Troubles obsessionnels compulsifs (TOC)


Rédigé par Charline D. et publié le 14 avril 2020

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Les troubles obsessionnels compulsifs ou TOC sont des comportements irraisonnés, répétitifs et incontrôlables affectant environ 2% de la population, et le plus souvent, des jeunes, voire des enfants. Ce trouble psychiatrique est apparenté aux troubles anxieux et aux névroses. Ces obsessions ont la particularité de se focaliser sur des thèmes précis comme la saleté ou le sexe, par exemple. Des traitements médicamenteux et une prise en charge psychiatrique et psychologique (thérapies cognitivo-comportementales) permettent de soulager certains patients.

Définition d’un TOC

Qu’est-ce qu’un trouble obsessionnel compulsif ?

Les troubles obsessionnels compulsifs sont classés parmi les troubles anxieux graves, autrement dit des maladies psychiques fréquentes qui impactent fortement la vie quotidienne.

Les symptômes (obsessions et compulsions) peuvent beaucoup varier d’un patient à un autre, cependant un thème prépondérant est toujours présent pour un même malade.

Les troubles obsessionnels compulsifs sont fréquents puisqu’entre 2 et 3% des Français en souffre, et débutent généralement avant l’âge de 25 ans. Bien que l’origine de ces troubles ne soit pas connue, plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés :

  • Génétiques. Les patients ont souvent un proche qui souffre également de TOC ou de troubles anxieux ;
  • Neurophysiologiques (liés au fonctionnement cérébral) ;
  • Auto-immuns (dérèglement du système immunitaire) ;
  • Psychotraumatiques (liés à un traumatisme ou à un stress important).

Les différents types de TOC

Selon le thème de l’obsession, on distingue donc plusieurs types de troubles.

1 – L’obsession de la saleté et la compulsion du lavage

Ce type de TOC touche plus volontiers les femmes.

La saleté et la contamination par des germes (virus ou bactéries) est l’objet de la crainte du patient. Il en découle donc un rituel comprenant de multiple lavages des mains (50 à 100 fois par jour), plusieurs toilettes et une désinfection du domicile plusieurs fois par jour. Il existe aussi divers comportements d’évitement : serrage de main, embrassades, contact avec des objets ou lieux considérés à risque.

2 – L’obsession de l’oubli ou de l’erreur et la compulsion de vérification

Ce type de TOC est plus souvent observé chez les hommes.

Il se traduit par une peur d’avoir fait une erreur ou oublier quelque chose pouvant avoir des conséquences néfastes sur le patient ou son entourage. Cette obsession engendre des rituels de vérification, tels que :

  • Se relever plusieurs fois la nuit pour vérifier que la porte (ou le gaz) est bien fermée ;
  • Demander plusieurs fois confirmation sur des faits ;
  • Surveiller ses propres mots ou pensées, convaincu qu’ils pourraient engendrer une catastrophe.
3 – L’obsession de l’ordre et la compulsion du rangement

Le patient est obsédé par l’ordre et la symétrie. Les compulsions associées sont : le rangement permanent des objets, la réalisation de tâche dans un ordre précis, le rangement selon des codes (couleur par exemple).

4 – L’obsession de jeter un objet utile et la compulsion de l’accumulation

Dans ce type de TOC, le patient a peur de se séparer d’un objet qu’il pourrait regretter par la suite. La compulsion associée est donc l’accumulation d’objets inutiles (sans valeur monétaire ou affective) qui se traduit par un entassement de détritus, par exemple.

5 – L’obsession du corps et la compulsion du camouflage

Ce TOC se traduit par une impression obsédante à propos d’une partie de son propre corps. Le patient se regarde alors sans cesse dans le miroir et passe énormément de temps à cacher (maquillage, vêtement, etc.) son « défaut ».

6 – L’obsession de la transgression et la compulsion du repentir

Le patient atteint de ce type de TOC est submergé de pensées répétitives à caractère violent, sexuel ou blasphématoire. Il ressent de l’horreur et du dégoût. Le patient a peur de commettre un acte immoral ou criminel.

Les compulsions ne sont pas systématiques. Quand elles sont présentes, elles se manifestent par des formules, des prières ou des gestes rituels. Le patient peut aussi chercher du réconfort auprès de ses proches en demandant jusqu’à 500 fois par jour si il a commis tel ou tel acte.

Symptômes, diagnostic et traitement

Quels symptômes ?

toc-diagnostic-consultationLes TOC sont caractérisés par deux grands types de symptômes, plus ou moins sévères : les obsessions et les compulsions qui se manifestent de manière isolée ou simultanée.

1 – Les obsessions

Les obsessions sont définies comme étant des pensées (sous formes d’idées ou d’images) ou des impulsions (besoin irrépressible d’effectuer un acte) envahissantes et récurrentes.

L’une des caractéristiques importantes de la maladie est que les obsessions concernent toujours des termes très précis, à savoir, la saleté (ou la contamination), le sexe, le désordre, le sacrilège et la peur d’être responsable de catastrophes.

Les obsessions, souvent inacceptables ou dégoûtantes, surviennent brutalement et contre la volonté du patient. Elles sont perçues par ce dernier comme contraignantes et intrusives, et génèrent au quotidien, angoisse et souffrance.

2 – Les compulsions

Les compulsions désignent les comportements répétitifs, aussi appelées « rituels » du patient. En effet, ce dernier les effectue pour chasser de son esprit l’obsession et l’anxiété qu’elle génère. Selon la nature des obsessions, les compulsions peuvent prendre différentes formes :

  • Lavage des mains ;
  • Multiples vérifications ;
  • Rangement par ordre ;
  • Comptage ;
  • Prière ;
  • Répétition à voix basse de certains mots.

Le patient réalise toujours ses rituels suivant des règles et un ordre précis.

A noter ! Les compulsions n’apportent au patient qu’un soulagement temporaire, avant que les pensées anxiogènes ne réapparaissent.

Les symptômes ont un retentissement considérable sur le comportement du patient. Il a, en effet, conscience que ses idées obsessionnelles ne sont que le fruit de son imagination et que ses actes sont excessifs et absurdes, mais n’arrive pas à les contrôler pour autant.

Ainsi, la majorité des patients se sent obliger de cacher leur maladie honteuse à leur entourage pour de pas « être pris pour des fous », en espérant arriver à contrôler leurs compulsions et à chasser leurs obsessions eux-mêmes.

Quel diagnostic ?

Le diagnostic d’un TOC nécessite un premier bilan réalisé par le médecin généraliste. Ce dernier interroge son patient sur ses symptômes afin d’éliminer les autres diagnostics et mesurer la sévérité des symptômes.

Ce premier bilan est ensuite confirmé par un psychiatre ou un psychologue qui effectue divers tests et questionnaires afin de déterminer précisément l’intensité des TOC et rechercher d’éventuels troubles associés comme une boulimie, une anorexie, une dépression ou une phobie.

Quel traitement ?

La prise en charge d’un TOC associe souvent traitement médicamenteux et psychothérapie. L’objectif est double : réduire les symptômes pour améliorer la qualité de vie du patient et diminuer la perte de temps attribuable aux rituels.

Lorsque les TOC sont d’intensité faible voire modérée, la psychothérapie et plus précisément les thérapies cognitivo-comportementales sont utilisées seules. En revanche, pour les cas les plus sévères, les médicaments (antidépresseurs) sont prescrits en première intention, souvent en association avec une psychothérapie.

Charline D., Docteur en pharmacie

– TOC. AMELI. Consulté le 5 avril 2020.
– Troubles obsessionnels compulsifs (TOC). INSERM. Consulté le 5 avril 2020.