Névrose


Rédigé par Charline D. et publié le 29 décembre 2020

différentes émotions sur le visage d'une femme

Une névrose est un terme générique regroupant plusieurs pathologies ayant pour origine un conflit inconscient, mais sans rupture avec la réalité. Il est important de préciser qu’il n’existe aucune lésion corporelle expliquant ces troubles psychiques. Une névrose se manifeste essentiellement par une anxiété importante, des symptômes d’hystérie, des phobies, des symptômes obsessionnels et compulsifs et une dépression. Le diagnostic est clinique, il passe essentiellement par l’écoute du patient. La prise en charge d’une névrose est psychiatrique, via des thérapies cognitivo-comportementales, et médicamenteuse si besoin.

Définition et symptômes de la névrose

Qu’est-ce qu’une névrose ?

dessin de plusieurs émotions sur le visage d'un hommeUne névrose est un terme créé en 1770 par William Cullen, un médecin écossais, et repris par Sigmund Freud pour désigner un ensemble de pathologies psychiques dont le point commun est la conscience et la souffrance du patient vis-à-vis de son trouble. Aujourd’hui, on parle plus volontiers de « troubles névrotiques » dont font partie les TOC (troubles obsessionnels compulsifs), les troubles anxieux et phobiques et le stress post-traumatique.

Il existe et il a existé diverses classifications pour les névroses. Tout d’abord, selon leur origine :

  • Les névroses de transfert. Ces dernières sont en lien avec un vieux conflit et se traduisent par des troubles mentaux (obsessions par exemple) ou des manifestations cliniques (symptômes de la phobie, par exemple).
  • Les névroses actuelles qui sont associées à une souffrance narcissique. C’est le cas de la névrose d’angoisse ou de l’hypochondrie.

Puis après Freud, les névroses étaient également classées selon leurs symptômes :

  • Les névroses obsessionnelles. Elles sont caractérisées par des obsessions ou des compulsions. Le patient peut aussi souffrir de dépression, d’attaques de panique ou de phobie sociale. En effet, il lutte contre ses obsessions ou ses compulsions ce qui crée chez lui de l’angoisse.

À savoir ! Les obsessions sont définies comme étant des pensées (sous formes d’idées ou d’images) ou des impulsions (besoin irrépressible d’effectuer un acte) envahissantes et récurrentes. Les compulsions désignent les comportements répétitifs, aussi appelées « rituels » du patient. En effet, ce dernier les effectue pour chasser de son esprit l’obsession et l’anxiété qu’elles génèrent.

  • Les névroses hystériques qui sont caractérisées par des symptômes physiques sans cause organique et absolument pas spécifiques (maux de tête, spasmophilie, cécité, mutisme, etc.). Souvent, ils surviennent en public avec une certaine exagération voire un théâtralisme.
  • Les névroses phobiques qui se manifestent par une angoisse du patient dans une situation sans risque. La situation ou son anticipation agit comme un stimulus anxiogène chez le patient. Parmi les phobies les plus connues, on trouve l’arachnophobie (phobie des araignées), l’agoraphobie (phobie de la foule), etc.

Et enfin, aujourd’hui, les névroses regroupent : les troubles de l’humeur (dépression, troubles bipolaires), les troubles anxieux (trouble panique, trouble phobique, état de stress post traumatique, etc.), les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles de la personnalité.

Toutes les pathologies inclues dans les troubles névrotiques ont en commun une souffrance psychique importante, un maintien de la personnalité et des relations avec l’extérieur.

L’origine d’une névrose est très difficile à déterminer, elle est bien souvent multifactorielle, autrement dit en lien avec divers facteurs concomitants comme l’environnement, les évènements de vie, le patrimoine génétique et les traumatismes psychiques.

Quels symptômes ?

Les troubles névrotiques sont des troubles mentaux sans cause organique. Le patient garde une parfaite lucidité de son état et n’a aucune altération du sens de la réalité, par opposition aux psychoses avec lesquelles ils sont souvent confondus. Le comportement du patient peut être perturbé, mais reste généralement dans des limites socialement acceptables.

