éloigner ce livre pour mieux lire les petits caractères. La vision nocturne est moins bonne, ce qui rend les activités avec moins de luminosités inconfortables.

Tout comme pour la myopie, d’autres symptômes peuvent être associés. Ils sont causés par la fatigue, donc essentiellement ressenti le soir : des maux de tête et une sensation de brûlure oculaire.

Bien que l’hypermétropie et la presbytie affectent tous deux la vision de près, ce sont deux troubles bien distincts. La presbytie survient chez tout le monde en vieillissant, tandis que l’hypermétropie est causée par une anomalie du globe oculaire, comme la myopie.

Myope et presbyte, c’est possible ?

Un myope sera comme le reste de la population, c’est-à-dire également affecté par la presbytie en vieillissant. Cependant, il parvient à conserver sa vision de près un peu plus longtemps en l’absence de sa correction. Cet avantage s’annule dès le port des corrections. Sans compter que sans ces dernières, un myope voit flou de loin.

Finalement, pour qu’un myope presbyte puisse se dispenser de correction sans trop altérer sa qualité de vie, il faut qu’il ait une myopie moyenne. En effet, elle ne doit pas être trop faible afin qu’elle compense la presbytie, mais pas trop forte non plus pour éviter de devoir tout rapprocher pour y voir clair.

Myope, astigmate et presbyte

Un myope est fréquemment astigmate également.

L’astigmatisme affecte près de 15% de la population. Un œil astigmate correspond à une déformation de la cornée qui aboutit à une vision floue de loin comme de près. Parfois, un dédoublement de l’image et une fatigue à la lecture sont associés.

L’astigmatisme peut être combiné à d’autres troubles de la réfraction : une myopie ou une hypermétropie.

Finalement, être myope, astigmate et presbyte, c’est possible et même très répandu !

Myopie, presbytie : quelles solutions ?

Radiographie presbytie et myopie

Les amétropies peuvent être source d’inconfort au quotidien. Selon les activités de chacun et le degré de sévérité de la myopie ou de la presbytie, l’impact ne sera effectivement pas le même sur la qualité de vie. Certains vivront parfaitement bien sans correction, tandis qu’elle sera indispensable pour d’autres. Finalement, le but est de trouver la solution qui sera la plus confortable pour le patient.

La myopie et la presbytie peuvent être corrigées de plusieurs manières : le port de lunettes, de lentilles ou par chirurgie réfractive.

Pour corriger une myopie et une presbytie en même temps, la meilleure option est le port de verres progressifs. Ils permettent de voir à n’importe quelle distance grâce à une puissance de verre différente entre le haut et le bas de ce dernier. Un petit temps d’adaptation est cependant nécessaire.

L’objectif de la chirurgie réfractive est de remodeler la surface de la cornée. A noter que, quelle que soit la méthode employée, la chirurgie n’apporte qu’une correction transitoire en cas de presbytie. La vue continuera malgré tout à se dégrader. En revanche, la myopie peut être corrigée durablement par la chirurgie réfractrice.

À savoir ! Une chirurgie réfractrice réalisée trop précocement pour la myopie, lorsque la vue n’est pas suffisamment stable, aboutie généralement à une réapparition du trouble.

La chirurgie au laser est la plus utilisée pour traiter les troubles de la vision. Le laser est capable d’aplatir la cornée afin de corriger la myopie, tout en rectifiant ses irrégularités pour traiter l’astigmatisme. Le choix de la technique, PKR (Kératectomie PhotoRéfractive) ou lasik (Laser assisted in-situ keratomileusis), dépend du degré de sévérité du trouble à traiter. Le PKR consiste à retirer quelques fragments de la cornée pour modifier sa courbure. Le lasik redessine la courbure de la cornée en retirant de l’épaisseur.

Lorsque la chirurgie au laser n’est pas possible, la pose d’un implant torique est une alternative. L’ophtalmologue introduit sous anesthésie locale une lentille dans l’œil afin de remplacer le cristallin. Un implant multifocal torique est indiqué en cas de presbytie associée à une myopie et un astigmatisme.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Myope et astigmate. Ensemble contre la myopie. ensemblecontrelamyopie.fr. Consulté le 19 juin 2023.
– Quelles différences entre myopie et presbytie ? www.direct-assurance.fr. Consulté le 19 juin 2023.

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