Une névrose se manifeste essentiellement par une anxiété importante, des symptômes d’hystérie, des phobies, des symptômes obsessionnels et compulsifs et une dépression.

Diagnostic et traitement de la névrose

Quel diagnostic ?

dessin d'un personnage éclairant la tête d'un autre personnage

Il est difficile de juger soi-même de son état psychologique, l’évaluation d’un médecin est donc indispensable. Le diagnostic d’une névrose nécessite un premier bilan réalisé par le médecin généraliste. Ce dernier interroge son patient sur ses symptômes afin d’éliminer les autres diagnostics et mesurer la sévérité des symptômes.

Il est conseillé de décrire à son médecin ou psychiatre les symptômes ressentis et leurs caractéristiques (fréquence, intensité, date d’apparition, retentissement sur la vie quotidienne, etc.). Le médecin recherche alors avec le patient l’existence :

  • D’un évènement particulier (deuil, maladie, traumatisme) ;
  • Des antécédents familiaux ;
  • D’autres problèmes médicaux ;
  • D’une consommation d’alcool, drogue ou médicaments.

Ce premier bilan est ensuite confirmé par un psychiatre ou un psychologue qui effectue divers tests et questionnaires afin de déterminer précisément l’intensité des symptômes et rechercher d’éventuels troubles associés comme une dépression, par exemple.

Les consultations avec le médecin sont, dans un premier temps, rapprochées afin d’évaluer l’efficacité de la prise en charge, et de détecter l’éventuelle présence d’effets indésirables du traitement médicamenteux. Lorsque le patient ressent un mieux, les consultations peuvent être espacées.

Quel traitement ?

Une névrose nécessite une prise en charge psychiatrique. Les thérapies cognitivo-comportementales représentent le traitement de première intention.

Une thérapie cognitivo-comportementale ou TCC est une psychothérapie brève qui porte sur les interactions entre les pensées d’un individu, ses émotions et ses comportements. Ce type de thérapie vise à solutionner des problèmes actuels chez le patient, tout en tenant compte de leurs causes et de leur histoire.

Ce n’est que dans un second temps, lorsque la psychothérapie n’est pas suffisante ou n’est pas applicable, que le médecin peut prescrire des médicaments antidépresseurs et/ou anxiolytiques visant à soulager l’anxiété des patients.

Les antidépresseurs constituent le traitement de fond des névroses. A noter qu’ils ne sont pas utilisés dans le cadre des phobies car ils sont inefficaces. Ces traitements impliquent une prise quotidienne, même lorsque les symptômes ont disparu. Leur délai d’action est long, il faut entre 2 et 4 semaines pour en ressentir les bénéfices. L’arrêt de ce type de traitement doit être réalisé progressivement, sur plusieurs semaines, car un arrêt trop brutal peut engendrer une rechute.

Les anxiolytiques ont une action rapide sur l’anxiété. Ils peuvent être utilisés temporairement, par exemple en début de traitement, le temps que le traitement de fond agisse pleinement. Ils peuvent aussi être employés ponctuellement, en cas de réapparition de l’anxiété malgré le traitement de fond.

En plus des thérapies et/ou des traitements médicamenteux, il est recommandé d’adopter certaines habitudes de vie destiner à limiter l’anxiété générée par le trouble :

  • Maintenir une bonne hygiène de vie en gardant un rythme régulier pour les repas et le sommeil ;
  • Pratiquer une activité sportive régulière, c’est-à-dire au moins 30 minutes, 3 à 5 fois par semaine ;
  • Apprendre des méthodes de relaxation et de respiration ;
  • Adopter une alimentation équilibrée en privilégiant les fruits, les légumes, les poissons et les huiles végétales ;
  • Limiter sa consommation d’alcool ou autre substance addictive comme le tabac ;
  • Aménager son emploi du temps pour éviter les surcharges de travail ;
  • Garder un lien avec l’entourage.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Névrose. Larousse. Consulté le 16 décembre 2020.
– Troubles névrotiques, de la personnalité et autres non psychotiques. Inserm. Consulté le 16 décembre 2020.

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